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Bien entretenue,

la presse à balles rondes

est prête à avaler les andains

Avec l’arrivée du printemps sonne également celle

de la période de révision des matériels de fenaison, parmi

lesquels figure la presse à balles rondes. Petit rappel des points de maintenance à ne pas négliger en vue de la prochaine saison.

Temps de lecture : 9 min

La presse à balles rondes est une machine appelée à travailler durant plusieurs mois à allure soutenue et dans des contextes très variés puisqu’elle aura à presser du fourrage préfané, du foin, de la paille… Il tombe alors sous le sens qu’elle requiert quelques soins particuliers avant saison pour la rendre apte à réaliser une nouvelle campagne sans fausse note.

Il est avant tout à souligner que, si l’agriculteur ou l’entrepreneur est à même d’entreprendre les opérations de maintenance routinière de sa machine, certaines interventions plus techniques nécessitent une compétence spécifique et sont donc du ressort de concessionnaires et mécaniciens professionnels. Pour cette raison, ce dossier ne traite que d’opérations de révision courantes.

Un entretien mené en temps opportun et de façon consciencieuse est gage de longévité accrue, de performances maintenues voire améliorées et de sécurité d’utilisation. Le manuel d’entretien de la machine est donc un document auquel il est important d’avoir recours, pour identifier notamment la périodicité des interventions à mener sur les différents composants de la presse, mais aussi les procédures à suivre.

L’utilisation de pièces d’origine est aussi, pour ces mêmes raisons, un leitmotiv auquel il faut se conformer.

En toute sécurité

Avant d’entrer dans le vif du sujet, certaines considérations ayant trait à la sécurité méritent d’être rappelées. En effet, les machines sont une source importante d’accidents de travail dans le secteur agricole et ces allégations ne sont dès lors pas à négliger.

Pour procéder au check-up de la presse et réduire le risque d’accident, il faut veiller à travailler dans un espace propre et suffisamment dégagé. Le sol doit être plat et dur. La tenue de l’opérateur doit être adaptée, avec des chaussures de sécurité et des vêtements pas trop amples et correctement fermés, sans partie ballante, de manière à éviter tout happement par un organe en mouvement.

Des protections adaptées, telles que des gants ou des lunettes, doivent être portées en fonction des interventions effectuées.

Rechercher les défauts et dysfonctionnements

Si une réponse adéquate ne leur a pas été apportée en temps opportun, il est utile de se remémorer les dysfonctionnements survenus lors de la saison précédente avec cette machine pour procéder aux réparations exigées et éviter tout nouvel incident lors des prochains travaux de pressage.

Une mise en route à allure modérée puis plus soutenue de la presse peut également être pertinente pour tenter de repérer l’une ou l’autre anomalie ; il est alors impératif de garder une distance de sécurité suffisante par rapport à la machine en fonctionnement et de ne pas s’approcher des organes en mouvement. Un test des fonctions hydrauliques et électriques est aussi à prévoir avant l’entretien, dans le même but de recherche d’un dysfonctionnement.

Une fois ces éventuels problèmes repérés, la presse est mise à l’arrêt et correctement calée pour éviter tout déplacement inopportun. Les fonctions de la machine sont toutes mises à zéro, le moteur du tracteur arrêté, le frein de stationnement activé et la clé de contact retirée.

Les alimentations hydrauliques et électriques peuvent être débranchées afin, d’une part, d’éviter tout risque de dommage à l’opérateur ou à la machine et, d’autre part, de protéger les circuits et composants électriques et électroniques en cas de travaux de soudage.

