Au 31 mai au plus tard… et dans un cadre précis !

Le processus de minéralisation débute dès le retournement de la prairie. La quantité globale d’azote libéré la première année peut atteindre 400 N/ha. Le Programme de gestion durable de l’azote encadre les pratiques de destruction des prairies permanentes dans le but de réduire le risque de lessivage. Un choix de succession culturale judicieux peut permettre, au-delà du Pgda, d’optimiser la valorisation de cet azote dans l’exploitation.

Date limite : le 31 mai

Pour maximiser le potentiel d’absorption de l’azote libéré dans le sol par la culture qui succédera à la prairie, la période d’autorisation de destruction s’étend du 1er février au 31 mai. La destruction peut être réalisée de manière mécanique (labour, déchaumage) ou chimique.

Une succession culturale soumise à des règles

Le choix de la culture succédant à la prairie et les pratiques de fertilisation doivent répondre à ce qui suit :

– l’épandage d’azote organique est interdit durant les deux années qui suivent la destruction ;

– l’épandage d’azote minéral est interdit pendant la première année qui suit la destruction ;

– l’implantation de légumes ou de légumineuses (sauf en cas de couvert prairial) est interdite durant les deux années qui suivent la destruction.

Prenons l’exemple de la destruction d’une prairie en 2019 : cela implique l’interdiction de tout apport de fertilisant (organique ou minéral) cette année. L’agriculteur peut revenir avec des engrais minéraux l’an prochain (dès l’ouverture de la période d’épandage) et des matières organiques (fumier, lisier, compost) en 2021. Une activité de maraîchage ne pourra également démarrer qu’en 2021.

Valorisation de l’azote

Pour profiter au mieux d’une telle quantité d’azote, il faut choisir une culture productive et caractérisée par une longue période d’absorption.

Le choix le plus pertinent se porte sur le semis d’une nouvelle prairie sous couvert d’une plante abri à croissance rapide (céréale, pois fourrager ou protéagineux, ou encore un mélange de ces deux espèces) pour permettre une production fourragère importante en première coupe (7 à 10 t MS/ha). L’implantation de betteraves fourragères ou d’une céréale de printemps suivie d’une Cipan constitue une alternative pertinente. Si le choix se porte sur le maïs, il convient de choisir une variété précoce pour garantir l’arrivée à maturité. En cas de deux campagnes successives, le choix d’une variété précoce permet également d’implanter une interculture (seigle ou triticale).

Interdiction en Natura 2000

Le retournement d’une prairie permanente est strictement interdit au sein des 240 sites Natura 2000 de Wallonie. En ce qui concerne les autres sites, la destruction est un acte soumis à l’autorisation de la direction extérieure du département de la Nature et des Forêts.

Maintien des prairies permanentes

Suite à l’entrée en vigueur de la nouvelle pac et du principe de verdissement en particulier, l’Europe impose aux États membres le maintien de leurs superficies de prairies permanentes. En Wallonie, la surface totale actuelle en prairies permanentes est stable. Si cette situation venait à changer, l’obligation individuelle de rétablir des prairies au niveau de l’exploitation entrerait en application.

Plus d’informations : Protect’eau, 081/72.89.92, www.protecteau.be.

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