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Boucherie à la ferme Ter Hees: Peter et Els élèvent, découpent et vendent leur propre viande

Dans leur boucherie à la ferme, à Halen, Peter Vranken et Els Vancauwenbergh vendent la viande de leur bétail Blanc bleu belge depuis 2005. La passion des animaux habite Peter depuis son plus jeune âge. En 1999, il a repris la ferme de ses parents et doublé le nombre de bovins. Il gère la boucherie avec Els, également infirmière à mi-temps.

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Toutes les deux semaines, Peter et Els abattent et découpent un de leurs bovins. Leur exploitation fonctionne en circuit fermé, ce qui signifie qu’ils élèvent et engraissent leurs jeunes bovins et n’achètent pas d’animaux à d’autres exploitations. Leur viande peut être achetée via le site internet de la boucherie et enlevée le jour de la découpe ou le lendemain. Tout est donc frais.

Via des distributeurs automatiques

« Les invendus partent via le marché local ou un distributeur automatique de surgelés. Rien ne va à d’autres commerçants. Avec d’autres agriculteurs locaux, nous avons placé plusieurs distributeurs automatiques à Diest où les gens peuvent acheter nos produits. Nous travaillons aussi avec un producteur de pommes de terre, 2 fruiticulteurs, un éleveur de porcs et un producteur de légumes. Il y en a donc pour tous les goûts », explique Peter.

Les produits de la boucherie Ter Hees ne sont en vente que chez Peter et Els.
Les produits de la boucherie Ter Hees ne sont en vente que chez Peter et Els. - SN

Pourquoi le Blanc bleu belge?

C’est le père de Peter qui avait choisi en son temps le Blanc bleu belge, un choix entièrement approuvé par Peter. « Je n’ai jamais envisagé une autre race », indique-t-il. « Rien ne peut rivaliser avec la production du Blanc bleu belge. De plus, nos vaches sont dociles et calmes. »

« Nous possédons actuellement une centaine de bovins. Pour vendre une bête entière après la découpe, nous avons besoin de 70 à 80 clients. Avant, 40 suffisaient, car ils prenaient de quoi remplir leur congélateur, mais désormais, les gens commandent en plus petites quantités. Ils préfèrent revenir un peu plus souvent. »

Toutes les deux semaines, Peter emmène un bovin à l’abattoir. Le jour d’après, la carcasse est ramenée à l’exploitation par camion frigo, puis suspendue en chambre froide pendant une semaine. Après ce délai, Peter et Els découpent la viande.

Une fois sortie de l’abattoir, la viande  est suspendue dans la chambre froide  de la ferme pendant une semaine.  Elle est ensuite découpée et vendue.
Une fois sortie de l’abattoir, la viande est suspendue dans la chambre froide de la ferme pendant une semaine. Elle est ensuite découpée et vendue. - SN

« Nous examinons les commandes et préparons les colis pour tout le monde », explique Peter. « Toute la viande vient de nos bêtes, sauf la viande de porc présente dans le mélange du hachis : elle provient d’un éleveur de porcs local qui vend aussi sa viande en circuit court. Nous vendons beaucoup de produits carnés, comme du steak, du ragoût, de l’entrecôte, des saucisses, des hamburgers… Ma maman nous aide parfois à emballer, mais nous faisons tout le reste à deux. »

Un démarrage réussi

« Nous avons toujours eu l’intention d’ouvrir une boucherie à la ferme, car les revenus de l’exploitation seule n’allaient pas suffire », affirme Peter. « Un an avant de reprendre la ferme, Els et moi avons suivi des cours du soir pour devenir bouchers. Quelques années plus tard, ce rêve est devenu réalité.

