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Les mouches blanches, aleurodes, petits ravageurs mais de grands dégâts

Ces insectes hémiptères, faciles à reconnaître par leur couleur blanche et leur petite taille, sont susceptibles d’envahir rapidement les végétaux et de leur causer un lourd préjudice. Pour protéger ceux-ci, la lutte efficace est surtout préventive.

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Les aleurodes, ces petites mouches blanches, s’installent parfois sur des plantes de nos habitations, sur des cultures estivales en serre ou encore sur choux et fraisiers au potager. Très rapidement, les populations de ces piqueurs-suceurs deviennent très nombreuses et envahissantes. Par leurs piqûres et le miellat qu’elles produisent, les mouches blanches ou aleurodes peuvent nuire lourdement à la production et la présentation des légumes et plantes. En outre, elles transmettent des virus en piquant successivement des plantes porteuses puis des plantes saines. C’est notamment le cas sur tomates.

Plusieurs espèces d’aleurodes prolifèrent dans nos jardins et nos maisons. Elles ont toutes comme point commun d’avoir les ailes de couleur blanche.

L'aleurode du chou mais aussi l'aleurode du tabac peuvent proliférer sur de nombreuses espèces du potager ou du jardin décoratif. Les choux d'automne ont une végétaion longue, les cycles de reproduction des aleurodes se succèdent tant que la température reste élevée.
L'aleurode du chou mais aussi l'aleurode du tabac peuvent proliférer sur de nombreuses espèces du potager ou du jardin décoratif. Les choux d'automne ont une végétaion longue, les cycles de reproduction des aleurodes se succèdent tant que la température reste élevée. - F.

Différents aleurodes

Les ailes de l’aleurode des serres forment une couverture plate au-dessus de leur corps. Cet aleurode est surtout présent sur les cultures de serre. Ses populations peuvent être très nombreuses sur les légumes et sur les plantes ornementales. L’aubergine surtout, la tomate et le concombre en légumes, le fuchsia en plantes ornementales sont fréquemment envahis, les autres espèces ne sont pas épargnées. Nous le retrouvons aussi sur des plantes d’appartement, à l’intérieur de nos habitations. Les invasions se font surtout lors des périodes chaudes.

Les femelles adultes pondent plutôt dans la partie supérieure des plantes hôtes, à la face intérieure des feuilles. Les œufs sont difficiles à repérer. Ils sont de forme elliptique et mesurent ¼ de mm de longueur. Ils sont de couleur blanche peu après la ponte et noircissent ensuite en quelques dizaines d’heures. Les jeunes larves sont mobiles et nous pouvons les voir se déplacer le long de la tige ou d’une feuille à l’autre. Les adultes possèdent des ailes blanches et mesurent 2 à 3 mm de longueur ; ils prennent leur envol dès qu’on les dérange.

Les aleurodes se repèrent facilement avec leur couleur blanche. Dès qu'on les dérange, ils prennent leur envol. Ici, nous en voyons 3 sur la face supérieure d'une feuille, il sont souvent bien plus nombreux en face inférieure.
Les aleurodes se repèrent facilement avec leur couleur blanche. Dès qu'on les dérange, ils prennent leur envol. Ici, nous en voyons 3 sur la face supérieure d'une feuille, il sont souvent bien plus nombreux en face inférieure. - F.

Le cycle biologique complet dure une vingtaine de jours sous serre en été. La femelle pond quelques centaines d’œufs.

La première invasion survient le plus souvent via l’acquisition d’une plante porteuse . Au départ de ce foyer, les populations vont rapidement croître et devenir localement très denses. Puis, elles s’étendront dans la serre ou dans la maison. Les premiers arrivants peuvent aussi venir avec le vent . Les plantes sauvages à proximité de la serre sont aussi des foyers potentiels.

Les colonies se maintiennent durant l’hiver sur des plantes encore en végétation. Leur survie est presque nulle si la température descend sous – 6ºC.

Les ailes de l’aleurode du tabac forment une couverture en forme de faîtière au-dessus du corps. Cet aleurode s’installe sur de nombreuses espèces maraîchères et horticoles. Des études portent actuellement sur une classification plus précise de ces types d’aleurodes. Certains groupes sont particulièrement virulents.

L’aleurode du chou et l’aleurode du fraisier sont des espèces que nous rencontrons en cultures de plein air, mais aussi sous serres. Elles posent moins de soucis que l’aleurode des serres.

Le miellat et la fumagine

Le miellat est une substance sucrée évacuée par certains insectes piqueurs qui se nourrissent en suçant la sève des plantes. C’est le cas des aleurodes. La fumagine est un champignon du genre Capnodium qui se développe sur les substances sucrées comme le miellat. Le mycélium du champignon prend une couleur qui passe progressivement de blanc à noir. D’autres champignons prolifèrent sur le miellat, notamment des Alternaria, des Cladosporium, des Pénicillium.

La fumagine se développe sur le miellat abondant produit par les aleurodes et aussi par d'autres insectes piqueurs suceurs de sève.
La fumagine se développe sur le miellat abondant produit par les aleurodes et aussi par d'autres insectes piqueurs suceurs de sève. - F.

La lutte

La lutte contre les aleurodes est surtout préventive. Elle consiste à bien observer les plantes qui seront accueillies dans la serre ou dans la maison. Les plantes porteuses d’aleurodes seront catégoriquement refusées. La pose de filets anti-insectes aux ouvertures de la serre est difficile à mettre en œuvre pratiquement. Elle est un complément à la sévérité de la sélection à l’accueil de nouvelles plantes. Le désherbage des plantes à proximité de la serre et dans la serre permet d’éradiquer des foyers.

Curativement, c’est très difficile !

La lutte curative est compliquée. Les panneaux jaunes englués permettent d’attraper pas mal d’adultes, ils permettent aussi une évaluation objective des populations. L’inconvénient est que d’autres espèces d’insectes se collent aussi sur ces panneaux.

Quand c’est possible, nous faisons un vide sanitaire de quelques semaines dans la serre ou dans la maison pour ne laisser aucun aleurode en vie dans l’enceinte concernée.

L’emploi d’insecticides est souvent décevant et de toute façon la liste de produits disponibles pour l’usage des amateurs est très réduite.

Les professionnels introduisent dans l’enceinte de production des insectes auxiliaires avec un vrai succès : Encarsia formosa, Eretmocerus eremicus, Macrolophus caliginosus. Le coût relatif est élevé pour les petites serres.

F.

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