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Comptes macro-économiques 2019: quelques éclaircies après une année 2018 historiquement difficile

Après une année 2018 qui a éprouvé une large frange du secteur agricole, les premières observations sur cette campagne 2019 s’annoncent meilleures, indiquait Statbel, le 12 décembre. La valeur ajoutée nette du secteur augmenterait de 27,3 % sans toutefois dépasser les résultats de 2017. Les productions végétale et animale ont toutes deux connu des augmentations de valeur de l’ordre de 6 %.

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Les premières estimations du revenu des agriculteurs pour l’année 2019 réalisées par Statbel, l’office belge de statistique, ont été communiquées à la Commission européenne (Eurostat).

Cette année, le chiffre d’affaires de l’activité agricole a grimpé de 6,2 % à 8,7 milliards d’euros et les consommations intermédiaires de 2,8 % à 6,4 milliards d’euros. La valeur ajoutée nette du secteur est donc plus élevée qu’une année auparavant et que la moyenne des cinq dernières années. De manière générale, l’analyse à moyen terme de la valeur de la production du secteur agricole révèle une grande variabilité due au caractère aléatoire des rendements des cultures et à la volatilité des prix.

Pourtant, dans ce climat incertain, deux tendances se confirment. La première tient à l’augmentation des consommations intermédiaires tirées notamment par la hausse constante des prix de l’énergie. La deuxième est la tendance baissière du revenu des facteurs de production. Celui-ci correspond au chiffre d’affaires du secteur diminué des consommations intermédiaires, amortissements et impôts et augmenté des subventions. En déflatant cet indicateur, on réalise que les résultats en dents de scie du secteur cachent une érosion certaine du secteur primaire de notre économie !

La production végétale

Si dans l’ensemble, la valeur de production a progressé cette année, cette amélioration cache de fortes disparités, observe Statbel. Les céréales ont tiré parti des conditions climatiques favorables du début d’année, les rendements européens en blé devraient être, d’ailleurs, globalement bons. En considérant, de surcroît, que les superficies céréalières ont augmenté en 2019, le volume de la production devrait grimper de 23,3 % alors que les prix diminueraient pour cette campagne de près de 16,9 %. Au final, la valeur de production pour les céréales n’augmenterait donc que de 2,4 %, à 429 millions d’euros.

Favorable aux céréales, le climat a par contre été néfaste pour certaines plantes industrielles aussi bien lors des semis qu’au moment des récoltes. La valeur estimée de ce secteur (192,7 millions d’euros)devrait être en recul de 11,3 % par rapport à 2018. Rien que pour les betteraves, la baisse serait de l’ordre de 12,5 % : les emblavements ont diminué de 7,5 % dans un contexte de marchés européens et mondiaux du sucre sous pression. Les prix du sucre restent fort bas, alors que les stocks au niveau européen ont eux-mêmes diminué.

Dans ce contexte, la pomme de terre gagne du terrain ; les surfaces cultivées ont grimpé de 5,5 %. Grâce à de meilleurs rendements que l’année passée, le volume progresserait de 33,3 %. Les prix de cette campagne seraient en baisse de 12,4 % par rapport à ceux de l’année précédente, de telle sorte que la valeur estimée pour 2019 serait finalement en hausse de 16,7 % en comparaison avec l’an dernier, soit un résultat dans la moyenne des cinq dernières années.

Enfin, la production végétale bénéficierait également de la hausse des prix aux producteurs pour les fruits et pour légumes à hauteur respectivement de 8,9 % et 8,1 %. Il est à noter que selon ces premières estimations, la production fruitière diminuerait de 6,7 %, de sorte que la valeur de la production 2019 ne progresserait que de 1,6 %.

Les productions animales

Le secteur bovin confirme une certaine stabilité face à un secteur porcin fort volatile. En 2018, la peste porcine africaine avait tiré les prix pour nos éleveurs vers des niveaux planchers après une hausse notable, l’année précédente. Cette année, l’effet de cette crise se fait surtout ressentir sur le continent asiatique. Avec la propagation de la PPA, la demande mondiale en viande de porc s’envole et bien que des embargos sur nos viandes soient maintenus (dont celui de la Chine), la hausse des prix qui en découle a aussi pu se répercuter chez nos éleveurs. L’augmentation de la valeur de la production porcine (+21,5 %) est entièrement imputable à ce renversement de tendance, puisque les abattages ont pour leur part diminué. Au final, les produits animaux ont également vu la valeur de leur production progresser en 2019, à 4,8 milliards d’euros.

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