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Un bon millésime

tant en quantité qu’en qualité

La 33e édition du Space, qui s’est déroulé du 10 au 13 septembre à Rennes, s’est achevée, comme elle a commencé : sous le soleil, avec une bonne densité d’échanges. Son rayonnement international est un atout pour les exposants belges qui y ont vu cette année un très bon climat d’affaires. Retour sur l’édition.

Temps de lecture : 7 min

Bon millésime, atmosphère positive… La 33e édition du Space a été, pour les organisateurs, le reflet de la situation des filières d’élevage qui se trouvent actuellement dans un climat économique relativement apaisé grâce à une conjoncture un peu plus favorable. Elle a aussi permis aux éleveurs de se retrouver dans leur Salon qui est conforme à l’image qu’ils ont de leur métier : moderne et constructif.

Cette année, le salon a connu une légère baisse de fréquentation (-2,8 %, soit, 105.318 visiteurs) par rapport à l’année dernière pour un visitorat international stable en nombre (14.706 internationaux). Cette fréquentation internationale traduit les efforts de promotion réalisés à l’international. De nombreuses délégations de tous continents sont venues chercher les solutions nécessaires au développement des productions animales dans leur pays.

Cette édition était également placée sous le signe du climat. Déjà largement engagés dans des démarches en faveur de la lutte contre le changement climatique, les agriculteurs ont pu, à travers l’Espace pour demain, aborder des thèmes liés à la réduction des gaz à effet de serre, production et économie d’énergie, aménagement des bâtiments d’élevage…

L’innovation au centre

Cette nouvelle édition a de nouveau fait la part belle à l’innovation grâce aux 46 lauréats Innov’Space et ses quatre mentions spéciales. Parmi celles-ci, nous avions déjà présenté l’app « Aptimiz », une solution de mesure automatique et d’analyse du temps de travail. Disponible sur Internet, la plateforme de gestion de projets collaborative « Tell-me », mise en place par Tell Elevage, s’est également distinguée d’une troisième étoile (voir encart page suivante).

Côté aviculture, la société skov, s’est vue féliciter pour son iDOL 120 Chill Sensor, un capteur de refroidissement des bâtiments.

Dernière innovation primée, l’Eye Breed distribué par Axce, une firme dont l’awé groupe est actionnaire. Nous vous la présentons en p. 36 de la présente édition.

Un pôle génétique qualitatif

Les présentations animales ont également rencontré un grand succès cette année, avec 560 bovins (sur 1.500 animaux candidats) de 13 races différentes et 180 moutons.

Les races à l’honneur étaient la Salers pour les races à viande, et la Pie Rouge pour les races laitières. Pour la première fois, le Salon a organisé un Challenge Européen pour cette race en accueillant 45 animaux d’élite de France, de Belgique et d’Allemagne. La vente Genomic Elite, seule vente en Europe avec 31 lots de sept races différentes était également très attendue. L’enchère la plus élevée a été de 8.600 €.

Cette 33e édition a également été l’occasion d’annoncer un grand événement en Prim’Holstein pour 2022 avec l’organisation d’un challenge européen.

Des exposants belges satisfaits

Parmi les 35 exposants belges présents sur le salon, nous en avons rencontré une poignée.

Le premier ? Le fabricant d’aliments Dumoulin qui a depuis toujours un stand au Space. Pour Thibaut Vanvolsem, direction nutrition ruminants, la firme se doit d’en être. « C’est un salon professionnel très efficace pour rencontrer des partenaires et faire des affaires. » Car Dumoulin ne s’adresse pas qu’aux éleveurs mais aussi à d’autres fabricants d’aliments, pour tout ce qui est alimentation et conseils en formulation.

« À côté des produits classiques à base de graines de lin extrudés, nous présentons le concept Euroclim, soit une gamme d’aliments bovins composée de matières premières 100 % européennes, riches en oméga-3 et sans OGM. » Déjà utilisé en élevage blanc-bleu (en croissance-engraissement), il permet en outre une réduction des émissions de méthane de l’ordre de 30 % et présente un bon équilibre feed/food, soit un apport conséquent de matières premières non valorisables par les monogastriques (feed) par rapport à des aliments qui peuvent rentrer dans l’alimentation humaine (food).

