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A l’étable comme au champ, le bio wallon s’affiche en excellente forme

Dopées par la demande des consommateurs, certaines filières bio, tant animales que végétales, ont enregistré un taux de croissance particulièrement important en 2019. Si d’autres rencontrent davantage de difficultés, on peut néanmoins affirmer que le secteur se montre en bonne santé, en témoigne la hausse du nombre de fermes et de la SAU sous contrôle bio en Wallonie.

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Au 31 décembre 2019, la Wallonie recensait 1.816 fermes sous contrôle bio (100 % bio ou mixte bio-conventionnel), soit 14,3 % des fermes wallonnes. Cela représente une ferme sur sept, souligne Biowallonie, la structure d’encadrement de la filière bio, dans son bilan annuel.

En 2019, 74 fermes ont fait le choix du bio, ce qui représente une augmentation de 4 % par rapport à 2018. Depuis 2009, pas moins de 1.037 fermes ont opté pour ce mode de production.

La surface agricole utile (SAU) consacrée au bio progresse, elle aussi, de 4 %. La SAU sous contrôle bio atteint aujourd’hui 84.422 ha (+ 3.335 ha)., soit 11,5 % de la SAU totale wallonne. Ces dix dernières années, les surfaces bio ont été multipliées par deux dans notre région. Ajoutons encore que la surface agricole moyenne d’une ferme bio est de 46,5 ha, soit 10 ha de moins que la moyenne wallonne.

Fruits et légumes en forte expansion

Suivant l’évolution du nombre d’herbivores bio (+2,5 %), la surface dédiée aux prairies progresse. 1.500 ha de prairies sont passés sous contrôle bio en 2019, soit une hausse de 2,4 %. Trois quarts de ces surfaces sont situés dans les provinces de Luxembourg et de Liège. Notons que 87 % des prairies bio ou en conversion sont permanentes ; le solde se composant de prairies temporaires.

Même si les prairies représentent 75 % du paysage agricole bio wallon, leur proportion diminue d’année en année au profit des grandes cultures nécessaires pour alimenter le bétail et répondre à la demande de plus en plus grande des consommateurs, précise Biowallonie. Cette proportion reste toutefois élevée en raison du grand nombre d’élevages bovins certifiés bio mais aussi par la spécificité de la filière qui requiert une surface prairiale importante pour assurer une autonomie fourragère maximale des fermes.

Les grandes cultures (céréales, cultures fourragères, pommes de terre, oléagineux et protéagineux) continuent de progresser fortement (+9 %), avec plus de 1.350 nouveaux hectares. Cette progression suit la demande croissante en céréales bio, tant alimentaires que fourragères.

37 % des grandes cultures bio sont situés en province de Luxembourg. Suivent les provinces de Namur (25 %) et de Liège (15 %), le Hainaut (13 %) et le Brabant wallon (9 %).

En 2019, 55 % des grandes cultures bio sont des céréales et assimilés, dont les plus courantes sont le froment, le triticale, l’épeautre, l’avoine et l’orge (par ordre d’importance). Ces cinq céréales représentent 87 % des céréales cultivées en bio en 2019. Les cultures fourragères s’adjugent 38 % du total, et se composent à 75 % de mélanges céréales-légumineuses. Enfin, les pommes de terre occupent 3 % des terres bio wallonnes, soit 605 ha.

Les cultures maraîchères ont bondi de 19 % entre 2018 et 2019. Cela représente 343 nouveaux hectares. Les surfaces légumières bio wallonnes se répartissent comme suit : province de Liège (31 %), Brabant wallon (28 %), Hainaut (21 %), province de Namur (16 %) et province de Luxembourg (4 %). Cet accroissement des surfaces fait suite à l’importante demande des entreprises agro-alimentaires et des consommateurs, analyse la structure d’encadrement.

Du côté des cultures fruitières , on note une progression importante de 20 % 76 nouveaux hectares bio ont été répertoriés. Les vergers et vignobles bio se trouvent principalement en province de Namur (39 %). Derrière, on retrouve la province de Liège (22 %), le Hainaut (17 %), le Brabant wallon (14 %) et la province de Luxembourg (8 %). Notons que la production de raisins bio se développe fortement, avec 38 nouveaux hectares en 2019. La Wallonie recense actuellement six domaines viticoles bio ou en conversion.

La production de semences et de plants , qui avait pratiquement quadruplé en 2018, accuse un recul de 10 % pour atteindre 231 ha. Selon Biowallonie, 76 % de ces surfaces sont utilisées pour la production de semences, 18 % pour la production de plants de pommes de terre et 7 % sont des pépinières (de plants fruitiers, ornementaux ou forestiers).

Enfin, les jachères, engrais verts et parcours extérieurs sont en hausse (+21 %) et poursuivent ainsi la tendance amorcée en 2018.

Le tableau fournit un récapitulatif de l’évolution de la superficie sous contrôle bio depuis 2011.

