Importations de miel : l’ampleur des fraudes confirmée
La commission confirme dans un rapport que près de la moitié des miels importés dans l’UE ne seraient pas conformes aux exigences de la directive européenne sur le miel, en raison principalement d’ajouts illégaux de sirops de sucre.

Les producteurs européens le clamaient depuis des années sans disposer des chiffres pour en attester.
Quelque 46 % des miels importés dans l’UE ne seraient pas conformes aux de la directive européenne sur le miel en raison principalement d’ajouts illégaux de sirops de sucre, constate le Centre commun de recherche (CCR) de la commission qui a publié le 23 mars les résultats d’une action de contrôle menée à l’échelle de l’UE.
« Si le risque pour la santé humaine est faible, de telles pratiques trompent les consommateurs et défavorisent les producteurs honnêtes face à la concurrence déloyale », déplore le CCR. La commission indique quand même avoir déjà demandé aux opérateurs de mettre en place un plan d’action immédiat pour remédier à cette situation.
Concurrence déloyale
« Il est grand temps que l’UE agisse ! », ont réagi dans un communiqué les organisations et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca) qui alertent depuis des années sur ces importations de miel édulcoré en provenance principalement de Chine.
Elles rappellent que « la valeur déclarée du miel importé d’Asie se situe depuis des années autour de 1,5 €/kg, alors que le coût de production moyen du miel produit en Finlande peut atteindre 15 €/kg, soit dix fois plus ! Nous ne sommes pas en mesure d’ajuster nos prix au même niveau que ceux des produits importés contenant des sirops, découplés de l’inflation et des fluctuations climatiques naturelles ».
Les ministres de l’Agriculture de l’UE se sont à plusieurs reprises prononcés pour un étiquetage plus précis du miel imposant d’indiquer les pays exacts de production et la part de chacune de ces origines dans les mélanges de miel. La commission est en train de préparer une révision de la directive européenne sur le miel qui devrait comprendre des mesures en ce sens.
Pour le Copa-Cogeca, trois questions doivent être résolues en priorité avec cette révision : un meilleur étiquetage des mélanges de miel, une mise à jour des méthodes officielles dont disposent les autorités nationales de contrôle pour détecter les fraudes (avec l’établissement d’un centre de référence communautaire pour améliorer continuellement ces méthodes) et établir une liste rouge d’importateurs et de fabricants interdits d’exportation vers le marché de l’UE, et enfin mener des tests systématiques des lots de miel importés et commercialisés en vrac sur la base de ces nouvelles méthodes.