Pac : des pistes pour résoudre une équation complexe

C’est la conclusion d’une étude présentée le 29 janvier par des chercheurs des instituts français de l’Iddri et de l’Inrae à la commission de l’Agriculture du parlement européen. Ce travail propose cinq scénarios «   volontairement extrêmes  », précisent ses auteurs – entre intensification de la production et protection importante de l’environnement.

Ils recommandent de ne pas diminuer les objectifs environnementaux de la Pac et suggèrent, pour y parvenir, de revoir le système de paiement des aides en remettant en cause les paiements directs par hectare (qui bénéficient aux plus grandes exploitations), en renforçant les outils de gestion des risques et en réfléchissant à l’opportunité introduire des aides contracycliques. Mais cette politique pourrait avoir des conséquences négatives sur certains secteurs, notamment celui de l’élevage qu’il faudra protéger. L’une des auteures prévient que « si nous décidons d’avoir beaucoup d’agriculteurs en Europe, c’est un choix social qu’il faut faire en connaissance de cause avec les dépenses que cela implique ».

Ce travail a été vivement critiqué par une partie des eurodéputés (notamment à droite) qui ont dénoncé une vision décroissante de l’agriculture. Même la directrice de la stratégie et de la politique à la DG Agriculture, Catherine Geslain-Lanéelle, a critiqué les résultats de cette étude.

L’un des auteurs a répondu, en se défendant de toute forme d’idéologie, que l’étude est un outil qui doit permettre d’analyser les conséquences des choix sur la durabilité du secteur. « Nous avons voulu montrer qu’il faudra faire des choix. Si nous suivons certains sentiers, cela aura des conséquences sur certains acteurs. Et il faudra traiter la situation des ceux qui seraient les perdants  ». C’est-à-dire l’élevage.