quatre activités en étroite interaction : élevage bovin, cultures,
biométhanisation et photovoltaïque. Une rencontre réalisée
dans le cadre du Sommet de l’élevage à Clermont-Ferrrand.
Autonomie alimentaire
La surface agricole utile du Gaec est valorisée pour assurer au maximum l’autonomie alimentaire du cheptel, sous la forme d’ensilage de préfané et foin séché en grange (luzerne et prairie), complémentés avec de la pulpe surpressée de betterave, du blé et du triticale aplatis, du maïs grain et ensilage, des tourteaux de colza et de lin, sans oublier des minéraux. Tout est produit à la ferme, à l’exception de la pulpe surpressée issue de betteraves cultivées dans la plaine de la Limagne (Clermont-Ferrand).
Une attention est également portée à l’ergonomie dans les bâtiments en cours de rénovation, avec l’intention d’installer une distribution d’aliments robotisée, alimentée par des panneaux photovoltaïques disposés sur la toiture. L’objectif étant de passer moins de temps à l’alimentation des animaux, avec l’avantage d’une plus grande précision du robot, et aussi de se libérer du temps pour faire autre chose.
Le choix de la Blonde !
« À deux ans de la retraite, las de l’élevage de ses Charolais, mon père s’est décidé à acquérir 30 Blondes d’Aquitaine. Un choix qui répondait à mes aspirations », admet volontiers Bertrand, qui se souvient qu’à l’école, cette race était présentée sous des traits comparativement plus intéressants.
Une décision qui s’est confortée au fil des ans. « La Blonde nous tranquillise par sa facilité d’élevage et remporte aussi nos suffrages pour ses qualités bouchères. D’un fort développement musculaire, avec une forte proportion de viande tendre et peu grasse, elle répond aux exigences des consommateurs actuels. Sa docilité, sa facilité de vêlage, le prix élevé de vente pour l’abattage et une vitesse de croissance élevée – en quantité de viande produite – sont autant de qualités bien réelles. »
180 vêlages
Premier vêlage à 30 mois
Circuit court…
Pour le commerce, les trois associés ne recherchent pas la très grosse carcasse, mais visent toutefois des animaux qui se démarquent du marché des limousins. L’objectif visé pour les mâles engraissés et vendus à 18 mois se situe autour des 515 kg. En réforme, une cinquantaine de vaches sont engraissées et valorisées chaque année en circuit court avec l’Association Blondes des Combrailles (lire ci-après), en collaboration avec la grande et moyenne distribution et les bouchers de la région. La vente se fait volontairement à l’échelle locale, la viande des animaux de l’exploitation est consommée dans un rayon de 80 km.
En termes de prix de vente au kg carcasse, « les vaches en promotion sont vendues autour de 4,85 euros (10 % des ventes), les vaches standards sont vendues entre 5,25-5,35 euros et les vaches de qualité supérieure partent à 5,50-6,00 euros. Les mauvaises génisses partent à des prix de 5,25 euros en promo, 5,65 euros pour la qualité standard et 6,00-6,50 euros pour la qualité supérieure. Attention, dans ce prix, il y a 0,12 euro d’étiquetage et 0,10-0,15 euro pour les journées consacrées à des actions de promotion et dégustation (dédommagement calculé au prix équivalent au recours à un service de remplacement) ».
« Parallèlement, nous avons initié un nouveau créneau dans la commercialisation de nos Blondes d’Aquitaine, avec la vente de viande de veaux rosés, qui permet de se différencier sur le marché ; les animaux ont moins de 6 mois, avec un objectif de poids carcasse de 180 à 220 kg », poursuit Bertrand.
… et outil commercial
Pour aller jusqu’au bout des choses, le Gaec de Laschamp a décidé de maîtriser aussi l’image d’un travail accompli avec fierté. C’est ainsi qu’il y a trois ans, avec un petit groupe d’éleveurs, les trois comparses ont créé une association locale baptisé Alliance Blonde des Combrailles. Cet outil commercial promeut l’excellence et fédère les exploitants du territoire autour d’une filière de production commune, régulière et bien alimentée : une constance recherchée pour assurer une exploitation stable et garder la confiance des consommateurs.
« La gestion actuelle de notre exploitation – auto-production de l’alimentation animale, maîtrise des gaz à effet de serre par la biométhanisation et production de kW verts grâce aux installations photovoltaïques – nous permet, de surcroît, de proposer à la vente une viande à énergie positive et à l’impact carbone très limité », assure enfin Bertrand.