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Votre cible doit être

le consommateur, pas l’éleveur !

Temps de lecture : 4 min

J’ai été chercheur, la remise en question fait partie intégrante de mon fonctionnement quotidien. Je suis père de famille, donc concerné par l’avenir. J’ai grandi et ai ma famille sur une île du pacifique, donc très concerné par le réchauffement.

Aux détracteurs de l’élevage, je réponds ceci :

1) Si votre propos est noble, la vérité pratique du végétarisme/talisme moderne est liée à une industrialisation du process pour créer des substituts ressemblant à des équivalents viande, pour une question de confort. Cela, pour un coût environnemental non divulgué, et pour un marché juteux pour l’industrie : vendre au prix de la viande (17€/kg), un produit végétal industrialisé coûtant 20 fois moins cher (Soja extrait sec 0.5€/kg).

Vous allez sûrement me répondre « Moi je fais différemment », certes, mais on parle ici d’un débat pour des millions de personnes.

2) Les ruminants jouent un rôle essentiel dans le maintien de la biodiversité en Europe, par le maintien du pâturage et des cultures intermédiaires, qui sont nos seuls puits de carbone anthropiques (1- 4 T CO2/ha piégé/an)

3) Les « céréales » et le « soja » dont ils se nourrissent sont souvent des coproduits, ou des sous-produits des carburants ou de l’agroalimentaire humaine. Le fameux tourteau de soja, est un résidu de l’extraction de l’huile de soja. Ce sont donc nos meilleurs auxiliaires de vie, pour limiter nos déchets. De plus il existe de multiples alternatives locales pour optimiser l’indépendance alimentaire à la ferme (Luzerne, Pois, Colza, etc.).

4) Le plus grand mal de la planète, c’est le nombre d’être humains, pas l’élevage. L’élevage est une conséquence de la densification de population.

5) L’élevage Européen n’a rien à voir avec l’élevage des pays émergents (ou l’américain sud/nord). C’est un élevage sédentarisé sur la terre, avec des volumes de terrains strictement régulés par rapport aux effluents pour ne pas affaiblir le lien Homme-sol-animal. C’est une partie de la PAC depuis 50 ans et la politique de verdissement de l’Europe (recours au pâturage).

6) Le bien-être des animaux d’élevage est une condition importante du revenu, et concernant les ruminants, les conditions d’élevage n’ont rien à voir avec les batteries (interdites depuis 2012 en Europe, en cours de suppression) ou les cages pour les truies (également en cours de suppression en Europe)

7) Seuls 2 % des animaux sont exclus de la chaîne alimentaire pour maladies, et l’abattage est une valorisation à 100 % d’une carcasse. En revanche, arrivé chez l’humain, 30 % de ces aliments de haute qualité et fruit d’un sacrifice, finissent dans une poubelle. En conclusion, l’homme fait des erreurs à chaque étape de son développement, c’est même le principal moteur de l’avancement de l’humanité. Mais je ne suis pas de l’avis selon lequel l’élevage est inutile et dangereux, je pense au contraire qu’il constitue une porte de salut pour l’avenir, spécifiquement chez le ruminant qui transforme une protéine de basse digestibilité en une protéine hautement digestible. (Pour information, le ratio Azote ingéré/Azoté fécal et acide aminé essentiels est très à l’avantage de la viande et du lait, même si l’alimentation purement végétale est parfaitement possible, ou les insectes ou autres)…

Ceux qui consomment de la viande doivent remettre la viande au sommet de leur assiette et avoir conscience que sa consommation est un sacrifice. Mes enfants le savent, depuis qu’ils peuvent parler. Je n’achète pas du jambon comme j’achèterais du papier toilette. La cible à convaincre n’est pas l’éleveur, d’ailleurs ce secteur est celui qui a le plus optimisé sa gestion des gaz à effets de serre depuis 30 ans. (pour info, la Belgique est le pays le plus intensifié en termes d’agriculture en Europe, et pourtant l’agriculture ne représente que 10 % des émissions).

Le consommateur doit être votre cible, et pas avec des arguments mensongers, avec une vraie éducation à la consommation, tout particulièrement lorsqu’il s’agit d’un animal qu’on a sacrifié pour lui.

Allez à la rencontre des fermiers pour parler avec eux de leur travail !

Léonard Théron

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