NTF conteste la lecture politique du foncier agricole
À la lumière des chiffres 2025 de l’Observatoire du foncier agricole wallon, la Fédération NTF estime que le débat public se trompe de cible. Si elle salue la rigueur du travail mené par la DAFoR, l’organisation appelle à recentrer l’action politique sur l’accès sécurisé à la terre plutôt que sur la question de la propriété.

Selon l’organisation, les chiffres de l’Observatoire invalident l’idée d’un accaparement massif des terres agricoles par des non-agriculteurs. Les données montrent au contraire une dynamique inverse : les agriculteurs, bien que très minoritaires en nombre parmi les propriétaires, détiennent presque autant de terres que l’ensemble des propriétaires non agricoles, du fait d’une concentration bien plus élevée des surfaces par exploitant. En moyenne, un agriculteur propriétaire possède près de 20 ha, contre un peu plus d’1 ha pour un particulier non agricole.
Pour la fédération, le véritable déséquilibre se situe dans l’écart structurel entre propriété et exploitation. Alors que la taille moyenne d’une exploitation wallonne avoisine 60 ha, les agriculteurs ne détiennent en propre qu’une fraction de ces surfaces. L’équilibre économique des fermes repose donc largement sur l’accès à la terre via la location.
Le bail à ferme comme levier central de l’avenir agricole
Dans ce contexte, NTF estime que le cœur de la politique foncière devrait être le bail à ferme, qu’elle qualifie de levier central pour l’avenir. Avec un marché de la vente structurellement peu mobile, seule une politique de location sécurisée et attractive permettrait de libérer du foncier, de faciliter la transmission des exploitations et de soutenir l’installation des jeunes agriculteurs.
L’organisation met en garde contre une focalisation excessive sur le contrôle des prix ou sur un renforcement des mécanismes de régulation du foncier. Une telle approche risquerait, selon elle, de raréfier encore l’offre, de fragiliser la relation entre propriétaires et exploitants et de détourner l’attention de la question jugée centrale : la faiblesse et l’instabilité des revenus agricoles.