C’est le père de Peter qui avait choisi en son temps le Blanc bleu belge,  un choix entièrement approuvé par le couple.
C’est le père de Peter qui avait choisi en son temps le Blanc bleu belge, un choix entièrement approuvé par le couple. - SN

Au démarrage, nous espérions avoir très vite beaucoup de clients, mais nous avions des craintes. À l’époque, peu d’éleveurs vendaient leur propre viande, mais de nombreux clients se sont tout de suite montrés intéressés. Tout s’est donc plutôt bien passé. Beaucoup de nos clients actuels nous suivent depuis le début. Nous entendons souvent dire qu’ils n’achètent plus de viande au supermarché, mais directement chez nous. Cela nous fait plaisir. Nos clients veulent savoir ce qu’ils achètent. C’est important pour eux de connaître l’histoire derrière la viande et ils sont prêts à faire des efforts en ce sens. Nos clients ont toujours la possibilité d’aller voir les bêtes, mais ça n’arrive pas tous les jours. Ce sont souvent des parents avec des jeunes enfants. »

Montrer et expliquer son métier

« Nous avons participé une fois à la Journée de l’agriculture et cela a attiré pas mal de monde par la suite. Pour nous, il est important de présenter notre secteur sous un bon jour, car pour chaque avis négatif, il en faut 10 positifs.

Nous avons également une page Facebook avec quelque 800 abonnés. Nous essayons d’y présenter les activités de notre ferme. Pour nous, tout ce que nous faisons ici nous semble normal, mais pour beaucoup, c’est un monde complètement à part. Notre objectif est d’utiliser encore plus les réseaux sociaux, car ils nous permettent d’atteindre de nouveaux clients, mais cela prend plus de temps qu’on le pense. Nous envoyons aussi une newsletter à nos clients pour les informer des dates de découpe.

Peter ne fait confiance qu’à lui-même pour s’occuper de ses animaux.
Peter ne fait confiance qu’à lui-même pour s’occuper de ses animaux. - SN

Nous recevons également des écoles et des groupes d’adultes. Par exemple, un groupe est récemment venu faire du yoga dans le cadre d’une belle collaboration avec d’autres entreprises. Nous ne faisons pas beaucoup publicité pour l’accueil de groupes, car ce n’est pas sur cette activité que nous voulons nous concentrer. Nous avons déjà tellement de travail », sourit Peter.

Des colliers intelligents pour ne rien rater

Pour mieux concilier les activités de boucherie et les soins aux animaux, il y a deux ans environ, Peter et Els ont acheté des colliers. Ceux-ci leur indiquent si une vache est malade ou si elle est en chaleur et que c’est le moment idéal pour l’inséminer.

« Je fais évidemment le tour de mes vaches tous les jours, mais ces colliers apportent plus de sécurité. Ce n’est pas toujours facile de concilier la boucherie et la ferme, car les vaches nécessitent une attention constante.

Je me fie à la détection du collier et au temps dont je dispose pour inséminer la vache. Quand je n’avais pas les colliers, j’inséminais plus tôt. Maintenant, j’attends plus longtemps, parce que l’application me le dit. Je fonctionne ainsi depuis un an, je ne peux donc pas encore tirer de conclusion définitive de l’efficacité sur les inséminations.

Je fais l’insémination dans le pré pendant la saison de pâturage, il est donc important que les vaches soient calmes quand je suis dans les parages. Heureusement, tout se passe sans problème. »

L’exploitation compte environ 120 bovins, tous nés sur place.
L’exploitation compte environ 120 bovins, tous nés sur place. - SN

Pas de vacances

« Pour moi, agriculteur est le plus beau métier qui soit, mais il y a aussi beaucoup trop d’inconvénients, notamment au niveau de l’administratif. Heureusement, c’est Els qui s’en charge. Elle travaille aussi à la boucherie avec moi. En revanche, le travail avec les animaux et sur le terrain, c’est pour moi. Actuellement, nos vaches sont nourries de maïs, de drêches de brasserie, de blé, de tourteau de lin et de gluten de maïs humide. »

« Personnellement, je n’ai pas besoin de vacances », poursuit Peter, « car je fais tous les jours ce que j’aime. Els est déjà partie passer une nuit ailleurs avec les enfants, mais je ne les accompagne jamais. Je ne peux pas laisser mes vaches seules longtemps et je ne peux certainement pas les confier à quelqu’un d’autre. Comme beaucoup d’autres éleveurs, je ne fais confiance qu’à moi-même avec mes vaches. Je reste donc chez moi. »

D’après Sanne Nuyts

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