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Cultiver les laitues pommées en automne et en hiver

Nous pouvons faire pousser des laitues presque toute l’année. Il suffit de choisir des variétés adaptées à la saison et à la longueur du jour. Nous les cultivons en plein air pour en profiter avant les gelées et ensuite à la reprise du printemps. Si nous disposons d’une serre, d’un petit tunnel ou de couches, la récolte peut se poursuivre plus facilement entre ces deux périodes.

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Plusieurs types de laitues sont proposés, pommées, batavia, à couper, vertes ou colorées

Pour la production d’automne, nous semons en place les laitues à couper.

L’élevage en mottes ou en godets permet, lui, de préparer les plants alors que l’emplacement de production n’est pas encore libre. C’est intéressant en particulier pour les couches et les serres occupées actuellement par une culture estivale. Il est aussi possible de produire des plants à arracher, en semant en couche. Ces derniers seront à racines nues au moment de la plantation.

Le sol : attention aux défauts de pH

La laitue est particulièrement sensible à un pH inadéquat : un niveau de 6,5 à 6,8 est conseillé. Le bon enracinement dépend d’une structure de sol appropriée et, surtout, d’un drainage efficace.

Les terrains à haute teneur en matières organiques conviennent très bien à cette culture. La structure du sol y est stable, la nutrition minérale est permise par la minéralisation naturelle. Nous retrouvons souvent ces conditions en couche et en serre, ainsi que dans les bacs de culture installés en terrasse ou sur balcons.

Produire ses plants en choisissant le lieu adéquat

Il est possible d’acheter ses plants en jardinerie, où de nombreuses sortes de laitues sont disponibles. D’ailleurs, pour varier les plaisirs, nous pouvons composer nos semis pour disposer de variétés vertes, d’autres au feuillage pourpre ou encore plus croquantes comme le type batavia.

Il est également possible de produire ses plants soi-même. À cette époque-ci de l’année, nous choisissons un endroit du jardin pas très exposé au soleil. À plus de 20°C, la levée est moins bonne, la germination est freinée par la température. Une place bien éclairée au matin et au soir est parfaite ; ce lieu est partiellement ombré lors des heures les plus chaudes de la journée, grâce à un mur ou un obstacle.

En couche, nous semons finement en enterrant les graines de quelques millimètres de terre fine seulement. Le semis est clair pour laisser environ 1 cm d’espacement entre elles. L’objectif est d’éviter que les jeunes plantules ne se concurrencent et qu’elles n’aient pas tendance à filer. Dès que cette opération est faite, nous arrosons avec une pomme fine pour maintenir de la fraîcheur au lit de semis sans en dégrader la structure.

En mottes pressées ou en godets, nous choisissons un site aux mêmes atouts, et nous enterrons à peine les graines. Deux ou trois sont semées par contenant. Nous ne laisserons qu’une seule plantule se développer par la suite.

Maîtriser la plantation

La plantation est réalisée lorsque les plantules ont développé 5 vraies feuilles. Il s’écoule environ cinq à six semaines entre le semis et ce stade. Il est intéressant de semer à deux ou trois dates échelonnées pour disposer de ces légumes sur une longue période de consommation.

Pour compléter le choix de laitues pommées et de batavia lors de leur plantation, nous pouvons mettre à ce moment-là des laitues à couper.

Le calendrier des semis est déterminé d’après les dates de libération des surfaces sur les lieux de plantation. Par exemple, si nous envisageons de récolter les dernières tomates sous serre au début octobre, nous sèmerons le premier lot début septembre.

La plantation est réalisée en surface, nous n’enterrons les mottes racinaires que d’un tiers de leur hauteur. La plante sera mise en contact intime avec le sol plus tardivement et souffrira moins de pourritures.

Les plants à racines nues sont copieusement arrosés la veille de la plantation pour espérer arracher un maximum du globe racinaire.

Les soins se limitent à maîtriser l’enherbement et à arroser régulièrement la culture.

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Protéger sa production

Si la culture précédente laisse un sol compacté, nous le décompactons soigneusement.

Après une culture d’été comme la tomate, le concombre ou le melon, celui-ci peut s’être desséché en surface. La conséquence est que sa concentration en éléments fertilisants est relativement élevée. Nous prévoyons alors un fort arrosage, par exemple à raison de 50 mm d’eau par m² voire plus. L’apport se fera en plusieurs fois pour permettre à l’eau de pénétrer dans le sol. Il va permettre de diluer les sels nutritifs. Cette tâche doit être réalisée avant l’implantation des laitues. L’enracinement de notre culture sera ainsi facilité.

De plus, nous essayons de favoriser une bonne aération de la culture. S’il s’agit d’une couche, d’un tunnel ou d’une serre, nous laissons l’abri ouvert presque en permanence. Le léger gain de température grâce à l’abri vis-à-vis du vent est déjà important. Nous ne refermons qu’en cas d’annonce de grand vent ou de températures nocturnes inférieures à 5°C.

Si la croissance de ces légumes paraît irrégulière dans le parc, pensons à vérifier que les arrosages soient bien répartis sur toute la surface.

Enfin, contre les limaces, des cartons humides placés sur le sol attirent ces bestioles que nous pouvons éliminer le matin.

Pour les pucerons, le plus souvent, les auxiliaires suffisent à les contrôler.

Si un foyer de sclérotiniose apparaissait, il convient d’enlever et d’éliminer l’entièreté de la plante porteuse.

Ce sera surtout en fin d'hiver et au début du printemps, alors que les auxiliaires ne sont encore bien installés  que les pucerons peuvent devenir envahissants.
Ce sera surtout en fin d'hiver et au début du printemps, alors que les auxiliaires ne sont encore bien installés que les pucerons peuvent devenir envahissants. - F.

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