Pourtant, jadis, le blé était synonyme de richesse et de prospérité. Il avait permis à l’homme nomade – chasseur-cueilleur, grâce à une très longue évolution de ses techniques, de devenir sédentaire.
Plus tard, l’Égypte et son grenier à blé de l’Antiquité marqueront à jamais les esprits et seront l’âge d’or des premières civilisations. De leur côté, les empereurs romains, eux aussi, promirent au peuple pains et jeux. Le pain restera très longtemps la base de l’alimentation occidentale.
Mais aujourd’hui, le blé ne fait plus recette. Même avec son choix judicieux des variétés, les conseils avisés de l’ingénieur « phyto », des pluies opportunes, des températures idéales et l’œil attentif et assidu du fermier, une récolte, même abondante, ne remplit pas le portefeuille du céréalier. Le prix est vraiment ridicule et il n’y a plus aucune corrélation entre le prix du pain et celui du blé.
Alors doit-on s’attendre à la mort des céréales belges ? Devra-t-on oublier la blondeur des blés au mois d’août, le bruit trépidant des « moiss-batt », le spectacle bucolique des boules de paille sur fond azur ?
Qui veut la mort du céréalier ? Peut-on le sauver ? Quelles réformes, quels marchés soutenir ? Quels compromis mondiaux ? Quel protectionnisme ? Il y a du pain sur la planche !
La pression des investissements est lourde chez les jeunes… La rentabilité de leur exploitation ne tient sans doute pas qu’aux prix des céréales mais un prix équitable peut aider.
Pour l'instant, l’attente interminable d’une improbable hausse des prix est longue comme un jour sans pain…
Un crime silencieux et prévisible qui laisse indifférent