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Peste porcine africaine: neuf chances sur dix que le transport soit en cause

Comme ce fut le cas à l’été 2017 en Tchéquie, il y a plus de neuf chances sur dix que le transport soit à l’origine de l’infection de sangliers par la peste porcine africaine au sud de la province de Luxembourg, a indiqué lundi le ministre wallon de l’Agriculture René Collin, à l’issue d’une réunion avec les autorités européennes aux côtés du ministre fédéral Denis Ducarme.

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« Il faut sensibiliser tous les États membres aux dangers des transports, agir davantage via les contrôles douaniers ainsi que sur la sensibilisation des transporteurs via leurs syndicats professionnels », a commenté René Collin. Il souligne que le virus peut rester présent plusieurs mois dans des denrées comme le saucisson, et même deux ans dans la viande congelée. Un bout de sandwich infecté est capable de déclencher une contamination.

Le dossier sera mis à l’ordre du jour de la réunion informelle des ministres européens de l’Agriculture, la semaine prochaine en Autriche, a ajouté Denis Ducarme. La crédibilité et la bonne coopération des autorités belges avec l’Europe sont indispensables dans ce dossier, où la confiance des acheteurs pourrait être mise à mal.

Un support financier européen sera accessible une fois que le plan d’actions de la Belgique aura été approuvé. Une conférence interministérielle se tiendra mercredi matin pour en déterminer les grands axes, mais la plupart des mesures ont déjà été prises, selon les deux ministres.

La peste porcine africaine ne représente aucun danger pour l’homme, mais bien pour la mortalité dans la filière porcine, un secteur qui représente 15.000 emplois en Belgique, insiste le ministre fédéral. Aujourd’hui, « nous n’avons aucun signe que cette filière n’est pas saine », insiste-t-il, mais des signes de fébrilité apparaissent du côté du commerce extra-communautaire. « C’est la raison pour laquelle nous montrons à l’Europe que nous avons pleinement pris conscience de la gravité de la crise et que nous collaborons parfaitement », a-t-il ajouté.

Son homologue régional contactera aussi le secteur wallon de l’exploitation du bois, maintenant qu’une interdiction de circuler en forêt est édictée dans la zone circonscrite de 63.000 hectares. Les exploitants devront réorienter leurs activités en dehors de cette zone le temps qu’elle soit restreinte. Une fois que les zones restreintes auront été définies – peut-être même clôturées si cela s’avère nécessaire –, les sangliers y seront éradiqués, confirme le ministre. Il insiste une nouvelle fois sur la nécessité, même en dehors de la zone des 63.000 ha, de réaliser les prélèvements indiqués sur la population de sangliers, qui reste trop importante en Wallonie. Dans le but de garantir à leurs chasseurs suffisamment de bêtes à tirer, il arrive que des titulaires de chasse infligent des amendes pouvant aller jusqu’à 500 euros si le chasseur tire une femelle reproductrice. « Ça ne va pas, je veux interdire ces amendes », confirme René Collin. Il se dit lui-même ciblé par des menaces de mort sur les réseaux sociaux en raison de cette recommandation à tirer les laies, « mais je n’en ai rien à cirer », balaie-t-il, rappelant la nécessité de réduire la surpopulation de sangliers. Les titulaires de chasse seront par ailleurs associés au dépistage des animaux malades et des cadavres, pour ne pas passer à côté d’îlots de sangliers contaminés.

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