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En route pour Libramont

avec poneys et chevaux

Lieve Blindeman est la touche féminine qui se cache derrière l’élevage pour poneys et chevaux de sport «Van Duyversputten» du couple Van Eetvelde – Blindeman, situé à Hofstade, une commune rurale près d’Alost en Flandre Orientale. Son élevage est l’un des rares venu de Flandre à Libramont ces dernières années. Rencontre avec une femme passionnée par ses chevaux. Mais pas que ….

Temps de lecture : 7 min

L’élevage Van Duyversputten plaça sur le podium trois de ses produits lors du concours d’élevage pour poneys et chevaux de sport à Libramont en 2017. D’abord avec Kassandra Van Duyversputten (SBS – Inshallah de Muze x Clinton), portée par son talent et son origine divine! Yearling l’année passée, Kassandra y obtint la troisième place. Chez les poneys, dans la même catégorie d’âge, Ice Cube Van Duyversputten (SBSP – Houston x Braamhoeve Werner) et Iron Man Van Duyversputten (SBSP – par Dieu Merci van T&L) se classèrent respectivement deuxième et troisième.

Au fil des années, la Foire de Libramont est devenue incontournable. Une véritable expédition en «poids et mesures», avec dix équidés – poneys et chevaux – l’année passée et quelques uns de plus cette année. Histoire de confirmer que leurs ambitions libramontoises sont nourries par un certain sens de l’aventure! Car s’ils ont de l’ambition pour leurs chevaux, ils en ont également pour leur bétail Blanc-Bleu Belge.

Des Duyversputten vers Libramont-Chevigny

Lieve Blindeman nous apprend que le nom de son élevage se réfère au territoire «Duyversputten», situé derrière leur propriété. «J’ai rejoint l’élevage de mon mari il y a huit ans à Hofstade avec deux chevaux élevés par mes parents. Mon mari avait quelques petits poneys. Nous sommes donc un élevage relativement jeune. Au début nous produisions 4 poulains par an, cette année il y en aura 12 qui verront le jour chez nous».

Mais comment les concours d’élevage de la Foire de Libramont sont ils arrivés dans leur vie déjà bien remplie? «Nous croisons nos poneys tailles A, B et C avec des étalons de sport. On pouvait les inscrire au studbook BRP (studbook poney du BWP, pb), mais ils ne purent participer aux concours d’élevage qu’à partir de 3 ans, pour éviter qu’ils ne dépassent les normes en termes de taille de poney. La politique du Studbook SBS est différente, car ils peuvent participer depuis leur plus jeune âge. S’il y a hésitation sur leur taille, on les mesure et s’ils sont effectivement trop grands, ils ne participent pas. Ceci était bien plus intéressant pour nous et de ce fait, nous inscrivons nos produits auprès du SBSP (section «poneys» du SBS, pb). Ceci fut suivi d’une invitation de la part du Studbook pour participer à Libramont, où nous serons présents pour la 5e fois», explique l’éleveuse.

Le fait qu’il y a peu de participants venant de Flandre s’explique selon Lieve Blindeman par la distance et par le fait qu’il y a déjà de nombreux concours d’élevage sur le territoire flamand, offrant également des opportunités aux éleveurs.

Parlant d’opportunités …

Les opportunités sont-elles suffisantes pour les éleveurs et leurs produits? Lieve Blindeman: «Il y a beaucoup de concours pour jeunes chevaux et c’est une bonne chose. Tout d’abord pour l’apprentissage des jeunes produits, devant s’habituer à l’ambiance excitante de ce type d’événement, au public, à la musique… En outre, les concours pour jeunes chevaux – je cite les sélections pour Malines par exemple – attirent toujours des acheteurs potentiels. Nous on aime garder nos jeunes chevaux plus longtemps pour qu’ils apprennent le plus possible. La compétition hivernale des étalons et les concours de saut en liberté sont également incontournables. La première est fort appréciée chez nous, car elle nous permet de voir des étalons venant de Wallonie au travail, sans avoir un long déplacement”.

Les concours d’élevage pour chevaux mais pas que…

Les concours d’élevage de la Foire de Libramont ne sont certes pas les seuls dans la vie des produits de l’élevage Van Duyversputten. Mais comment se passe la préparation pour la grande expédition direction Libramont?

«Deux semaines avant Libramont, le maréchal-ferrant passe pour la mise au net des sabots. Les crinières sont toilettées soigneusement et le jour avant le départ, tous les chevaux passent au savon et à la douche. Le saut en liberté est exercé à la maison, mais pas plus de trois fois avant le premier concours», nous explique Lieve.

