Pesticides : l’allègement de la réglementation en question
À l’issue de sa consultation publique sur le futur paquet omnibus de simplification en matière de sûreté des aliments, la Commission européenne a reçu des propositions divergentes. Les uns (ONG, citoyens) veulent maintenir au maximum les règles en place quand les autres (industrie) demandent un allégement important des contraintes.

La question de l’autorisation de pesticides est au centre des très nombreuses réponses (6.440 dont plus d’un quart venant de France) reçues par la Commission européenne à l’issue de son appel à contribution concernant le futur train de mesures omnibus sur la simplification en matière de sûreté des aliments. Ce paquet devrait être présenté d’ici la fin de l’année.
Demande d’indicateurs fiables
Mais pour l’ONG Pan Europe, ce n’est pas tant une simplification qu’une meilleure mise en œuvre de la législation en place dont a besoin l’UE : « Les lacunes actuelles dans l’évaluation des risques liés aux pesticides, les délais d’approbation prolongés et la mauvaise application de la législation compromettent ses objectifs et violent le principe de précaution ». L’association demande toutefois à remplacer l’indicateur de risque harmonisé « fournissant des informations trompeuses les tendances en matière d’utilisation des pesticides et de risques, par un indicateur scientifiquement fiable ».
Pan Europe salue l’objectif de renforcement d’optimisation des procédures d’approbation des molécules de biocontrôle afin de favoriser leur disponibilité mais prévient que ces produits « doivent rester soumis aux mêmes normes de protection de la santé humaine et de l’environnement que les substances synthétiques », certaines d’entre elles pouvant être « hautement toxiques ».
CropLife a beaucoup d’idées
Pulvérisation par drones
Le lobby bruxellois souhaite aussi l’élaboration « d’orientations claires et réalisables sur l’exposition négligeable ». Ce principe a récemment été invoqué – pour la première fois – afin de permettre le maintien sur le marché de la 8-hydroxyquinoléine, une molécule pourtant inscrite dans la liste des candidats à la substitution. Et CropLife suggère la création d’un groupe d’experts agroéconomiques chargé d’évaluer les solutions de remplacement avant tout retrait. « Ces changements, promet l’organisation professionnelle, permettraient d’optimiser les ressources, d’éviter les retraits inutiles et de créer un cadre plus prévisible tout en maintenant des normes de sécurité élevées. »