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Les cours sont à la peine en Europe

Malgré des effectifs contenus, les hausses de cotations observées habituellement en cette saison ont été globalement modérées et semblent désormais plafonner en Allemagne comme en Italie. La filière espagnole est désormais touchée par la crise monétaire en Turquie.

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En Allemagne, la hausse saisonnière des prix des jeunes bovins (JB) continue de marquer le pas depuis maintenant la mi-septembre. Si la cotation du JB R s’est appréciée d’un centime sur les quatre dernières semaines, elle n’atteint que 3,83 €/kg de carcasse début janvier, un niveau bien inférieur (-6 %) au cours pratiqué un an auparavant.

Même s’ils sont désormais en retrait, les abattages massifs de vaches laitières allemandes ne sont certainement pas étrangers à ce phénomène.

Même constat pour les autres JB allemands qui n’ont pris qu’un centime en quatre semaines, qu’ils soient plus ou moins conformés. Le cours du JB U peine à atteindre 3,91 €/kg de carcasse à la première cotation de 2019. La cotation du JB O s’établit à 3,50 €/kg.

Pour 2018, les abattages allemands de jeunes bovins étaient en net retrait (-3%). Et les stocks se réduisent. Les effectifs de mâles de 1 à 2 ans atteignaient 921.000 têtes, soit près de 11.800 têtes de moins.

Côté commerce extérieur, la diminution des échanges de viande bovine réfrigérée et congelée, tant à l’importation qu’à l’exportation, semble confirmer le phénomène de renationalisation du marché allemand. Après deux années où les volumes échangés étaient plutôt importants, les exportations cumulées sur les 9 premiers mois de 2018 ont reculé de 8% , comme les importations (-6%).

En Italie, les cours peinent à profiter de la hausse saisonnière. La cotation du JB charolais de 700-750 kg à Modène atteint péniblement 2,64 €/kg vif début 2019 (semaine 1), soit une progression d’un centime sur les quatre dernières semaines, mais 11 centimes de moins qu’à pareille époque en 2018 (-4%). Constat plus nuancé pour la cotation des mâles limousins de 600-650 kg : la cotation est stable sur les quatre dernières semaines, à 2,79 € du kg vif. C’est 4 centimes de moins qu’en 2018 (-1%).

Les stocks de bovins mâles de 1 à 2 ans sont pourtant au plus bas.

Sur les trois premiers trimestres de 2018, les importations de viande bovine réfrigérée et congelée ont progressé de plus de 5.000 téc (310.0000 téc au total ; soit +2%). Ces volumes supplémentaires proviennent en partie d’Amérique du Sud, notamment pour la viande congelée originaire du Brésil à destination de la production de Bresaola. A noter toutefois que les exportations brésiliennes avaient pâti au 1er semestre 2017 du scandale de corruption des autorités de contrôle sanitaire au Brésil.

En parallèle, les volumes de viande bovine consommés par les ménages italiens ont diminué après un 1er semestre pourtant plutôt favorable. Les achats des ménages ont en effet connu, sur les neufs premiers mois de l’année, une légère baisse en volume (-0,8%). L’évolution en valeur sur la même période reste cependant nettement positive (+3 %).

En Pologne, le nombre de mâles abattus poursuit le léger recul observé au troisième trimestre. En octobre, 2.300 têtes de moins ont été abattues (-3%). Cette diminution est néanmoins compensée par l’alourdissement des animaux. En tonne équivalent-carcasse (téc), les volumes de mâles polonais abattus sont identiques entre 2017 et 2018 (environ 27.000 téc).

En cumul sur les dix premiers mois de l’année, 830.000 mâles polonais ont été abattus (+27.000 têtes, soit +3%). En volume, la croissance est plus marquée (+11.000 téc, soit +4%). Ces hausses sont cependant moins fortes que les prévisions .

En espagne, le marché subit le contrecoup de la crise monétaire turque

En Espagne, les cours des jeunes bovins sont désormais sensiblement touchés par les effets collatéraux de la crise monétaire turque. La cotation du JB R a été supérieure à 3,80 €/kg éc pendant plus d’un an, grâce à l’ouverture du marché turc aux JB vifs finis. Avec la réduction de ce débouché, la tendance est désormais à la baisse marquée des cours. La cotation du JB R atteignait 3,73 €/kg de carcasse en semaine 50, soit 28 centimes de moins qu’il y a un an (-7%).

Après trois années dynamiques avec des volumes d’exportation de viande bovine réfrigérée et congelée en croissance, la situation est désormais plus contrastée en 2018. La concurrence de l’exportation de JB finis vers la Turquie a joué à plein. Sur les 9 premiers mois de l’année, les exportations espagnoles de viande bovine avaient globalement reculé de 16.500 téc (-11%) pour atteindre 132.000 téc.

Les envois intra-communautaires ont diminué sur la même période de 13.000 téc (-10%), notamment sur les principales destinations (Portugal, France, Pays-Bas, Italie). Côté pays-tiers, le constat est le même. Les envois vers le principal client qu’est l’Algérie ont diminué de 1.200 téc (-11%).

Les JB non exportés vers la Turquie doivent maintenant trouver leur place sur un marché communautaire peu porteur, mais la compétitivité de la viande espagnole devrait fournir des marges de manœuvre aux exportateurs.

D’après Tendances

Lait et Viande (Idele)

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