Haro sur les stocks
Parallèlement, la Commission cherche des moyens de se débarrasser des stocks dont la qualité se dégrade peu à peu. Seules 140 t ont été vendues depuis que la Commission a décidé de déstocker. De nombreuses délégations, notamment la France soutenue par le Danemark, l’Italie, la Lituanie, la Slovaquie, la République tchèque, ont estimé qu’il était temps de chercher d’autres débouchés à ces stocks comme l’alimentation animale ou les personnes les plus démunies. « Nous étudions prudemment toutes les pistes mais aucune option n’est simple », a indiqué le commissaire européen à l’Agriculture.
Par ailleurs, Phil Hogan a annoncé le lancement d’une campagne de sensibilisation sur l’utilité des organisations de producteurs dans le secteur laitier afin d’encourager la création de nouvelles et d’améliorer le fonctionnement de celles existantes.
Au-delà de ces difficultés, le secteur laitier se porte globalement plutôt bien, poursuit le commissaire : la forte demande en fromage, beurre, crème et poudres soutient les prix du lait et, grâce à une bonne récolte de fourrage, la collecte du lait devrait augmenter par rapport à l’an dernier.
Cure d’amaigrissement
Le commissaire européen propose de ramener à zéro le dispositif d’intervention publique sur la poudre de lait pour 2018 tout en se gardant la possibilité d’agir sur le marché au coup par coup si nécessaire. Objectif : éviter que les stocks déjà importants de ce produit, amassés pendant la crise de 2016, grossissent encore alors que la Commission cherche à s’en débarrasser. Les marchés agricoles sont stables depuis plusieurs mois, et la plupart des secteurs, à part la viande bovine, sont dans une situation que la Commission juge satisfaisante.
Voilà l’occasion pour elle de tester la levée d’un nouveau filet de sécurité. Une orientation peut-être prématurée alors que les producteurs se remettent à peine d’une crise sévère. Le peu d’enthousiasme montré, à ce stade, par les États membres semble en témoigner. Un certain nombre craint qu’à terme la pac n’offre plus que les organisations de producteurs et les outils de gestion de risques, telles les assurances, pour protéger l’agriculture européenne des risques du marché. Ces deux instruments devraient être au cœur des tractations sur la future pac.