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Les froments, entre l’épiaison et la floraison

Dans le réseau de parcelles non traitées du Cepicop, les observations systématiques sont terminées. La plupart des parcelles de froment sont au stade épiaison ou floraison. Il est recommandé d’observer vos terres avant de décider d’un éventuel traitement !

Temps de lecture : 4 min

Cette année, la septoriose a été plus présente comparativement à l’année 2018, la rouille jaune a été problématique sur plusieurs variétés sensibles ou moins sensibles et la rouille brune est observée depuis plusieurs semaines.

Quelle stratégie fongicide adopter ?

Le traitement complet contre les maladies du feuillage peut être réalisé dans les parcelles ayant atteint le stade 39, dernière feuille complètement étalée, et qui n’ont pas encore été traitées. Le produit ou le mélange de produits sera choisi en fonction des sensibilités propres à la variété.

Quant aux parcelles qui ont aussi atteint le stade 39 mais qui ont déjà été traitées avant ce stade, un second traitement englobant l’ensemble des maladies devra être réalisé 3 à 4 semaines après le premier traitement. Au cas où ce deuxième traitement est réalisé dans les prochains jours, il convient de prendre en compte le risque d’infection par la fusariose des épis dans les situations à risque et par la rouille brune sur variétés sensibles.

Fusariose des épis

Les situations à risque de fusariose sont les cultures de froment (les épeautres sont généralement moins sensibles) constituées de variétés sensibles dans les champs où le travail du sol a été réduit, de même que les variétés sensibles de froment après froment ou maïs, particulièrement lorsque les cannes sont encore apparentes dans la parcelle.

Le temps humide (orage…) favorise le développement de cette maladie ; celle-ci et pourrait donc être favorisée, ces derniers jours. C’est au stade floraison (au plus tard entre le début et la mi-floraison, stade 61 à 65) que l’on peut intervenir si nécessaire. Le recours au prothioconazole est le plus indiqué pour lutter contre les deux « types » de pathogènes (Fusarium spp. et Microdochium spp.) mais s’il a déjà été appliqué au stade 39, d’autres molécules doivent être privilégiées pour ce traitement. Le tébuconazole et le metconazole sont utiles uniquement contre les Fusarium spp.

Cécidomyie orange, pucerons et criocères

Des vols et des pontes de cécidomyies orange ont encore été observés lors des soirées du début juin, avec des intensités très différentes selon les champs. Dans de nombreuses parcelles, on ne voit pas, ou quasiment pas de cécidomyie orange. Toutefois, à proximité de champs sources, les vols peuvent atteindre, voire dépasser les 30 individus par m². Un champ source est un champ dans lequel du froment sensible, cultivé en 2018, a permis à l’insecte de se multiplier et de produire une réserve dans le sol.

Effet secondaire de certains fongicides

Il est possible que de nouvelles émergences se produisent encore durant les prochains jours, en pleine épiaison (= stade vulnérable) des champs les moins avancés. Le risque est assez faible et, sauf exception, ne justifiera pas de traitement insecticide spécifique. Toutefois, on peut profiter de l’effet secondaire des fongicides eux-mêmes sur la cécidomyie orange. En effet, des essais menés par le Centre wallon de recherches agronomiques ont montré que l’application de certains fongicides tue les cécidomyies orange. C’est particulièrement le cas du fluxapyroxad, de l’azoxystrobine et du tébuconazole. Là où cette opportunité se présente, le traitement fongicide sera idéalement appliqué en soirée, lorsque les femelles volent haut dans la végétation et sont exposées au traitement.

Concernant les pucerons, les populations sont faibles et les ennemis naturels, déjà bien présents devraient rapidement éteindre les populations. Les populations de criocères (lémas) sont négligeables. Plus présents dans les cultures de printemps, les criocères, même si les symptômes sont forts visibles, ne justifient pas une intervention.

Avoine…

Les traitements fongicides en avoine sont rarement rentabilisés. Les cultures observées sont saines ; sauf cas particulier, à vérifier par une observation de terrain, il n’est pas conseillé de mener une intervention fongicide.

… et orge brassicole

Les derniers semis (Liernu, le 27 mars) du réseau de champs d’observations ont atteint le stade dernière feuille (39). La pression des maladies dans la parcelle observée est faible. Cependant, il est conseillé d’appliquer un traitement préventif pour les orges ayant atteint ce stade afin de protéger les 4 dernières feuilles.

L’emploi d’un régulateur n’est normalement pas nécessaire. Toutefois, si le traitement est jugé utile, les régulateurs autorisés en escourgeon sont pour la plupart autorisés également en orge de printemps mais à des doses plus faibles.

A. Legrève, A. Nysten, C. Bataille, coordination scientifique « maladies » ; M. De Proft, « ravageurs », B. Bodson, R. Blanchard, R. Meurs, « phytotechnie », ; X. Bertel, coordinateur Cepicop

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