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Conte d’automne, pour le centenaire de la fin de la guerre 14-18: «La fille à l’harmonica»

Pavoisé de drapeaux belges et des étendards des confréries religieuses, le monument aux morts flambant neuf s’offrait des airs de gaieté rutilante en noir-jaune-rouge. Caché derrière la rangée des tilleuls à moitié décharnés, un soleil triste se glissait entre les branches décharnées, agitées par un vent d’automne primesautier. Caressées par le jeu des rayons, les lettres argentées s’illuminaient lors de brefs instants, puis s’effaçaient dans l’ombre. Un prénom ou un nom apparaissait clairement de temps à autre, puis s’estompait aussitôt. « Morts pour la Patrie » s’inscrivait en grand sous les deux régiments de patronymes, alignés comme à la parade. Visage compassé tourné vers le Ciel, une Jeanne d’Arc couleur de fonte surmontait l’édifice et lui donnait un air conquérant.

« Menteuse ! Méchante ! Jules n’est pas mort ! »

Marie s’était glissée furtivement hors de l’église, prétextant un léger malaise. Elle invectivait en silence la statue, tandis que le village entier célébrait avec recueillement le premier anniversaire de l’Armistice de la Grande Guerre. La jeune fille de 15 ans était furieuse : pourquoi avait-on inscrit sur ce mur de béton le nom de son frère aîné, Jules Demol, entre Désiré Adam et Julien Lambert, lesquels, quant à eux,...

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