L’innovation, (r)évolution ?
Le Sima ouvre ses portes, ce dimanche, à Paris nord Villepinte. Le mondial des fournisseurs de l’agriculture et de l’élevage, comme l’ont baptisé ses organisateurs, est le rendez-vous incontournable des professionnels et passionnés du machinisme agricole. Les agriculteurs de chez nous le savent bien, qui y conduisent tous les deux ans l’une des délégations étrangères les plus fournies. Pour sa 77e édition, le Sima a décidé de jeter un regard prospectif sur le métier d’agriculteur à l’horizon des dix prochaines années, à travers le prisme des industriels, des start-up et de leurs innovations. Jugés, il n’y a pas si longtemps encore, relever davantage de la recherche fondamentale, voire du marketing, plutôt que d’applications concrètes à l’agriculture, le numérique, la génomique, la bioéconomie et la robotique sont entrés de plain-pied dans la sphère agricole du XXIe siècle ; confortant ainsi le fait que sur le plan de la technologie, les agriculteurs n’ont rien à envier à d’autres professions, bien au contraire. Nous publions, par ailleurs, dans la présente édition, un dossier spécialement consacré à différentes facettes de ladite « smart agriculture ». L’intérêt réel de ces nouvelles technologies, leur adoption et leur coût ne sont pas sans soulever beaucoup d’interrogations, voire des craintes. Un thème dont le Forum de l’agriculture raisonnée s’est saisi le 1er février à Paris sous le titre volontairement provocateur « Le progrès est mort, vive l’innovation ». Accueillant les avancées technologiques sous un angle volontairement positif, ce colloque n’a pas manqué de s’interroger aussi sur leur potentielle nuisance : « laisseront-elles de nombreux exploitants au bord de la route ? Détruiront-elles beaucoup de savoir-faire ? L’agriculture connectée, l’arrivée des robots dans les exploitations, les caméras de surveillance dans les étables, les drones… annonciateurs d’une révolution agricole ou reflets d’une agriculture en évolution constante et maîtrisée ? » M. de N.