Les opérations de révision proprement dites débutent par une inspection visuelle minutieuse de la presse, à la recherche de tout défaut. L’attention doit notamment être portée sur le bon état des différents organes de la machine, la présence et le bon fonctionnement des dispositifs de sécurité, les fuites de liquide, l’état général des câblages électriques et des flexibles hydrauliques, la présence et l’état des protections de l’arbre à cardan…

Vérifier les fixations et roulements

En cas de suspicion de fuite d’huile hydraulique, il est à rappeler qu’il ne faut jamais tenter de la repérer en effleurant les organes hydrauliques (flexibles et autres) avec la main. La pression régnant dans ceux-ci est cause d’accidents sévères. Si les raccords hydrauliques sont sales, il est nécessaire de les nettoyer pour éviter l’entrée de corps étrangers dans le circuit hydraulique.

Les fixations des différents organes de la presse, en ce compris l’anneau d’attelage et le timon, sont à vérifier, de même que le couple de serrage des vis de fixation. À cet effet, le constructeur fournit, généralement dans le manuel d’utilisation de la presse, un tableau dans lequel sont consignées les valeurs de couples de serrage à respecter.

De façon générale, l’état des différents roulements est lui aussi à surveiller de près : un roulement doit tourner librement, sans émettre de bruit ni engendrer de résistance. Dans le cas contraire, cela signifie qu’il est temps de le remplacer. Au niveau des transmissions, il est nécessaire de veiller au bon état des pignons, courroies et autres chaînes ; ces deux derniers éléments de transmission doivent être tendus à la valeur préconisée.

Affûter les couteaux, sans les endommager

Au niveau du pick-up de ramassage, une rapide inspection permet de s’assurer de la présence de toutes les dents et des déflecteurs. Il peut également être procédé à un test du dispositif de réglage de la suspension du ramasseur. Un réglage optimal de cette suspension est en effet primordial pour optimiser le ramassage de la matière par la presse. Ce réglage étant amené à évoluer en cours de travail en fonction notamment de la vitesse d’avancement ou du terrain, il est nécessaire que ce dispositif fonctionne parfaitement en saison. Enfin, la pression des pneus du pick-up est à ajuster.

En ce qui concerne le dispositif de coupe, l’intégrité du rotor est examinée, de même que celle des couteaux. Ceux-ci pouvant se révéler très tranchants, le port de gants de protection adéquats est recommandé s’il faut les manipuler. Si leur affûtage est requis, il faut veiller à ne pas trop les échauffer durant cette opération, au risque de les endommager structurellement de manière irréversible. Le système de sélection des couteaux peut également être testé.

Inspecter la chambre de pressage

L’opérateur peut ensuite inspecter la chambre de pressage. L’allure générale de celle-ci est passée en revue. Lorsqu’elle est pourvue de courroies, leur tension est vérifiée, de même que leur niveau d’usure ou d’altération (risque de déchirure) et leur alignement. Un mauvais alignement peut être détecté par une usure plus prononcée sur l’un des côtés de la courroie ou encore par une usure irrégulière des séparateurs. En pareil cas, il y a évidemment lieu d’ajuster l’alignement.

Quand des courroies doivent être démontées et/ou changées, il est pertinent de les marquer pour pouvoir les remonter en bonne position et dans le bon sens par rapport au sens de rotation. Il faut également respecter les tolérances du constructeur en ce qui concerne la longueur des différentes courroies : si une ou plusieurs courroie(s) présente(nt) une longueur hors tolérance, le bon fonctionnement de la presse s’en trouvera compromis.

Le hayon peut être manœuvré pour en contrôler la fermeture. Au cas où celle-ci ne se déroulerait pas conformément aux attentes, le manuel d’utilisation précise les positions à faire adopter aux éléments du système de fermeture (axe et mécanisme de retenue).

Le check-up se poursuit par la révision du système de liage. Lui aussi comporte une lame très coupante. Il faut donc faire particulièrement attention à ne pas se couper et avoir recours à des gants adaptés pour se protéger en cas de manipulation du couteau. Vu la diversité des dispositifs de liage, il est conseillé de suivre les recommandations du constructeur pour adopter la marche à suivre spécifique pour la machine concernée.

