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La scorsonère, disponible durant l’hiver

Rustique, productive et de qualité régulière, la scorsonère ou Scorzonera hispanica se récolte pendant l’hiver. Intéressant, à une époque durant laquelle peu de légumes sont disponibles.

Temps de lecture : 4 min

La scorsonère est une plante vivace, dont nous pouvons laisser les racines une seconde année dans le sol. La saveur est maintenue la seconde année, contrairement au salsifis. Sur le plan variétal, Géante noire de Russie est le cultivar classique et le plus connu.

Peu gourmande et sol profond

Les besoins en azote et en les autres éléments sont faibles en comparaison avec les autres légumes du potager. D’autre part, la durée de la végétation permet à la culture de profiter les éléments libérés dans le sol sur une longue période. Nous nous contentons le plus souvent des arrières fumure de cultures précédentes.

La racine de la scorsonère peut se développer très profondément (40 – 50 cm). Le sol doit être ameubli sur une telle profondeur. Nous y arrivons en conjuguant deux techniques :

– 1. le sol est décompacté jusqu’au fond de la hauteur d’une fourche-bêche, soit environ 30 cm. Il n’est pas nécessairement retourné ;

– 2. nous confectionnons une butte d’une hauteur d’une vingtaine de cm par rapport au niveau original du sol. La partie supérieure de la butte est aplanie et affermie.

Patience pour la levée !

Généralement, nous semons la scorsonère d’avril à mi-mai. La culture a besoin d’eau pour se développer.

Sur buttes d’une largeur à la base d’une soixantaine de cm nous semons sur le sommet d’une quinzaine de cm de largeur deux rangs jumeaux. Nous semons 2 x 50 graines par mètre de butte.

Nous pouvons laisser le sol à plat, les racines récoltables seront alors plus courtes. Nous semons à raison de 50 graines par ligne en écartant les lignes de 25 ou 30 cm.

La levée est capricieuse et lente. Il faut 3 semaines entre le semis et la levée quand la température du sol s’élève à 13 – 15ºC, bien plus encore si le sol est plus froid. La fraîcheur du sol doit être maintenue jusqu’à la levée. Attention : les pigeons, les pinsons et les chardonnerets apprécient tout particulièrement les graines.

Des arrosages répétés maintiennent la fraîcheur, un voile de forçage (P17, par exemple) limite l’évaporation du sol et apporte une certaine protection contre les oiseaux. Les filets sont aussi très efficaces.

Une alternative : le semis pourrait se faire lors de la deuxième quinzaine d’août. Il permet d’assurer une récolte l’année suivante, de la fin de l’été à la fin de l’hiver. Le rendement sera supérieur, mais il faut bassiner très souvent la parcelle semée ou la couvrir de sacs humides jusqu’à la levée et bien la désherber durant l’hiver.

Les soins à la culture

Quand la levée est bien constatée, au stade 2 vraies feuilles des scorsonères, nous éclaircissons pour ne garder que 20 plantes par mètre de butte ou 10 plantes par mètre de ligne en culture à plat.

Les désherbages se feront dès que les lignes seront bien levées.

Des plantes peuvent monter à graines, le stress (sécheresse, froid) augmente la proportion de plantes montées. Il suffit de couper les hampes florales, les plantes poursuivront leur croissance et seront récoltables en hiver comme les autres.

Les arrosages seront réguliers et copieux pour maintenir la fraîcheur du sol jusqu’en profondeur. La scorsonère profite très bien des arrosages estivaux.

Avec douceur

Nous récoltons de décembre à mars, voire d’octobre jusque fin-avril ou début-mai pour les grands amateurs de ce légume. Pour parvenir à récolter les racines sans les casser, nous commençons par creuser une tranchée contre le rang. Nous basculons ensuite les racines en faisant levier avec la bêche vers cette tranchée. La récolte est facilitée lorsque nous cultivons sur buttes.

Quant à la conservation, le plus facile est de laisser les racines au jardin pendant tout l’hiver et de récolter au fur et à mesure des besoins. Les professionnels conservent parfois les racines en chambres frigorifiques pour garantir l’approvisionnement du marché.

Maladies et ennemis

L’oïdium des astéracées recouvre les feuilles d’une apparence de poussière blanche. La rouille de la chicorée fait apparaître des pustules de couleur rouille en face inférieure des feuilles. Ces deux maladies se développent plutôt en fin d’été, hâtant le mûrissement.

Les oiseaux font des dégâts aux semis et jusqu’au début de la levée des cultures non protégées (voir notre édition du 19 mai dernier). Les campagnols en surpopulation locale mangent les racines au jardin. Les pucerons des racines peuvent proliférer sur les racines, dans le sol, lors des étés secs. Les arrosages réguliers maintiennent le sol frais et empêchent les dégâts.

F.

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