EVOLUTION BIO (2)

La filière lait progresse une nouvelle fois

Au cours de l’année 2019, le nombre d’animaux bio a augmenté de 418.000 unités (toutes espèces confondues), soit une progression de 12 %.

Stable depuis 2017, le nombre de bovins bio continue sur cette lancée, avec une très légère augmentation en 2019 (+1 %), pour atteindre 101.984 têtes (figure 2). Trois quarts des bovins bio sont élevés dans les provinces de Luxembourg et de Liège.

Le nombre de vaches viandeuses est stable depuis 2017 (-0,7 % entre 2018 et 2019). Cela s’explique en partie par le fait que le marché de la viande bovine bio reste limité, avec une offre supérieure à la demande.

La filière laitière est, elle, en pleine expansion depuis 2015. Près de 750 vaches laitières supplémentaires sont traites en bio en Wallonie, soit une hausse de 4 %. L’évolution est progressive et suit la demande, note Biowallonie.

Le porc bio repart à la baisse

Après deux années de forte croissance (+24 % en 2017 et +29 % en 2018), le secteur porcin bio wallon connaît un recul de sa production de 13 % en 2019. 8.921 porcs gras ont été commercialisés en 2019, soit 1.283 de moins qu’en 2018. Le nombre de truies a, quant à lui, chuté de 17 %, avec un total de 701 truies bio recensées en Wallonie.

La peste porcine africaine, qui a débuté en septembre 2018, a stoppé l’élevage de porc bio dans quelques fermes wallonnes. De plus, la rentabilité est toujours compliquée pour cette spéculation, constate Biowallonie. Pourtant, la demande est plus forte que l’offre car la filière wallonne importe des porcs bio de Flandre, des Pays-Bas, d’Allemagne et du Grand-Duché de Luxembourg.

Les porcs bio wallons sont élevés majoritairement dans la province de Luxembourg (36 %), le Hainaut (35 %) et la province de Namur (24 %).

La filière avicole atteint un nouveau sommet

La filière avicole poursuit son expansion, dopée par la demande des consommateurs. Le nombre de poulets de chair (vendus) a bondi de 11 % entre 2018 et 2019. Plus de 350.000 poulets supplémentaires ont été commercialisés l’année dernière, pour un total de 3.437.831 unités. Le nombre de poulets de chair vendus a quasiment doublé depuis 2015, soit en 4 ans à peine.

Plus de la moitié des poulets bio ont été élevés dans la province de Namur (56 %). Suivent les provinces de Luxembourg (22 %) et de Liège (14 %).

Alors que la filière poulet de chair suit une croissance relativement linéaire, la filière poules pondeuses explose véritablement depuis 2010. En 2019, celle-ci a – encore une fois ! – connu la plus forte progression en ce qui concerne l’élevage bio. Elle enregistre un saut de 16 %, pondeuses et futures pondeuses confondues.

La filière comptait, fin 2019, 323.095 poules pondeuses, soit plus de 40.000 animaux supplémentaires par rapport à 2018 (+14 %). Les élevages sont répartis sur l’ensemble de la Région mais sont principalement présents en province de Namur (39 %), dans le Hainaut (27 %) et en province de Luxembourg (23 %).

Le nombre de poulettes futures pondeuses s’élevait à 147.620 (+19 %). Les élevages de poulettes sont situés exclusivement dans la province de Namur (61 %) et en Hainaut (31 %).

Davantage d’ovins et de poissons

La filière ovine , en constante évolution depuis 2009, a augmenté de 9 % en 2019. Elle compte 23.948 animaux, dont les trois quarts sont élevés dans les provinces de Luxembourg et Namur.

De son côté, la filière caprine accuse un léger recul (-3 %, -60 animaux) par rapport à 2018, pour un total de 2.008 têtes. C’est la province de Liège qui accueille le plus de chèvre bio, avec plus de la moitié du cheptel wallon.

Certes plus discrètes, la filière ovine s’affiche en constante évolution depuis 2009  et 2019 ne déroge pas à la règle, avec une hausse du nombre d’animaux de 9 %.
Certes plus discrètes, la filière ovine s’affiche en constante évolution depuis 2009 et 2019 ne déroge pas à la règle, avec une hausse du nombre d’animaux de 9 %. - J.V.

En 2019, la Wallonie comptait également 4.124 autres animaux bio, principalement au sein de filières de niche  : 2.243 volailles (pintades, canards et oies), 1.439 équidés, 343 cervidés, 97 lapins et 4 camélidés (alpagas). Ce nombre reste marginal au regard des autres résultats et a diminué de 19 % suite à l’arrêt d’un élevage de pintades.

Enfin, l’aquaculture bio wallonne représente 1.164 kg de poissons commercialisés en 2019, soit un véritable bond de 50 %. Le total de ruches certifiées est, quant à lui, de 22, soit un recul de 5 unités en un an.

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