Des conseils adaptés face à la cercosporiose
Fin juillet, la cercosporiose était présente sur l’ensemble du territoire belge. Dans la foulée, l’Institut royal belge pour l’amélioration de la betterave (Irbab) annonçait une adaptation de ses conseils et seuils de traitement.

Depuis deux semaines, la cercosporiose sévit dans toutes les régions de Belgique. Un développement précoce qui, combiné à l’importante pression observée la saison dernière, a incité l’Irbab à revoir ses conseils. Désormais, il a été décidé de recommander un traitement dès que de la cercosporiose vivante est observée sur les betteraves. Lorsqu’aucune tache de cercosporiose n’est observée, mais qu’il y a présence d’oïdium et de rouille, le système reste inchangé.
Observer, toujours !
Aucun changement, par contre, du côté des observations : il est toujours recommandé de réaliser des observations hebdomadaires sur 50 feuilles prélevées aléatoirement dans le champ.
Les seuils de traitements pour les quatre principales maladies sont donc les suivants :
– cercosporiose : maximum 5 % de feuilles atteintes pour le premier traitement, 5 % de feuilles atteintes pour les traitements suivants ;
– ramulariose : 5 % des feuilles atteintes ;
– oïdium ou rouille : 15 % de feuilles atteintes.
L’évolution des différentes maladies foliaires peut être suivie via le site web de l’Irbab : www.bit.ly/cerco-2024. Cette même carte montrait, en date du 1er août, que l’ensemble des parcelles suivies dans le réseau d’avertissement de l’institut betteravier présentaient des taches de cercosporiose et devaient donc être protégées. Près de 20 % des parcelles avaient même atteint le second seuil de traitement pour la cercosporiose et ce, dans différentes régions de la zone betteravière.
Si un traitement a été réalisé avant le 18 juillet ou si aucun fongicide n’a été appliqué, les observations doivent absolument se poursuivre afin d’intervenir si nécessaire.
Les recommandations de traitements
L’Irbab conseille de toujours commencer, pour le premier traitement, par un produit luttant efficacement contre la cercosporiose. La première intervention est la plus importante et doit surtout être correctement positionnée (maximum 5 % des feuilles atteintes).
En premier traitement (T1), les produits et doses conseillés sont : Spyrale (1 l/ha), Propulse (1 à 1,2 l/ha) et Panorama (0,6 l/ha) (tableau 1).

En ce qui concerne un éventuel deuxième traitement, les parcelles concernées doivent être surveillées à partir de deux semaines après la première intervention. Si le seuil de 5 % est atteint, un deuxième traitement (T2) peut être envisagé.
Pour celui-ci, il faut veiller à alterner les matières actives, ne pas réutiliser les mêmes produits qu’au premier traitement et, dans la mesure du possible, ne pas avoir recours aux mêmes matières actives que celles présentes dans les produits du premier traitement.
Ainsi, si Spyrale (1 l/ha) a été appliqué en T1, il faut éviter d’utiliser des produits contenant du difénoconazole comme Bicanta, Geyser… Les produits possibles sont : Propulse (1 à 1,2 l/ha), Panorama (0,6 l/ha), [Dynergy (1 à 1,5 l/ha) + Eminent (0,8 l/ha)], Revystar Gold (1 l/ha).
Dans le cas où Propulse (1 à 1,2 l/ha) a été utilisé, il ne faut pas avoir recours aux produits contenant du prothioconazole, comme Panorama, ou contenant les mêmes matières actives, mais portant un nom commercial différent (Yearling, Inter Blast, Propyram 250 SE). Les autres produits peuvent être utilisés.
Le raisonnement est le même pour Panorama. S’il a été appliqué en T1, il convient d’éviter d’utiliser Propulse, Yearling, Inter Blast ou Propyram 250 SE en T2. Les autres produits peuvent être employés.
Pour rappel, si l’on souhaite s’appuyer sur Bicanta, Geyser, Eminent, Dynergy, il faut leur ajouter un partenaire avec une autre matière active pour limiter le risque de développement de résistance.
Si un troisième traitement (T3) s’avère nécessaire, la même logique doit être adoptée. De même, il convient de varier les matières actives et d’éviter de revenir avec les matières actives précédemment pulvérisées sur la parcelle. Le but est de limiter le risque de développement de résistance et de garder aussi longtemps que possible l’efficacité des produits actuellement agréés.
Si une même matière active est utilisée deux fois dans un schéma de traitement, il est conseillé, en priorité, de ne pas l’utiliser dans deux traitements successifs.