Auprès de mon potager: allons lentement, nous sommes pressés!

Notre Sillon belge nous a fourni dans son édition du 18 janvier un calendrier des travaux avec les dates proposées de plantation (disponible aussi sur www.sillonbelge.be). Ces dates sont adaptées progressivement en intégrant les observations récentes.

Quelques exemples

Le basilic, le cardon, les courges ont besoin de températures dépassant les 8 ou 10 ºC pour se développer, nous n’aurons pas ces conditions de manière régulière en plein air avant le début mai.

Les aubergines, les concombres, les haricots, les poivrons, le pourpier et les tomates ont également besoin de températures d’au moins une dizaine de degrés et leur croissance subit en outre des freinages importants en cas de températures inférieures à 5ºC pendant plusieurs heures.

Les gelées blanches

Lors des nuits claires, l’air se refroidit au niveau du sol et peut descendre sous 0ºC. Cela peut arriver même avec des températures de +3ºC sous abri mesurées à 1,5 m de hauteur. Les jeunes plantes soumises à des températures très basses voire négatives peuvent en subir les effets. Les conséquences varieront selon les espèces végétales concernées.

Cette problématique des températures très basses lors des nuits éclairées est à mettre en parallèle avec les cycles lunaires. A la pleine lune, la terre est éclairée la nuit, l’effet au sol sera direct en absence de couverture nuageuse. Lorsque des plantes sensibles à la montaison sont soumises à des températures très basses durant leurs premiers stades de développement, elles pourront subir un effet de vernalisation, c’est-à-dire – dans ce cas – d’induction à la montaison prématurée. Les chicorées (frisées, scaroles, pain-de-sucre, etc.), les laitues, les céleris, notamment, sont dans le cas.

Trop tôt amène le trop tard

Ce scénario qui suit survient très souvent : aux premiers rayons de soleil, dès fin avril, plus tôt encore parfois, nous semons et plantons des plantes sensibles au gel. Dans un premier temps, tout va bien, le beau temps dure plusieurs jours. Et puis arrive un retournement de situation et les températures de jour comme de nuit descendent fortement. Les plantes sensibles ne poussent plus, se décolorent, se chlorosent ou même parfois sont gelées.

Dépité, le jardinier impatient espère que ses plantes récupèrent, reprennent vigueur. Il attend plusieurs jours. Et puis enfin, il se décide à remplacer les plantes par d’autres. Et que de temps perdu !

Mettons en œuvre les abris !

Travaillons avec les abris que sont les serres, les couches, les voiles de forçage, les zones bien éclairées de la maison, etc. Les plantes sensibles au froid comme celles citées ci-avant peuvent être élevées en pots. Dès que les racines commencent à sortir de la motte de terre, nous replantons dans un pot un peu plus grand. Si nécessaire, nous recommençons l’opération jusqu’à ce que la date du calendrier de jardinage et les conditions météo du moment coïncident.

L’idéal est même de garder les plantes sous abri la nuit et de les sortir le jour chaque fois que la température annoncée est favorable. Cela représente un peu de travail, mais c’est aussi cela le plaisir du jardinage.

Et si on essayait

quand même ?

Les années se suivent et ne se ressemblent pas toujours. Il arrive parfois qu’en implantant une culture en plein air beaucoup plus tôt que la date recommandée, nous obtenions d’excellents résultats. C’est tout à fait vrai, cela arrive. Alors, pour les jardiniers intrépides, voici une proposition. « Vous plantez ou vous semez plus tôt, mais quelques plantes seulement. Vous êtes alors certains d’être gagnants. Soit les premières plantes se développent très bien et vous profiterez d’une récolte un peu plus précoce que ce que les calendriers de jardinage indiquent ; soit les premières plantes se développent très mal et ne produisent guère, mais toutes les autres, celles que vous avez plantées ou semées à la date recommandée, produiront normalement. Vous n’aurez perdu que peu de plantes (les premières) et peu de surface du potager.»

Les prévisions météo

Tous les paysans, tous les jardiniers sont attentifs aux prévisions météorologiques. Les services météo actuels planifient des prévisions sur plusieurs semaines. Mais sont-elles fiables ? Cela dépend.

Des événements soudains ne sont par nature prévisibles que quelques heures à l’avance à l’échelle d’une grande ville, jusqu’à une demi-journée à l’échelle d’une province, d’une journée à l’échelle de la Belgique. C’est le cas des orages, des averses, des rafales de vent.

Si une tempête sur le territoire national peut être prévue environ 3 jours à l’avance, l’identification des provinces qui seront traversées par celle-ci ne pourra être annoncée que moins d’un jour à l’avance.

Les conditions générales de températures et de précipitations peuvent être estimées approximativement sur un horizon de plus de 5 jours, mais si nous souhaitons une certaine précision à l’échelle de notre pays, fions-nous aux prévisions à 3 jours. La précision ne sera souvent fine qu’un jour à l’avance.

F.