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Bien relancée dans l’Europe des 28

En Europe, la production laitière est bien relancée grâce à des cheptels rajeunis et plus productifs et un prix du lait stimulant, même s’il reflue sensiblement.

Temps de lecture : 4 min

En France, La production laitière progresse plus modérément depuis décembre, au rythme de +3% /2017 en janvier et +1% en février. En mars, la croissance sera probablement faible, autour de +1% par rapport à 2017, d’autant que les conditions climatiques peu favorables retardent la production herbagère et la mise à l’herbe. En outre, le cheptel laitier national est moins étoffé (-1% par rapport à 2017 au 1er février 2018), même s’il est rajeuni.

En janvier 2018, les sorties de vaches, essentiellement des réformes, ont été plus nombreuses qu’en 2017 (+4%) après voir été plutôt faibles au 4e trimestre 2017. Parallèlement, le nombre d’entrées en production de génisses a été moins ralenti (-1%par rapport à l’an dernier), que durant les 3 mois précédents. Rappelons qu’au 4e trimestre 2017, la collecte française avait rebondi par rapport au bas niveau de 2016, si bien que la collecte annuelle a très faiblement dépassé le niveau de 2016. Toutefois, elle se situe 3% sous le volume record réalisé en 2014.

Croissance plus franche dans l’UE

La production laitière européenne demeure vigoureuse. En janvier 2018, elle a dépassé de 2,9% celle de janvier 2017 et de +1,5% l’excellent niveau de janvier 2016. En février et mars, la croissance s’annonce du même ordre de grandeur.

En janvier 2018, la collecte a progressé dans presque tous les pays membres à l’exception de la Hongrie. Toutefois le rythme de croissance, qui dépend entre autre de l’évolution du cheptel laitier, est contrasté. Il est très élevé (>4% par rapport à 2017) au Danemark, en Allemagne, en Belgique, en Autriche, dans la plupart des pays de l’Est, Pologne en tête, et dans les pays Baltes. Il est moins élevé, (entre +2 et +4%) en France, en Italie, en Espagne, au Portugal, et il est plus faible partout ailleurs.

Cheptel européen préservé

En 2017, le cheptel laitier européenne a baissé de 0,9%, certes davantage qu’en 2016, mais essentiellement en raison de la contraction brutale du cheptel néerlandais (-7% vis-à-vis de 2016) pour cause de mises aux normes environnementales.

Hormis dans ce pays, le potentiel laitier a été globalement maintenu : D’un côté, les entrées de génisses en production ont été moins nombreuses. Mais de l’autre, l’amélioration de la conjoncture laitière a incité les éleveurs à ralentir le rythme des réformes laitières. Les effectifs nationaux ont modérément baissé en France, en Espagne, en Italie et dans les pays scandinaves. En revanche, ils se sont encore étoffés en Irlande, en Pologne, au Danemark et en Autriche.

Reprise de la collecte européenne au 2nd semestre 2017

Grâce à la nette reprise au 2nd semestre, la collecte annuelle européenne a bondi de 2,2% par rapport à 2016 (+3,3 millions de tonnes effet année bissextile neutralisé), à 155,2 millions de tonnes de lait. Quatre pays ont réalisé 70% du supplément: l’Irlande, le Royaume-Uni, la Pologne et l’Italie. Tous les autres ont maintenu ou faiblement accru leur production nationale.

Au Royaume-Uni, la collecte a rebondi dès le printemps par rapport au bas niveau de 2016, mais sans excéder le record de 2015. En cumul annuel, la collecte britannique égale quasiment son niveau 2015.

En Italie comme en Espagne, la croissance de la collecte s’est accentuée (respectivement +4% et +2,3% par rapport à 2016), après avoir été peu impactée par la crise laitière. Déficitaires en lait, ces deux pays fabriquent très peu d’ingrédients laitiers.

Au Danemark et en Belgique, la production laitière suit une très trajectoire analogue à celle de l’Allemagne.

Dans les pays de l’Est (hors Pologne), la reprise de la production a été modeste et la croissance annuelle insignifiante.

Enfin, en Finlande et en Suède, la production s’est stabilisée au 2nd semestre après avoir décroché de 3% au 1er semestre 2017, et reculé de 2% en 2016.

Le prix du lait marque le pas…

Le prix du lait à la production marque le pas dans la plupart des États membres. En France, le prix du lait standard (38-32) serait passé sous son niveau de l’an dernier début 2018. Ramené aux alentours de 320 €/1.000 l en janvier et février, il a subi depuis septembre 2017 une lente dépréciation, essentiellement imputable aux indices de saisonnalité moins élevés à l’automne que durant l’été. En Allemagne, le prix du lait standard (38-32) a décroché de 30 € en janvier à 334 €/1.000 l, mais demeure toutefois supérieur de 26 € à celui de l’an dernier à pareille époque.

Dans les prochains mois, le prix du lait pourrait s’apprécier de nouveau si le redressement des cours du beurre se confirme. Après avoir décroché de 90 € entre septembre et janvier, le prix du lait valorisé en beurre/poudre maigre a regagné 5 € en un mois à 265 €/1.000 l en février. Auquel cas, la production laitière restera vigoureuse dans presque tous les pays membres.

…Après avoir rebondi en 2017

En 2017, le redressement du prix du lait s’est poursuivi tout au long de l’année, plus nettement dans les pays excédentaires, en premier lieu dans les pays baltes où il s’était effondré suite à la fermeture du marché russe, mais aussi en Allemagne, en Irlande, au Danemark et aux Pays-Bas.

En moyenne annuelle, les prix du lait ont rebondi en 2017 de 35% en Allemagne (337 €/1.000 l moyenne annuelle), de 28% au Danemark (370 €) et en Irlande (344 €), de 26% aux Pays-Bas (364 €) et au Royaume- Uni (325 €), de 25% en Pologne (325 €), de 14% en France (334 €), de 11% en Italie (386 €) et de 6% en Espagne (319 €).

D’après Tendances

Lait et Viande (Idele)

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