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Une météo froide et sèche, défavorable aux maladies

Tant en escourgeon qu’en froment, la pression en maladie est faible et ne devrait pas évoluer dans

les prochains jours vu les conditions climatiques froides et sèches annoncées.

Temps de lecture : 5 min

Les observations effectuées le lundi 8 avril dans un réseau de 13 parcelles d’escourgeon réparties dans le Hainaut (Ath, Mainvaut), les provinces de Liège (Pailhe, Fexhe-Slins) et de Namur (Lonzée) sur les variétés Hedwig, LG Zebra, Novira, Quadriga, Rafaela et Tonic montrent que la majorité des cultures sont au stade « 2e nœud » (32), mais quelques parcelles ne sont qu’au stade phénologique « 1er nœud » (31).

Faible pression en maladies

L’helminthosporiose est observée à Ath, Mainvaut et Pailhe, sur variétés sensibles uniquement, soit dans 3 des 13 parcelles du réseau d’observation du Cadco. À Pailhe, elle est présente sur 5 % des F-2. À Mainvaut, elle est observée sur 3 % des F-1, 32 % des F-2 et 50 % des F-3 sur les variétés sensibles à cette maladie. À Ath, elle est observée sur les trois dernières feuilles actuelles également, à raison de 2 ; 2 et 10 %. La sévérité de l’infection est faible dans tous les cas, sauf à Mainvaut sur la F-3.

La rhynchosporiose est présente dans 6 des 13 parcelles. On observe seulement 5 % des F-3 à Pailhe. À Lonzée, 25 % de plantes sont touchées sur les variétés sensibles mais avec moins de 2 % de surface touchée, la maladie reste dans le fond de la végétation (F-3). Dans le Hainaut, 2 à 8 % des F-2 présentent quelques taches mais la surface foliaire touchée est de moins de1 %. Cette maladie n’est donc pas préoccupante pour l’instant.

L’oïdium est observé dans 8 des 13 parcelles du réseau. Elle est présente sur 30 % des F-3 à Fexhe-Slins et 5 % du même étage foliaire à Pailhe. Dans ces parcelles, aucun symptôme de cette maladie n’est visible sur les étages foliaires supérieurs. À Mainvaut et Ath, de 3 à 2 3 % des F-2 et moins de 2 % des F-1 présentent des symptômes de cette maladie mais la surface foliaire infectée reste faible.

La rouille naine a été observée dans toutes les parcelles du réseau mais de façon très contrastée selon les variétés. Dans le Hainaut, à Ath et Mainvaut : 30 à 50 % des F-2 sont touchées et 2 à 18 % des F-1 sur les variétés sensibles. Dans la région de Liège, cette maladie a été observée sur 15 à 70 % des F-3 selon les variétés et maximum 5 % des F-2 de variétés sensibles à Fexhe-Slins et Pailhe. Cette maladie a été aussi observée dans les parcelles à Lonzée : 5 % des F-2 et 55 % à 60 % des F-3.

Vérifier les variétés sensibles

Actuellement, la pression phytosanitaire peut dans l’ensemble être considérée comme faible. Seule la pression en rouille naine ou en helminthosporiose sur variétés sensibles à l’une ou l’autre de ces maladies pourrait être préoccupante et nécessiter un premier traitement. Le temps sec et les températures plus basses pour cette fin de semaine ne devraient cependant pas être favorables aux maladies.

Comme mentionné la semaine dernière, un traitement général contre l’ensemble des maladies est généralement effectué au stade « dernière feuille étalée » (39). Toutefois, si une pression importante d’une maladie est observée sur variété sensible, un traitement peut être envisagé à ce stade. Il convient donc d’observer l’état sanitaire des parcelles et traiter uniquement là où les maladies sont bien visibles sur les étages supérieurs, ceci pour éviter que les maladies ne s’installent sur les deux dernières feuilles.

Dans ce cas, il est conseillé de privilégier un fongicide à base de triazole voire une strobilurine (contre la rouille naine) en mélange avec un triazole pour le traitement de montaison. En présence faible de maladies et/ou de marché défavorable, on pourrait se contenter d’une dose réduite de fongicide à ce stade, voire de faire l’impasse.

Les produits SDHI (efficaces sur la rouille et la rhynchosporiose) ainsi que le chlorothalonil (efficace sur ramulariose) sont à réserver pour le traitement de dernière feuille. Parmi les triazoles, l’efficacité du prothioconazole se démarque sur l’helminthosporiose et est à privilégier idéalement pour le traitement en 39. Par souci de lutte contre les résistances, il est vivement conseillé de n’utiliser qu’une seule fois par saison chaque molécule fongicide et d’alterner les différentes substances.

Des froments proches du stade « épi 1cm »

En parallèle, des observations ont été menées dans un réseau de 28 parcelles de froment dans le Hainaut (Ath, Ellignies), les provinces de Liège (Fexhe-le-Haut-Clocher, Mortoux, Pailhe) et de Namur (Gesves, Lonzée, Mettet) sur les variétés Alcides, Anapolis, Benchmark, Chevignon, Gesder, Graham, KWS Dorset, Nemo, Ragnar, RGT Reflection et Sacramento.

Celles-ci montrent que la majorité des parcelles (78,5 %) est au stade « fin de tallage » (29) quelques-unes (3,5 %) sont encore en « plein tallage » (26) et certaines (18 %) ont atteint le stade « épi 1 cm » (30).

Aucun traitement !

La septoriose est observée sur l’ensemble des parcelles du réseau dans le bas de la végétation. Dans le Hainaut, elle est plus intense mais n’atteint jamais un étage foliaire supérieur à la F-2 du moment (7 à 47 % des F-2 avec maximum 6 % de surface foliaire touchée et 7 à 50 % des F-3 avec des surfaces foliaires de 6 à 50 %).

L’oïdium est peu présent dans les parcelles. Seules 6 parcelles situées à Mortoux, Ath et Ellignies montrent des symptômes sur les F-2 du moment à des fréquences faibles (moins de 3 % des plantes).

La rouille jaune est observée dans seulement 2 des 28 parcelles du réseau : à Mortoux et Ellignies sur des variétés sensibles comme Nemo ou Reflection. On nous rapporte qu’elle est également observée dans des champs emblavés avec KWS Smart, toutefois, nous rappelons que certaines variétés résistantes peuvent être sensibles au stade juvénile. Il n’est donc pas nécessaire de traiter ces dernières malgré l’observation de quelques pustules de rouille.

La rouille brune n’a pas été observée dans les parcelles du réseau.

Les conditions actuelles permettent d’écarter l’idée d’un quelconque traitement. Aucun traitement ne doit, par ailleurs, être envisagé avant le stade 31. Au dit stade, un traitement pourrait éventuellement être envisagé, uniquement dans les parcelles emblavées avec une variété très sensible à la rouille jaune et qui présentent des foyers actifs de rouille jaune. Ce cas de figure est assez rare et actuellement nous ne sommes pas confrontés à cette situation.

A. Legrève et A. Nysten,

coordination « maladies »

X. Bertel,

coordinateur Cepicop et Cadco

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