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Les maladies et la baisse des cheptels ont fait bondir les prix de la viande bovine

Les prix de la viande, singulièrement la viande bovine, sont en forte hausse depuis plusieurs mois, a confirmé la dernière mouture de l'observatoire des filières agricoles réalisé par le Collège des producteurs et présenté à la Foire agricole de Libramont.

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Ces hausses de prix ont plusieurs causes mais la principale est liée aux maladies animales, comme la fièvre catarrhale ovine ou la grippe aviaire, qui ont conduit à une diminution des cheptels. Rien que pour la volaille, ce sont 19 millions d'animaux qui ont dû être abattus dans l'Union européenne (principalement en Pologne) au cours des premiers mois de l'année 2025. Résultat: les prix du poulet standard ont atteint des niveaux records en 2025, autour de 1,36 euro/kg de poids vif, alors que le prix des œufs conventionnels est également resté soutenu.

La hausse des prix est encore plus prononcée pour la viande bovine, avec un pic à près de 10 euros le kg carcasse (pour les jeunes taurillons AS2), ce qui a permis aux éleveurs bovins d'enfin atteindre et de même dépasser le seuil de rentabilité, après des années de vaches maigres. «On est sur quelque chose d'inédit depuis 10 ans dans l'élevage. Cela donne de l'espoir mais pendant 10 ans, cela a été dur pour la plupart des éleveurs», souligne Emmanuel Grosjean, coordinateur du Collège des Producteurs. Si la hausse des prix de la viande bovine payés aux producteurs a doublé (+103%) depuis 2020, cette augmentation n'est en réalité que très récente, et fait suite à des années de stagnation. «Ce que les éleveurs attendaient depuis 10 ans s'est fait en quatre mois et quelque», constate encore Emmanuel Grosjean.

Dans le même temps, c'est-à-dire depuis 2020, les prix de la viande bovine en grandes et moyennes surfaces ont augmenté mais dans une moindre mesure (+29%, à plus de 23 euros le kg). Selon le Collège des producteurs, cette augmentation n'a pas causé d'effondrement de la consommation de bœuf, même si un transfert de la consommation vers des viandes moins chères est observé. Toujours dans les rayons des grandes et moyennes surfaces, l'observatoire des filières agricoles constate, cette fois pour les six premiers mois de 2025, des prix à la hausse pour les fruits (+38%), le bœuf (+26%), les œufs (+3,22%), les pommes de terre (+4,57%) et la volaille (+2,69%). En revanche, les prix du porc (-8%), des céréales (-4,58%), du lait (-7%) et du beurre (-8,38%) ont reculé, mais le lait et le beurre avaient connu un coup de chaud et les prix donnés aux éleveurs laitiers restent relativement élevés.

Malgré des cours de la viande bovine presque inespérés il y a encore un an, lors de la grande grogne des agriculteurs début 2024, l'incertitude persiste chez les éleveurs qui font toujours face à des coûts de production élevés. En 10 ans, le cheptel bovin a d'ailleurs fondu de 22% en Wallonie, à moins d'un million de bêtes et rien ne semble augurer d'une recapitalisation des cheptels à court terme. Dans la volaille, en revanche, le Collège des producteurs constate qu'il existe une cinquantaine de projets de nouveaux poulaillers, pour quelque 600.000 places. Enfin, les ventes des produits bio se sont redressées début 2025, après une mauvaise année 2024. «Le semestre a quelque peu rassuré le secteur», résume Emmanuel Grosjean.

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