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Face à la hausse des coûts de production, les arboriculteurs manifestent leur colère

Face à l’explosion de leurs coûts de production, une centaine de fruiticulteurs wallons et flamands se sont rendus ce 6 février au siège de Comeos, la Fédération belge du commerce et des services, afin de faire entendre leur voix. Ceux-ci dénonçaient, notamment, la hausse de leurs coûts de production et ce, alors que « les marges dégagées par les grandes surfaces permettraient de rémunérer équitablement les producteurs sans que les consommateurs ne soient obligés de payer plus », affirment-ils.

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Depuis plusieurs mois, voire années, les arboriculteurs voient le prix de la main-d’œuvre augmenter. Une situation qui s’ajoute à la difficulté de trouver du personnel, tant saisonnier que permanent. En outre, le prix de l’électricité a atteint des plafonds, alors que les frigos tournent à plein régime pour assurer la conservation des récoltes.

D’autres augmentations sont encore épinglées par le secteur : gaz, carburants, engrais, emballages, frais de transport et de logistique… Et Xavier Laduron, fruiticulteur et porte-parole de l’action, de commenter : « Nos coûts de production ne sont pas couverts, cela doit cesser. Les grandes surfaces répercutent leurs hausses de coûts mais nous l’interdisent. Or, nous ne sommes pas une variable d’ajustement ! ».

Le groupe dénonçait aussi le fait que la grande distribution importe massivement des pommes étrangères et ce, alors que la Belgique est reconnue pour sa culture de pommes.

Comeos dément

Dans ce contexte, les arboriculteurs demandent que les grandes surfaces achètent les pommes à un prix équitable, c’est-à-dire qui couvre les coûts de production incluant un salaire pour le producteur. « La grande distribution doit cesser d’acheter des pommes en 2023 moins chères qu’en 2018. Il est aussi urgent que les marges soient mieux réparties par le retail et les supermarchés en général » ajoute M. Laduron.

En outre, le groupe demande que les grandes surfaces arrêtent d’importer des pommes étrangères. En parallèle, ils souhaitent que soit indiquée clairement l’origine des pommes et que celle-ci soit contrôlée en magasin afin de ne plus tromper les consommateurs.

De son côté, Comeos dément les affirmations des fruiticulteurs selon lesquels les grands magasins se réservent des marges exagérées au détriment des producteurs. Dominique Michel, son Ceo, réfute également l’affirmation des producteurs qui estiment que les supermarchés belges n’accordent pas assez d’importances aux pommes et aux poires nationales. « Pas moins de 93 % des poires sur les étalages de nos supermarchés sont d’origine belge, pour les pommes c’est 68 % », affirme-il.

Les fruiticulteurs, eux, précisent que cette action, menée à l’initiative des organisations Cepifruit et Fruittelers, pourrait être suivie par d’autres « sans réponses rapides et constructives de la part des grandes surfaces ». Une consultation entre Comeos et les producteurs est prévue prochainement pour discuter de ces problèmes.

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