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L’âne, un ami fidèle et intelligent!

L’année dernière, l’âne a fait la une des journaux nationaux. La raison: un excès soudain d’ânes, particulièrement en Flandre. L’humain est en effet de nature changeante: il s’entiche d’un animal, puis soudainement, il –ou ses enfants –s’en lasse. Une preuve de plus que celui qui ne voue pas un amour inconditionnel aux équidés ferait mieux de s’abstenir d’en adopter.

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Lorsque avoir un cheval s’avère un pas trop important à franchir, de nombreux ruraux jettent leur dévolu sur l’âne. Il est plus petit, moins farouche, plus facile à maîtriser et moins dangereux pour les enfants. Mais, même si l’âne a un plus grand capital câlin qu’un cheval ou un poney, il est et reste un équidé… dont il faut pouvoir s’occuper!

Bienvenue à la maison

Surtout, ne partez pas du principe qu’un âne n’a pas besoin de soins et ayez bien à l’esprit qu’il peut vivre facilement jusqu’à 40 ans. De plus, l’âne étant un animal grégaire, vous aurez tout intérêt à l’accompagner d’un congénère. Les ânes sont des quadrupèdes très sensibles qui montrent rapidement qu’ils n’aiment pas la solitude. Et l’ennui engendre la rébellion. Ne pensez donc pas que seuls les chevaux au sang chaud peuvent se rebeller. L’arme de l’âne est sans aucun doute le braiment et un âne esseulé pourra braire jour et nuit pour faire entendre son mécontentement. Ce petit équidé peut aussi ruer ou se cabrer si quelque chose ne lui plaît pas. Mieux vaut donc deux ânes dans le pré qu’un âne rebelle.

L’âne étant un animal grégaire, vous aurez tout intérêt à l’accompagner d’un congénère.
L’âne étant un animal grégaire, vous aurez tout intérêt à l’accompagner d’un congénère. - Christine De Ro

Attention, tous les ânes ne sont pas des «brailleurs». La plupart braient pour exprimer leur joie en voyant leur propriétaire arriver avec leur repas. Et certains braient plus fort que d’autres! C’est ce que nous a rapporté l’artiste Christine De Ro. Elle possède deux ânes, Belle (voir dessin) et son compagnon de pré, qui font partie de son quotidien depuis de nombreuses années déjà.

L’âne domestiqué

Les ânes domestiques sont extrêmement utiles en tant que montures et animaux de trait. La stabilité de leur pas sur les sentiers de montagne est connue et appréciée dans le monde entier. On entend et lit souvent que les ânes sont têtus et bornés. On devrait plutôt les qualifier d’«intelligents» et de «prudents». En cas de danger, l’âne s’arrête et refuse de continuer à avancer. Il se fige dès qu’il sent ou voit une situation dangereuse, souvent avant même que les humains ne la remarquent.

Il faut du temps pour gagner sa confiance et avant qu’il ne montre sa nature amicale et docile. Le proverbe «Un âne ne trébuche pas deux fois sur la même pierre» renvoie à son pas sûr. À l’origine, ce proverbe faisait référence au fait qu’un âne qui trébuche sur une pierre avec son pied antérieur ne trébuchera jamais sur la même pierre avec son pied postérieur. L’âne est donc loin d’être stupide! C’est juste un animal obstiné.

Gerald Durrell

S’il y a bien une personne qui était résolument convaincue des qualités de l’âne, c’est Gerald Durrell. En 1963, cet homme a fondé sur l’île de Jersey le Durrell Wildlife Conservation Trust, qui accueille notamment des animaux menacés d’extinction. Gerald Durrell a passé son enfance avec sa mère, sa sœur et son frère à Chypre.

Durant ces années d’avant et d’après-guerre (Seconde Guerre mondiale), l’âne était l’unique moyen de transport de la famille et des habitants de l’île.

Un jour, Gerald vit un oléiculteur frapper son âne et lui donner des coups de pied pour le faire avancer. L’animal boitait et avait un abcès douloureux au sabot. Le petit Gérald ramena l’âne chez lui et le soigna. Peu après, il créa un collectif pour sensibiliser le public au caractère de l’âne. C’est ainsi que Gerald Durell a écrit l’histoire. Tout a donc commencé par une mobilisation pour le bien-être et la compréhension des ânes, qui étaient à l’époque la première bête de somme du sud de l’Europe. Gerald Durrell est resté entouré d’animaux toute sa vie. Il a consigné ses expériences dans la Trilogie de Corfou, adaptée à la télévision sous le nom La Folle Aventure des Durrell. L’âne y tient un premier rôle!

Un achat raisonné

Sachez qu’un âne a les mêmes besoins fondamentaux qu’un cheval. Ce n’est donc pas de tout repos. Il faut évacuer le fumier, lui fournir de l’eau potable et du fourrage. Et toutes ces tâches sont beaucoup moins agréables en hiver.

L’hébergement est également important: il lui faut un pré et un accès à l’extérieur en hiver ou un paddock. Ce terrain sec et clôturé permet à l’animal de garder ses pieds au sec. Cela en plus d’un abri et l’âne passera l’hiver sans problème.

Il est important de disposer d’une prairie, même s’il est préférable de limiter les sorties en pâturage au début du printemps afin d’éviter les fourbures. Vous devrez aussi prévoir une réserve de foin pour compléter l’alimentation pendant les mois d’hiver ou lorsque l’herbe se fait rare, sans oublier les carottes et les betteraves dont raffolent les ânes. Et bien sûr de l’eau potable fraîche.

Maréchal-ferrant et vétérinaire

Comme pour les chevaux, les protagonistes de la vie de l’âne sont, en plus de vous, le maréchal-ferrant et le vétérinaire. Les ânes doivent être vermifugés. Mieux vaut consulter un vétérinaire plutôt que d’administrer soi-même le vermifuge, car vermifuger au hasard peut entraîner une résistance irréversible. Toutes les 8 à 10 semaines environ, le maréchal-ferrant pare les sabots de l’âne. «Pas de pied, pas de cheval » est donc ici également valable, mais nous dirons plutôt: «Pas de pied, pas d’âne ».

D’après Patricia Borgenon

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