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Pas moins de 13 races de bovins différentes représentées à l’Élevage du fond du Puits!

Se rendre à l’Élevage au fond du Puits, c’est un peu comme entreprendre un tour du monde dédié aux bovins. Pourtant, c’est bel et bien à Ottignies-Louvain-la-Neuve que Frédéric Dumont élève sa septantaine de vaches, taureaux et veaux confondus. Des animaux rares et surtout très originaux puisqu’il possède pas moins de 13 races différentes, des plus connues comme la Highland, au plus spéciales, comme la Dahomey, originaire du Bénin.

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Lorsqu’on arrive chez Frédéric Dumont, on se rend directement compte qu’ici on a affaire à un élevage pas tout à fait comme les autres. Juste à côté de sa maison, se trouve, en effet, une pâture avec des Highland, mais également des Texas Longhorn, reconnaissables en un seul coup d’œil. Avec leurs longues cornes, qui peuvent mesurer jusqu’à 2 mètres d’envergure, elles donnent un petit air d’Amérique à cet endroit situé dans le Brabant wallon.

Si elles sont clairement impressionnantes, leur propriétaire est pourtant loin d’être effrayé lorsqu’il pénètre dans leur prairie. Que du contraire… Dès qu’il les appelle, les bovins s’avancent vers lui sans aucune once d’agressivité. Tant les taureaux que les femelles viennent réclamer leur dose de caresses. Pourtant, ces animaux rustiques peuvent très bien se passer de l’homme. Preuve en est : ils se nourrissent uniquement d’herbe, et de foin en période hivernal. Rustiques, ils peuvent vivre dehors toute l’année, et ne nécessitent que très peu d’entretien. Et c’est justement ces caractéristiques qui ont séduit leur propriétaire.

Entrepreneur dans les parcs et jardins, il a acquis sa première Highland en 2009. « Je faisais du foin, et lorsque j’ai décidé d’arrêter, j’ai acheté un bovin pour occuper les terrains. J’ai donc opté pour cette race écossaise car elle est automne et elle occupe les pâtures avec un minimum de frais. La première achetée était agressive et difficilement manipulable. Je l’ai donc revendue pour en prendre deux autres ainsi qu’un taureau auprès d’un éleveur flamand ».

Depuis, des veaux sont nés et l’élevage s’est, évidemment, agrandi. Aujourd’hui, ce passionné en possède pas moins d’une quarantaine. Les animaux sont répartis en trois troupeaux, avec trois taureaux différents pour diversifier la génétique. Le plus vieux d’entre eux est âgé de 14 ans.

Un cheptel qui s’est agrandi au fil du temps

Véritable amoureux des animaux, Frédéric Dumont ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Au fil des années, il a élargi son cheptel en acquérant de nouveaux pensionnaires... toujours plus atypiques !

En 2015, ce sont des Galloway ceinturées, une race également originaire d’Écosse, qui arrivent chez lui. « En vendant les Highlands, je me suis rendu compte que certains clients avaient peur à cause de leurs cornes. Il fallait donc trouver une race aussi rustique, mais ne possédant pas cette caractéristique ».

Ces animaux possèdent le même gabarit que les Highlands : ils mesurent environ 130 à 140 cm de haut, pour un poids de 450 à 600 kg maximum. Quant au terme « ceinturée », il provient de la large ceinture blanche au niveau du ventre, typique de ces bêtes.

La plus petite ? Une Dahomey mesurant 90 cm

Arrivent ensuite les Bufflonnes, des bovins originaires d’Asie, mais connus en Italie où leur lait est utilisé pour la fabrication de la mozzarella. Ils sont plus massifs et l’éleveur en possède deux, des femelles acquises en 2020. « Je n’ai pas de taureaux, c’est vraiment pour le plaisir », raconte-t-il avant d’ajouter : « Plus tard, après des vacances en famille dans les Vosges, j’ai décidé d’acquérir des Vosgiennes ». Des vaches de montagnes qui ont ensuite été rejointes par des Gasconnes et une Aubrac.

Direction les États-Unis, ensuite, avec les Texas Longhorn. Avec leur robe mouchetée et leurs très longues cornes, elles sont connues pour être très résistantes, capables notamment de vivre dans des zones arides et chaudes. « Elles ont été plus compliquées à trouver… Je les ai achetées pour la rareté et la longueur des cornes. À part les Galloway, nous n’avons pas de vache sans corne. Pour moi, c’est une caractéristique inhérente de ces bêtes ».