Et l’arrivée sur le terrain de la Foire? «Nous sommes toujours les bienvenus à Libramont et on nous acceuille dans une ambiance très conviviale. La piste pour le saut en liberté est toujours très soignée.»

Mais il n’y a pas que les équidés à Duyversputten. Le mari de Lieve, Patrick Van Eetvelde élève également du Blanc-bleu. Le couple participe régulièrement aux concours d’élevage régionaux et ils s’étaient très bien classés avec trois génisses à Sint Lievens Houtem l’année passée.

«Notre rêve est de participer un jour au concours B-BB de Libramont qu’on visite en spectateurs à la Foire depuis des années», confie Lieve.

Un objectif et plein de beaux projets

Lieve Blindeman élève donc des poneys et des chevaux. Toutefois son objectif reste la production de poneys de sports qui ont une certaine plus-value. «En croisant un étalon «cheval» avec une jument «poney», j’obtiens des produits qui ont un meilleur galop et plus de force, qu’en utilisant que des étalons «poney» pour mes ponettes . Ceci tout en gardant les excellents réflexes typiques des poneys. Notre élevage a donné de très bons poneys de sport dont Clinton et Heartbreaker ont signé pour la paternité. Nous faisons saillir chaque année 3 à 5 ponettes. Avant d’être débourrée, chaque jument donnera d’abord le jour à un poulain», nous apprend elle. L’éleveuse aimerait bien utiliser le procédé du transfert d’embryons sur ses meilleures grandes juments et utiliser les autres comme juments porteuses. Géniteur prouvé ou jeune étalon prometteur, n’importe, du moment que les étalons soient issus d’une bonne lignée. La lignée maternelle de l’étalon en question est très importante pour Lieve Blindeman et c’est un avantage pour elle si la mère de l’étalon a été performante. Mais il ne peut pas être question de désapprouver une jument qui a été blessée dans le sport. Lieve Blindeman dispose d’ailleurs de deux excellentes poulinières, blessées étant jeunes, mais qu’elle tient a garder pour son élevage.

Le fait que le SBS ait donné sa place aux poneys de sport dans ses concours d’élevage fut très apprécié par Lieve. «L’asbl a voulu donner une chance au croisement de poneys avec des chevaux. Le circuit sportif international dispose de plusieurs poneys qui ont un grand étalon comme père. Tous ont une très bonne mentalité, plus de puissance et un excellent galop», ajoute-t-elle.

Des étalons dont le sang ne peut mentir

Si lieve a l’oeil juste pour les bonnes lignées, elle mise sur un élevage qualitatif axé sur le saut d’obstacles.

«Notre ponette Lady a donné de très bons produits de l’étalon Dieu-Merci van T&L, de Lavallino ter Klomp, Calipso Van de Vondelhoeve, Deauville van T&L et Bentley. Dieu-Merci est d’ailleurs le père de Iron Man van Duyversputten, 3e sur le podium de poneys de 3 ans à Libramont l’année passée avec la deuxième meilleure note pour le saut en liberté. Dieu-Merci se fait également remarquer sur le terrain. A part Iron Man, nous avons également une jument de 4 ans de cet étalon, qui presta 4 fois un sans faute dans le criterium des 4 ans à Hulsterlo cette année.»

Toulon et Emerald van ’t Ruytershof sont deux autres grands géniteurs de produit ayant le suffixe «Van Duyversputten». Il s’agit plus précisément de Kyoto et Tilouis Van Duyversputten, qui se classèrent l’année passée chez les yearlings mâles à Libramont. Ils sont respectivement des produits d’Emerald van het Ruytershof x Toulon et de Toulon x Diarado. Ce sont également deux chevaux avec un talent certain pour le saut d’obstacle.

Kassandra au pedigree de rêve

Kassandra van Duyversputten (SBS – Inshallah de Muze x Clinton) s’était fait remarquer l’année passée chez les yearlings à Libramont. Lieve Blindeman a de beaux projets avec Kassandra. «La jument a deux ans maintenant et elle évolue vraiment bien. J’aimerais la saillir deux fois avant de la laisser démarrer dans le Cycle Classique des 5 ans. Cette année pour elle, je vais faire confiance à l’étalon Nadal Hero & DB. C’est un étalon assez compact et je crois que ce sera un bon croisement. Parfait van het Schaeck (Comme il Faut x Diamant de Semilly) m’intéresse également pour Kassandra.

Plein de beaux projets pour cet élevage dynamique que nous espérons revoir encore souvent au concours d’élevage pour poneys et chevaux de sport de Libramont.

Patricia Parrein

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