Pollution aux nitrates en Flandre : le ministre Brouns sous le feu des critiques
Le ministre flamand de l'Agriculture Jo Brouns (CD&V) était sous le feu des critiques mardi au Parlement flamand à propos de la question de la pollution aux nitrates. Celles-ci sont même venues des bancs de la majorité.

La semaine dernière, la Commission européenne a décidé de renvoyer une nouvelle fois la Belgique devant la Cour de Justice de l'Union européenne en raison de l'inaction de la Flandre face à la pollution aux nitrates. La directive européenne sur les nitrates impose en effet aux États membres de prendre des mesures pour protéger les eaux de surface et les eaux souterraines contre la pollution agricole. Or, selon la Commission, la Flandre ne prend pas les mesures nécessaires, et celles en place sont insuffisantes. Ainsi, la commission juge que le plan d'action MAP7 approuvé au Parlement en décembre 2024, ne contient pas suffisamment de mesures pour réduire la pollution.
Selon Jo Brouns, le fait que la commission s'en prenne au plan MAP7 n'est «ni nécessaire ni utile». Le ministre a souligné, entre autres, que l'étude d'impact environnemental est toujours en cours et que les mesures prévues constituent «la politique en matière d'engrais la plus stricte jamais réalisée».
Ces explications ont suscité de vives critiques mardi au Parlement flamand, y compris au sein de la majorité. Pour Andy Pieters (N-VA), le ministre a fait des déclarations «qui sont en contradiction avec la réalité». Le député a critiqué «la lecture sélective des accords conclus» et réclame des mesures supplémentaires.
Le chef du groupe Vooruit, Kris Verduyckt, a de son côté jugé que «tous les feux sont à l'orange» et que des mesures supplémentaires sont nécessaires de toute urgence pour améliorer la qualité de l'eau.
Depuis l'opposition, Mieke Schauvliege (Groen) a accusé Jo Brouns d'avoir menti au Parlement après avoir déclaré la semaine dernière que la Commission européenne n'avait pas encore rendu d'avis sur le plan MAP7. Le ministre a réfuté ces accusations. Selon lui, la députée écologiste se trompe. «Ma réponse en commission la semaine dernière concernait le rapport de la Commission européenne sur la directive-cadre sur l'eau, qui n'incluait pas la politique en matière d'engrais», a-t-il réagi.