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L’abondance de l’offre de viande bovine pèse sur les prix

Si la chute des cours semble avoir été stoppée début novembre, les prix restent sous la pression d’une offre européenne encore abondante. La dépréciation de la livre sterling et du zloty face à l’euro accroît en outre la compétitivité des viandes britanniques et polonaises sur le marché européen et exacerbe la pression sur les prix.

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En Allemagne, les abattages de vaches, particulièrement dynamiques jusqu’en octobre, ont brutalement ralenti. Sur les 4 dernières semaines connues, le nombre de vaches abattues était en baisse significative (-6 % par rapport à 2015). Ceci préfigure peut-être une nouvelle phase de rétention des vaches en réponse à la remontée du prix du lait outre-Rhin. La chute des cours a été enrayée et les cotations ont même regagné quelques centimes en novembre. À 1,97 €/kg de carcasse début décembre, celle de la vache P dépassait de 3 % son niveau de 2015. La vache O cotait 2,56 €/kg (-1 % par rapport à 2015) et la vache R 2,86 € (-2 %).

Compétitivité dopée en Pologne

En novembre, le zloty s’est de nouveau déprécié : il a perdu 3 % de sa valeur en euro. Ceci a permis à la viande polonaise de gagner encore un peu en compétitivité sur le marché européen.

À 2,41 €/kg de carcasse fin novembre, la cotation polonaise de la vache O affichait une baisse de 3 % par rapport à 2015, alors que son cours en zloty était en hausse (+1 %). 54.000 vaches polonaises ont été abattues en septembre (+5 % par rapport à 2015). Ceci porte à 430.000 l’effectif abattu sur les 9 premiers mois de 2016 (+12 % par rapport à 2015). La crise laitière a probablement amplifié la restructuration du secteur laitier, conduisant à une augmentation du nombre de réformes.

Abattages intensifiés aux Pays-Bas

Aux Pays-Bas, les réformes s’accélèrent depuis le printemps (+14 % par rapport à 2015 sur les 9 premiers mois de l’année) et elles devraient rester dynamiques dans les prochains mois. En effet, l’enquête cheptel de juin dénombrait toujours 1,743 million de vaches laitières (+121.000 ou +7 % en comparaison avec 2015, et +171.000 ou +11 % en comparaison avec 2014).

Toutefois, l’afflux massif de réformes laitières que les experts prévoyaient il y a deux mois en prévision de l’entrée en vigueur d’une nouvelle réglementation sur les phosphates ne devrait finalement pas se produire. En effet, l’application de la réglementation sera finalement reportée d’un an, les discussions entre la Commission européenne et les autorités néerlandaises n’ayant pour l’instant pas trouvé de conclusion.

L’accélération des réformes met les prix des vaches sont pression. La cotation de la vache O néerlandaise a perdu 2 centimes en novembre pour finir le mois à 2,41 €/kg de carcasse (-1 % par rapport à 2015).

Irlande : +6 % d’abattages prévus

Bord Bia prévoit une hausse de 6 % de la production de viande bovine en Irlande en 2017, qui serait portée à 620.000 t équivalent carcasse, soit le niveau le plus élevé atteint sur les dix dernières années. La hausse des naissances et la baisse des exports en vif ont en effet conduit à une hausse des effectifs actuellement à l’engraissement. Les 33.000 t de viande supplémentaires devront trouver un débouché à l’export, la consommation irlandaise n’absorbant que 10 % des volumes abattus. La chute de la livre sterling face à l’euro ayant réduit considérablement la compétitivité de la viande irlandaise sur le sol britannique, les exportateurs irlandais se tourneront davantage vers l’Europe continentale, mais également vers les Pays tiers. En novembre, de nombreuses vaches ont été abattues, autant qu’en 2014 et +22 % par rapport à 2015 selon l’indicateur hebdomadaire de Bord Bia. Les abattages de génisses étaient également dynamiques (+8 %), ainsi que ceux de taurillons (+5 %).

Les prix pâtissent de la hausse de l’offre ainsi que de la baisse de la livre sterling. La vache O irlandaise cotait 2,85 €/kg de carcasse fin novembre (-9 % par rapport à 2015) et la vache R 3,06 €/kg (-8 %).

Royaume-Uni :achats en hausse

Au Royaume-Uni, la livre sterling poursuit sa chute qui a pour effet de freiner les importations et de doper les exportations. La consommation nationale absorbe donc sans problème le surplus d’offre, d’autant que la demande pour la viande bovine est en légère hausse : les achats de viandes bovines fraîches et congelées par les ménages sur les 12 mois finissant le 6 novembre ont progressé de +2,5 % par rapport à 2015, de même que ceux de « Burgers and Grills » (+2,9 %).

D’après Tendances Lait et viande (Idele)

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