Courrier des lecteurs : c’est arrivé près de chez vous…

On retrouve bien entendu les données classiques : type de produit, dose d’application, pathogène à combattre mais avec des bonus : le numéro d’autorisation du produit, le code OEPP de chaque culture, l’heure exacte du traitement pour au moins 175 produits et le stade phénologique BBCH précis de la culture pour 1.108 produits. En pommes de terre par exemple, il faut préciser si la huitième feuille de la tige principale est étalée ou si la première, seconde ou Xe pousse latérale de la base est déjà visible…
Bref, on passe des 8 stades que j’ai connus à plus de 80 stades ainsi différenciés. Par comparaison au football, cela m’a donné l’impression qu’en matière de classement dans la traçabilité, une pharmacie ordinaire joue en provinciale, une usine chimique Seveso en division 2 et un agriculteur en division d’honneur. C’est beaucoup d’honneur en effet, d’autant qu’en Belgique, le chiffre d’affaires des pharmacies est 25 fois plus élevé que celui de la phytopharmacie agricole. Si l’objectif est de réduire le risque d’abus, cherchez où se trouve la logique. On comprend que l’usage des PPP soit réglementé et contrôlé. On comprend aussi que ces nouvelles exigences relèvent d’un règlement d’exécution européen généralisé.
Mais on se sent perplexe devant la complexification du métier d’agriculteur. Pire encore pour un maraîcher qui multiplie les cultures. Cela vaut autant pour le bio que le conventionnel. Et tout cela « n’arrive pas près de chez vous » … mais chez vous. Au fait, les produits agricoles d’importation vont-ils être soumis aux mêmes exigences ? Poser la question, c’est y répondre. De questions, il n’en fut plus guère question, d’autant qu’un complément d’info sur la facturation électronique fut aussi donné par la Fja. Il restait aux dirigeants de la coopérative de finaliser cette soirée très dense en remontant le moral des troupes avec quelques perspectives positives et le verre de l’amitié.





