Pluie d’ici pour l’eau de là
En année normale, notre ruisseau donne toute l’année, avec un débit très faible entre le 15 août et la Toussaint. C’est dire le caractère exceptionnel du déficit d’eau actuel ! Quand on consulte le site de l’IRM, voilà ce qui est écrit à propos de la pluviométrie : « Août a été en moyenne relativement arrosé, avec une normale mensuelle d’eau recueillie qui s’élève à 69,6 mm pour Uccle ». Par contre, le cumul juin-juillet-août a été largement déficitaire, et que dire des treize derniers mois ! Seul avril s’est montré un tant soit peu généreux. Bref, résultat des courses, la Belgique semble avoir perdu ses eaux… La France aussi, de toute évidence : quand on consulte leur bulletin hydrogéologique, les triangles de couleur jaune pointés vers le bas indiquent sans équivoque la baisse continue du niveau des nappes phréatiques, chez nos voisins de l’Hexagone. Les niveaux sont qualifiés de « modérément bas », mais ne cessent de diminuer.
Par comparaison, un verre de bière « avale » 75 litres d’eau. Un adulte consomme environ 140 litres pour ses besoins quotidiens : son ménage, sa toilette, le WC, etc. WWF cite le chiffre à nouveau incroyable de 7.400 litres/jour/Belge, en comptabilisant toutes les consommations : industrielles, ménagères, alimentaires, transports, soit l’équivalent de 90 baignoires ! Il faudrait créer un Ministère de l’Eau, fédéral ou régional, pour remettre l’église au milieu du village et gérer au mieux toute cette problématique : gestion et exploitation des nappes souterraines, réseau de distribution, commercialisation, lutte contre le gaspillage, épuration des eaux usées, gestion des inondations et des sécheresses…
Actuellement, il existe Aquawal en Wallonie. Les compétences sont dispersées un peu partout. L’eau d’ici mérite toutes les attentions, au-delà de la banalité de son utilisation. Quand elle vient à manquer, on mesure toute son importance, toute sa qualité d’or bleu, vital pour notre survie…