Allons-nous traire à la main?

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Nous pourrions brûler les énormes réserves de charbon dont nous disposons, mais alors nous connaîtrions des températures de 60 ºC en été, voire plus, puisque l’an dernier nous avons déjà atteint 50 ºC lors de la canicule. Il n’y aurait plus de vie sur terre. Tout serait pasteurisé. Ne pensons plus au charbon.

On peut placer beaucoup d’espoir dans la fusion nucléaire, même si c’est techniquement très hypothétique, mais cela ne résoudrait pas nos problèmes d’approvisionnement énergétique.

En effet, pour produire 627 millions de MWh/an, il faudrait construire en Belgique 71 centrales à fusion de la même puissance que celle de Tihange. Nous ne disposons pas de suffisamment de sites favorables pour cela, c’est-à-dire avec une rivière pour refroidir les condenseurs. Ces centrales largueraient dans la nature 1,66 milliard de MWh chaque année, à comparer avec les 10 milliards de MWh/an que le soleil déverse sur la Belgique en un an. On voit donc que 1,66 milliard de MWh est loin d’être négligeable et ferait chauffer la casserole. Toutes les sources d’énergie qui ne viennent pas du soleil sont donc à éliminer, comme par exemple la géothermie. Toutes les énergies extra-solaires conduiraient au réchauffement climatique, même si ce n’est pas par effet de serre.

L’éolien, énergie qui vient du soleil, pourrait être la solution, mais pas à terre car il faudrait alors installer 7 éoliennes par km² sur tout notre territoire. Je lis qu’un de nos partis propose d’installer 2.300 MW d’éoliennes en mer du Nord, mais cela ne fait que 20 millions de MWh par an, à comparer aux 627 millions dont nous avons besoin. Il faut être plus ambitieux. Le mieux serait d’installer des éoliennes en haute mer, où il y a des vents constants, où il y a de la place et où nous ne dépendons pas d’un pays étranger, à l’instar du projet Desertek qui devait fournir de l’électricité à toute l’Europe depuis le Sahara, électricité qui finalement ira aux Africains.

En haute mer, les fonds sont à 4.000 mètres. Il faudra donc utiliser des éoliennes flottantes comme Bouygues en France les construit. Je lis que ces éoliennes ont une puissance de 8 MW. Elles peuvent donc produire annuellement 70.000 MWh/an. Il faudrait donc avoir 627.000.000 MWh / 70.000 MWh/éolienne = 10.000 éoliennes.

On pourrait poser un câble sous-marin de plusieurs milliers de kilomètres au fond de l’océan comme cela se fait déjà pour les câbles internet. L’électricité produite par les éoliennes flottantes pourrait aussi être transformée en quelque chose de facilement transportable comme le méthane obtenu par méthanation ou sous forme d’azote liquide. L’azote liquide semble très séduisant car il se conserve à la pression atmosphérique (vous connaissez les cuves à paillettes pour inséminer nos vaches), contrairement à l’hydrogène qui nécessite des pressions considérables.

Toutefois, l’utilisation de l’azote liquide se fait avec un rendement qui diminue l’énergie disponible. Dans les 627 millions de MWh, le rendement de nos machines est déjà compté. Compter un rendement pour les éoliennes en haute mer serait donc compter ce rendement deux fois, et donc, on peut se contenter de 10.000 éoliennes. Elles formeraient un quadrilatère de 100 éoliennes sur 100. Si ces éoliennes sont distantes l’une de l’autre de 500 mètres, elles occuperaient 50 km X 50 km.

Si une éolienne coûte 2 millions d’euros (avec 10.000 éoliennes, il y aura certainement des économies d’échelle), l’investissement total serait de 20 milliards d’euros. Or, il dort sur nos carnets d’épargne environ 290 milliards d’euros. Il faudrait mobiliser cet argent pour construire les éoliennes et en contrepartie, la population qui aura investi recevra l’énergie gratuitement. La construction de ces éoliennes soutiendrait également notre économie qui en a bien besoin actuellement. Les taux d’intérêt le prouvent.

Si nous continuons à ne pas agir de façon significative, ainsi qu’on le fait actuellement, nous pouvons être sûrs de retourner bientôt à la traction chevaline et à la traite manuelle.

E.B

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