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Belpotato : « La pomme de terre vit des moments très difficiles »

En cette période de livraison des variétés hâtives, les marchés s’avèrent déjà saturés et les volumes libres ne trouvent pas acheteur. Les besoins actuels de l’industrie et du négoce sont couverts par les volumes sous contrat dont l’enlèvement se déroule correctement et sans retard majeur. Les prix sur le marché libre de la pomme de terre industrielle affichent un niveau extrêmement bas de l’ordre de 10 à 15 €/t. Les circuits alternatifs (alimentation du bétail, biogaz, compost…) sont déjà activés et servent aussi à évacuer un excédent de la production 2024.

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La hausse des superficies dans la zone Nepg (Allemagne, Belgique, France et Pays-Bas) cette année est estimée à 55.000 ha. Les plantations ont été particulièrement précoces. Malgré la sécheresse qui a freiné localement la croissance, et maintenant que le défanage et les arrachages de variétés de conservation approchent, les rendements moyens semblent pouvoir dépasser ceux de l’année dernière. Il reste donc à voir comment la production brute se situera par rapport à la demande du marché après la saison d'arrachage.

Le principal moteur du secteur, à savoir la transformation industrielle, est confronté depuis un an à des bouleversements sur les marchés mondiaux des produits surgelés. La compétitivité par rapport aux concurrents nord-américains et asiatiques s’est affaiblie pour plusieurs raisons : l’inflation post-Covid a fait bondir les coûts de main-d’œuvre, d’énergie, d’intrants ; la pomme de terre a coûté plus cher, tant sur les marchés libres que sous contrat ; l’euro s’est renforcé par rapport au dollar. Dans le même temps, la Chine et l’Inde ont décuplé leur export de produits finis en 5 ans, tandis que les barrières tarifaires instaurées par le président Trump défavorisent les produits européens et contribuent à augmenter les incertitudes pour l’avenir.

Dans ce contexte difficile, Belpotato invite vivement la filière à donner priorité à la qualité des productions plutôt qu’au rendement, et au respect absolu des contrats de livraison pour la saison 2025/2026.

En vue d’un calendrier d’arrachage confortable

La qualité au champ correspond aux attentes et le défanage s’impose dès que les critères de calibre et de matière sèche sont atteints, et dès que les volumes disponibles garantissent la couverture des contrats. « Cela permet de profiter d’un calendrier d’arrachage confortable et de réduire les risques liés aux aléas climatiques d’automne, tout en favorisant la qualité du sol et les semis précoces des couvertures hivernales », ajoute l’organisation.

Pour la durabilité économique du secteur, les opérateurs sont appelés à respecter les accords passés, tant en matière de volume que de qualité et de période de livraison.

Depuis 5 ans, Belpotato.be a largement participé à l’amélioration des relations interprofessionnelles, en particulier en matière de pratiques contractuelles. Son ambition est aussi (comme ce fut le cas durant la crise Covid), d’accompagner la filière durant les moments difficiles qui sont devant elle en favorisant la transparence des marchés et la concertation interne au secteur.

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