Par la suite, des Aurochs reconstitués, aussi appelés les Aurochs de Heck, venus de France, sont également arrivés au fond du Puits. Il s’agit là d’une des plus anciennes races de bovin, déjà présente durant la période préhistorique. Toujours dans cet élevage, on trouve aussi un Zébu avec sa bosse dorsale, ainsi que la plus petite vache du monde, la Dahomey. Provenant du Bénin, elle mesure 90 cm.

Des animaux manipulés directement après le sevrage

« Parmi toutes ces races, ma préférée reste la Highland car c’est celle avec laquelle tout a commencé. Elles sont toutes rustiques, mais ces dernières s’adaptent vraiment partout, que ce soit dans une zone marécageuse ou dans les bois. D’ailleurs, elles peuvent même vêler seules en prairie, en hiver. Les bovins français, quant à eux, ont besoin de pâtures plus classiques. Les Zébus et les Dahomey sont plus compliqués car ils souffrent davantage de l’humidité », note Frédéric Dumont.

Bien qu’il ne soit pas issu du monde agricole, cet éleveur a baigné dans cet univers depuis tout jeune. « Enfant, j’allais chez mon cousin, agriculteur. J’ai toujours aimé cela. C’est une véritable passion », indique celui qui a acquis ses connaissances directement sur le terrain, en apprenant toujours plus au contact des animaux.

Par ailleurs, l’éleveur tient à avoir des bêtes calmes et dociles. Outre la sélection des pères et des mères, Frédéric Dumont domestique également les veaux directement après le sevrage, lorsqu’ils sont placés en stabulation. En effet, les vêlages se déroulent en prairie, et les jeunes y vivent 7 à 9 mois avec leur mère. Une fois séparés, ils sont placés dans les boxes conçus dans la propriété de l’éleveur, où il les manipule le plus régulièrement possible. Cette méthode porte ses fruits puisqu’il affirme ne jamais avoir eu d’accident. Même chose pour Raphaël, son fils, tout aussi passionné, qui s’occupe des animaux avec lui.

De plus, cette méthode de travail permet au vétérinaire de réaliser les prises de sang, notamment pour l’IBR, sans trop de tracas.

À ce propos, Frédéric Dumont explique : « Nous sommes soumis aux mêmes obligations que les autres exploitations, notamment pour la traçabilité ou concernant les maladies… Ce sont nos seuls frais vétérinaires. Ce sont des animaux très résistants. Puis, comme je possède mes propres taureaux, je ne dois pas payer pour les inséminations ».

Des animaux d’ornement

Quelques mois plus tard, lorsqu’ils ont entre un an et un an et six mois, les bovins peuvent être vendus. Grâce à sa solide expérience, Frédéric Dumont a réussi à se forger une belle réputation, et des clients viennent des quatre coins de la Belgique pour acquérir une des vaches phares de l’élevage, comme les Highland. « J’en vends aussi en France… quand les mesures sanitaires le permettent », poursuit celui qui ne manque pas d’anecdotes.

En effet, durant toutes ces années, il a vu passer plusieurs types de clients, mais il tient toujours à mettre les points sur les I avec eux. Une vache, aussi belle soit elle, n’est pas un jouet. Et même si elles sont rustiques, elles ont besoin d’un cadre de vie adapté à leur besoin. Par exemple, au niveau des pâtures, il compte deux bêtes maximum à l’hectare, et il faut toujours s’assurer qu’elles aient de l’herbe en qualité et en quantité suffisantes. C’est pourquoi, les animaux appartenant à cet élevage, sont répartis sur 70 ha de prairies, dont certaines appartiennent à des particuliers ou même à des organismes publics. « Nous possédons des partenariats avec la forêt de Soignes, Natagora, et autres qui optent pour de la gestion naturelle de parcelle ».

Frédéric Dumont continue : « 50 % de mes clients sont des particuliers. Ils souhaitent des animaux d’ornement, pour entretenir des prairies. Il y a également des fermes pédagogiques, des maraîchers… ». Ce dernier a aussi déjà vendu des vaches à des agriculteurs dont la volonté était de posséder des races plus faciles à entretenir… quitte à avoir une petite touche d’originalité en plus. 

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