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La terre à tout prix?

Des hommes soudés à leurs terres : l’agriculture tourne autour de cette dualité axiale, comme une toupie lancée follement dans la ronde des saisons. Tout le reste, – technologies, traditions, agronomie, socioculturel… –, vient gonfler le mouvement et entraîne les agriculteurs dans la danse, enlacés à leur ferme ! Cet axe double est fort malmené dans nos régions, miné dans ses fondements ! Les jeunes désertent la profession, et les « ressources humaines » se délitent comme peau de chagrin, tandis que les terres agricoles sont grignotées peu à peu par les autres activités du monde moderne, urbanisation et industrialisation. Que restera-t-il dans cent ans ?

De plus, et je ne vous apprends rien, nos terres font aujourd’hui l’objet de spéculations financières, et se renchérissent de manière délirante ; leur valeur marchande dépasse maintenant leur valeur d’usage, et de très loin ! Heureusement, les agriculteurs eux-mêmes possèdent environ la moitié des surfaces qu’ils exploitent, fruits le plus souvent d’un héritage familial qui se transmet de génération en génération depuis des décennies. Question propriété, les fermiers sont extrêmement chatouilleux, et font souvent preuve d’une extrême susceptibilité quand quelqu’un veut y toucher...

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Vive les foins!

Voix de la terre Impossible d’y échapper  : on a bien cuit ces jours-ci. «  Cui-cui  » dirait l’oiseau ! La fenaison a été raclée en quatre jours, là où il fallait trois semaines voici cinquante ans, lors de mes vertes années. Faisait-il moins chaud, moins sec à l’époque ? Cela dépendait des années… Si 1976 a marqué les esprits par sa météo torride, du printemps à l’automne, les autres fenaisons ont posé quelquefois des problèmes, et non des moindres. Mais d’une manière générale, les souvenirs de ces périodes particulières gardent une saveur délicieuse, un goût d’enfance, un parfum de jeunesse, et chaque année, la fenaison est vécue comme une fête. L’esprit humain est ainsi fait : il a tendance à ranger les mauvaises expériences au fond d’un placard et de les y oublier, ne gardant que les bons moments.
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