Accueil Maraîchage

De la plantation jusqu’à la vente: faire face au coût de l’énergie en maraîchage

Les fermes maraîchères restent dépendantes d’achats énergétiques pour produire en plein air et sous serre, pour protéger les cultures (désherbages, soins…), pour conserver les légumes avant leur commercialisation et ensuite pour les transporter.

Temps de lecture : 4 min

Activement, les maraîchers peuvent explorer les pistes des agriculteurs pour produire une partie de l’énergie à la ferme. La méthanisation, la culture en courte rotation de combustible, la production d’huile végétale comme combustible, l’emploi de panneaux solaires ou photovoltaïques, l’installation d’éolienne ou hydroélectrique…

La production

Le chauffage des serres est un poste très lourd, par exemple pour produire des tomates ou des concombres du milieu de l’automne au milieu du printemps. Le chauffage des serres augmente fortement, cela concerne les producteurs en serres chauffées. Nous pouvons estimer que 80 % des besoins énergétiques concernent le chauffage de nuit. Les serres froides sont, évidemment, peu concernées par cette hausse.

Des solutions existent, à commencer par l’évaluation de l’opportunité de telles cultures dans la ferme en cette époque-là. Les aménagements les plus facilement accessibles ont souvent déjà été réalisés, si non, ils méritent d’être étudiés : écrans thermiques, ballons de stockage d‘eau chaude, automation des réglages de chauffage, chauffage à basse température, la cogénération, etc.

L’irrigation a besoin d’énergie pour fonctionner. Des études françaises (Chambre d’agriculture du Grand Est) ont permis d’estimer qu’il fallait prévoir 1 kWh par m³ d’eau amenée via un enrouleur, 0,5 KWh par m³ pour l’emploi de rampes ou d’irrigation basse tension et 0,3 KWh pour l’irrigation par goutte-à-goutte.

Les engrais représentent un fort pourcentage des émissions de gaz à effet de serre totales, de l’ordre de ¼ des émissions totales. L’emploi de mulch et d’engrais verts est une réponse positive à cet aspect et répondant partiellement aux besoins d’azote.

Les plastiques sont plus chers, tant qu’ils peuvent être utilisés.

La protection

Les activités liées à la protection des plantes et en particulier celles visant la maîtrise de l’enherbement sont des aspects très importants pour les fermes maraîchères actives en production de plein air.

Chaque année nous voyons apparaître des techniques nouvelles ou améliorées pour aider le maraîcher à maintenir ses cultures hors de la concurrence des adventices. Les herses adaptées, les bineuses guidées et les robots de désherbage évoluent considérablement. Leur coût d’achat n’est pas nécessairement à la portée des petites fermes maraîchères, le recours aux achats en commun et à l’entreprise sont des solutions.

Ces aspects liés à l’énergie sont aussi en lien avec la survie des fermes maraîchères. Il a été calculé à maintes reprises que la maîtrise de l’enherbement représente de l’ordre de 70 % des coûts en maraîchage sans herbicides comme c’est le cas en Bio. Or, la gamme de produits disponibles se réduit de plus en plus pour les maraîchers en technique conventionnelle aussi. Les méthodes alternatives sont chronophages et énergivores. Nous devons plus que jamais rester attentifs à l’évolution des techniques pour y faire face.

Les solutions de base sont multiples et font appel aux techniques de rotation, de faux-semis, de maintien de la biodiversité de l’environnement de la parcelle.

La conservation

La conservation par le froid est très énergivore. La consommation est plus forte lorsque la température extérieure est élevée, l’été et le jour. Ce sont des périodes durant lesquelles le fonctionnement de panneaux photovoltaïque est efficace, des investissements dans ce sens peuvent se justifier. À tout moment de l’année, nous pouvons réduire la consommation pour la production de froid par des aménagements : bon nettoyage et entretien des installations, renforcement de l’isolation, emploi de l’air frais extérieur chaque fois que possible, etc.

Le transport

Le transport est un poste énergivore pour une ferme maraîchère. Cela concerne le transport du matériel, des personnes et des récoltes entre la ferme et les champs. Cela concerne aussi les transports pour amener les légumes jusqu’aux points de vente.

D’un autre côté, une augmentation des coûts de transports sur de longues distances impacte davantage les importations de légumes et réduit leur concurrence avec les produits locaux.

Nous devons rationaliser ces déplacements et bien inclure leur coût dans les réflexions liées à l’évolution de notre entreprise et sur les modes de commercialisation.

F.

A lire aussi en Maraîchage

La fertilisation en maraîchage diversifié

Maraîchage La fertilisation des cultures maraîchères et celle des grandes cultures répondent aux mêmes principes. Il s’agit d’améliorer le sol physiquement, chimiquement ou biologiquement. Cependant, les particularités propres aux cultures maraîchères influencent les décisions prises par les producteurs, notamment en ce qui concerne la durabilité économique, sociale et environnementale.
Voir plus d'articles