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«Pesticides» et populisme: «On cherche à ternir l’image de notre agriculture»

Je me réfère au bel édito publié dans l’édition du 21 octobre dernier dédié à la stratégie « De la fourche à la fourchette ». Dans lequel on utilise le mot « pesticide ».

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Pourquoi ne pas parler de « produits de protection des plantes » ou plus simplement de « produits phytos ». « Pesticide » relève du langage populiste qui vend de la peur et qui veut ternir plus facilement l’image de notre agriculture.

Les médicaments ne sont-ils pas aussi des pesticides ?

Dans ce texte, vous prêchez des convaincus. Qui d’autre que les agriculteurs et les gens qui en vivent, le lira-t-il ? Il faudrait avoir le courage de publier ce genre d’article dans la presse tout public.

Insister sur l’exemple de cet été « pourri » qui est la cause des hausses des prix aux consommateurs (pain, pâtes légumes…) en raison des mauvais rendements en blés, légumes, avec, en prime, des qualités très moyennes, du mildiou, des fusarioses et autres maladies sur certaines productions peu ou pas protégées.

Si au niveau mondial, et avec les connaissances actuelles, toute l’agriculture est contrainte de diminuer les phytos, les engrais et passer de plus en plus au bio, des études sérieuses prévoient des baisses de rendement de l’ordre de 25 % ou 30 %. Des diminutions qui, combinées à une augmentation de la population à nourrir, déclencheront la famine pour les plus pauvres suite à une explosion des prix et à la diminution de l’offre.

Si seule l’Europe passe à l’acte, comme vous l’évoquez dans l’article, les problèmes seront déplacés et nous mangerons ce que les autres continents veulent bien nous envoyer. À l’avenir nous finirons par manquer de nourriture comme nous manquons aujourd’hui de puces électroniques, de jouets de Saint-Nicolas… bref, ce qui n’est plus sous contrôle européen.

Il serait plus que temps de rappeler à la population que c’est cette agriculture, qu’ils critiquent aujourd’hui, qui a permis aux Européens, après la deuxième guerre, de manger sainement, copieusement et à des prix démocratiques. Prix tellement bas qu’avec le reste des salaires, nombreux sont ceux qui s’achètent des grosses berlines, des SUV et autres 4x4 aussi chers que polluants et inutiles.

Parallèlement à cela, depuis l’intensification de l’agriculture, notre espérance de vie a continué sa courbe ascendante. À méditer.

Francis Pier

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