Il faudra en tout état de cause s’assurer du fonctionnement correct et des bons réglages des différents organes, tels que le dispositif de guidage (guide-ficelle…), d’étirage, de freinage, d’enclenchement de la coupe… Il reste ensuite à approvisionner en quantité suffisante le magasin de bobines de ficelle, de filet ou de film plastique.

Si une enrubanneuse est présente

Si la presse est combinée à une enrubanneuse, la maintenance doit aussi porter sur cette partie.

De la même manière, l’enrubanneuse est inspectée sous toutes ses coutures visuellement pour constater la présence éventuelle de l’un ou l’autre problème. Il est ici aussi important d’éviter tout contact sans protection avec la lame de coupe du film, qui est particulièrement tranchante et peut occasionner de sévères lésions. Le tranchant de ce couteau est à examiner. Si celui-ci est endommagé, son remplacement est suggéré. Concernant ce système de coupe du film, il est pertinent d’évaluer le bon réglage de ses constituants (lame, protection de lame, rails de serrage…) pour éviter une découpe insatisfaisante du film plastique en cours de travail.

Pour accroître la sécurité des personnes, les enrubanneuses sont pour la plupart dotées d’une fonction d’arrêt d’urgence. Ainsi, lorsqu’une pression est appliquée sur l’arceau de coupure du satellite, celui-ci s’arrête immédiatement. Le jeu du dispositif de déclenchement de cette coupure doit être conforme aux exigences du fabricant. Si ce n’est pas le cas, il faut procéder au réglage nécessaire.

Les rouleaux pré-étireurs du film peuvent être nettoyés. Pour ce faire, un produit de nettoyage peut être utilisé, pour autant qu’il n’altère pas la surface de ces rouleaux. L’usure des butées et des galets de la table d’enrubannage est également à examiner de près.

Sans oublier le train roulant et les freins

Le train roulant de la presse doit lui aussi faire l’objet d’un examen minutieux, débutant par le contrôle de l’usure et de la pression des pneumatiques. Le serrage des boulons de roue est vérifié au moyen d’une clé dynamométrique.

D’autres paramètres tels que le jeu des paliers de moyeux des roues, les douilles de support d’essieu, l’état des conduites de frein ou encore l’épaisseur des garnitures de frein peuvent être passés en revue. En cas de problème constaté, il est préférable de se rendre chez le concessionnaire, toute intervention sur le train roulant ou le système de freinage requérant du personnel qualifié.

Terminer par un graissage efficace

La révision touche doucement à sa fin. Il reste deux postes à vérifier : d’une part, la présence et le bon fonctionnement de tous les éléments de signalisation et d’éclairage et, d’autre part, la lubrification de la presse. Celle-ci commence par un graissage efficace, en se référant au plan de graissage de la machine fourni par le constructeur de manière à n’omettre aucun point de graissage. Si un graisseur est sale, il faut le nettoyer préalablement pour éviter d’incorporer des saletés dans le mécanisme au moment du graissage.

De la même façon, il est nécessaire de nettoyer correctement la zone de ravitaillement en huile du système de lubrification centralisée de la machine dont le niveau doit être contrôlé et ajusté au besoin. L’état du filtre de lubrification centralisée doit faire l’objet d’une attention particulière et être nettoyé ou remplacé le cas échéant.

Enfin, les carters contenant de l’huile, tel celui du réducteur, peuvent être vidangés. Il est utile de rappeler que l’utilisation d’huile et de graisse recommandées par le constructeur est primordiale et qu’il ne faut pas mélanger des huiles différentes. Des huiles non conformes peuvent présenter des caractéristiques physiques et/ou chimiques non compatibles avec les conditions de fonctionnement des organes de la machine et, par conséquent, engendrer des dommages importants.

Une fois la révision terminée, quelques dernières vérifications sont à entreprendre. Il reste ainsi à s’assurer que tous les capots ont été correctement refermés et que tous les dispositifs de sécurité et de protection ont été remis en position de fonctionnement. La machine est à présent prête à avaler les andains.

N.H.

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