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Les organisations agricoles partent en campagne

Les organisations et coopératives agricoles de l’UE partent, elles aussi, en campagne à l’occasion des élections européennes. Elles exposent leurs principales positions et demandes pour le nouveau cycle institutionnel de l’UE, sur la base d’un manifeste recensant les actions, convictions et attentes du secteur.

Temps de lecture : 4 min

À la veille des élections européennes, les organisations et coopératives agricoles de l’UE réunies au sein du Copa-Cogeca ont lancé le 6 mai leur propre campagne, #WeFarm4EU (site internet, documents visuels, médias traditionnels, réseaux sociaux), pour faire connaître de manière collective leurs engagements et informer les responsables politiques sur leurs positions et propositions pour l’avenir. Cette campagne est basée sur un manifeste exposant les priorités du secteur pour le nouveau cycle institutionnel de l’UE 2019-2024.

Maintien du budget de la pac, renouvellement générationnel et recherche

Dans leur manifeste intitulé « Ensemble, cultivons l’avenir de l’Europe », les organisations agricoles de l’UE exposent leurs actions, convictions et attentes dans une série de domaines. Elles insistent d’entrée de jeu sur la nécessité d’une Europe solide – aucune réduction du budget de la politique agricole commune après 2020, simplification, renforcement du marché unique (avec le maintien d’une coopération la plus étroite possible entre l’UE et le Royaume-Uni après le Brexit) –, ainsi que sur l’importance du renouvellement générationnel dans leur secteur – soutien aux jeunes agriculteurs, mais aussi mettre fin au dénigrement de l’agriculture.

La recherche et le partage de connaissances – avec, notamment, la possibilité pour les obtenteurs d’avoir accès aux méthodes modernes d’obtention végétale, telles que la mutagenèse –, et l’agriculture intelligente et de précision – moyennant une stratégie cohérente de promotion de la transformation numérique permettant à tous les exploitants et aux coopératives d’être connectés –, font également partie des priorités des soixante organisations professionnelles membres du Copa et des 35 structures coopératives membres de la Cogeca.

Environnement et climat : cohérence et flexibilité

Lesdites organisations réclament de la cohérence dans les politiques de lutte contre le changement climatique et souhaitent la reconnaissance des efforts fournis par leur secteur pour respecter les objectifs de développement durable. Elles demandent aussi suffisamment de flexibilité pour que les producteurs puissent être efficaces dans l’utilisation des ressources naturelles tout en garantissant la sécurité alimentaire.

Santé animale et végétale : offrir des alternatives

Les organisations professionnelles soulignent par ailleurs que les éleveurs de tous les États membres doivent avoir accès à des outils intelligents, efficaces et alternatifs pour assurer la santé de leurs animaux. Mais elles relèvent aussi que la législation européenne en matière de bien-être animal « devient si complexe qu’une interprétation commune au niveau des États membres est difficile, même pour les experts ».

Dans le domaine de la protection des cultures, elles insistent sur la nécessité d’« offrir des alternatives car le système actuel d’autorisation et de contrôle de l’utilisation des produits phytosanitaires ne garantit pas la compétitivité de l’agriculture européenne ». Et elles estiment que « les dispositions de la nouvelle loi sur la santé des végétaux et de la législation sur les produits phytosanitaires qui seront adoptées par la prochaine Commission européenne devraient être proportionnelles et fondées sur le risque et des principes scientifiques solides ».

Développement rural et protection de la qualité

Le développement rural doit disposer après 2020 d’un budget européen au moins égal à celui de la précédente programmation, insiste également le Copa-Cogeca, qui appelle à promouvoir le rôle des femmes en milieu rural. Il insiste ensuite sur l’importance du programme de distribution de lait et produits laitiers ainsi que de fruits et légumes dans les écoles et sur la politique européenne de promotion qui « s’est également révélée être un outil très efficace ».

Et il réclame, parallèlement, le « renforcement de notre système d’indications géographiques et de sa protection internationale, le maintien des normes de commercialisation et des dénominations de vente existantes, ainsi que des règles d’étiquetage et des dénominations claires ».

Gestion des risques, organisations des producteurs et politique de concurrence

Pour favoriser les investissements et la compétitivité de leur secteur, les organisations professionnelles jugent essentielle « la cohérence politique entre les différents domaines (commerce, climat et environnement, recherche et innovation, investissements, marchés financiers, fiscalité juste) » et demandent que « les agriculteurs, les coopératives agricoles et les entrepreneurs ruraux disposent d’une bonne gamme d’outils d’investissement et de gestion des risques afin qu’ils puissent concurrencer les autres secteurs économiques ».

Il faut aussi, selon elles, encourager la création d’organisations de producteurs et le développement des coopératives agricoles.

Une chaîne alimentaire « juste »

Les organisations agricoles de l’UE réclament « de la justice dans la chaîne alimentaire ». Elles rappellent que « l’établissement de règles communes sur les pratiques commerciales déloyales est une chose, son application intégrale en est une autre ». Et relèvent donc la nécessité de « surveiller » la transposition par les États membres de la récente directive en la matière.

Elles plaident aussi pour des accords commerciaux « équilibrés, qui respectent les demandes européennes ».

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