Thibaut Vanvolsem : « Aujourd’hui, nos interlocuteurs sont les éleveurs mais nous expliquons à différents opérateurs que réduire son empreinte environnementale par litre de lait ou par kilogramme de viande produit – sans perte de performance et sans surcoût pour l’éleveur – est aujourd’hui une démarche réalisable, crédible et cohérente. À partir de là, c’est aux filières de s’en emparer et de communiquer sur les solutions qu’elles mettent en œuvre. »

Autre grande habituée du Salon, la firme Peters Mixer – Agrartechnik y est présente depuis plus de vingt ans. « Nous sommes spécialisés dans les mélangeurs à lisier, aussi bien en agricole que pour les stations de biométhanisation. » M. Peters, directeur de l’entreprise : « Pour nous le salon est d’autant plus important que nous avons beaucoup de demandes pour des installations en biométhanisation. Nous livrons dans toute l’Europe et l’exportation représente 80 % de notre chiffre d’affaires. »

Si les demandes pour des projets en « agricole » sont constantes, celles liées à la biométhanisation sont plus variables, mais ces deux secteurs représentent chacun 50 % de l’activité de la société. Il y a quelques années, elle a connu un boom en Allemagne pour la méthanisation, aujourd’hui c’est la France qui est en demande… « Nous sommes satisfaits de la conjoncture. Notre atout, c’est avant tout d’être bien implanté dans le secteur agricole ainsi qu’en Bretagne. Si nos clients nous connaissent, ils connaissent moins le deuxième aspect de notre activité. Il est pourtant très similaire à notre corps de métier mais c’est un nouveau marché. »

Pour la firme, le contact professionnel à Rennes est très qualitatif et international, ce qui lui permet d’avoir des contacts dans des pays où elle n’est pas présente. « C’est un très bon salon pour nous en sachant qu’on a beaucoup de recul. Pour nous, fabricants belge, il a fallu quelques années pour nous faire connaître mais maintenant que nous sommes bien implantés… »

Même son de cloche du côté des ateliers Robert qui sont très satisfaits des contacts pris lors du Salon.

Sébastien Robert : « Pour nous, le salon est encore plus intense que l’année dernière ». Cette année, ils y présentent leurs deux nouveautés : le godet-étaleur pour poulailler qui est pourvu de trappes hydrauliques, pour une manutention plus propre, et de vis crantées, pour une régularité d’épandage plus précise ; la mélangeuse trois vis qui peut aller de 30 à 45 m³.

«Cela se passe très bien pour nous car notre réseau se monte correctement au niveau des concessionnaires, la marque commence à être connue et les visiteurs sont curieux. C’est positif ! » Seul bémol : la firme aimerait engager de la main d’œuvre qualifiée : « Avec toutes les commandes, nous devrions pouvoir engager 25 personnes pour pouvoir tourner en deux pauses… mais trouver un bon ouvrier, c’est compliqué ! », regrette le manager.

Côté flamand, Dairy Farm, une entreprise courtraisienne spécialisée dans les produits d’aménagements d’étables pour bovins et de désinfection des pattes, était présente pour la cinquième année consécutive. « Au Space, nous ne présentons que des produits que nous vendons en exclusivité sur le marché français, qui représente 50 % de notre chiffre d’affaires. » Cette année ils proposent le Lightroof, des plaques de toit translucides isolées, qui permettent d’éclairer naturellement une étable tout en filtrant les rayons du soleil, évitant ainsi tout échauffement dans le bâtiment.

S’ils sont satisfaits du salon, cette année leur stand a été déplacé dans une allée moins fréquentée… « Cela ne nous empêche pas de prendre contact avec des distributeurs, des constructeurs et pour nous, c’est très important ! Car pour pouvoir vendre en Bretagne, il faut se faire connaître et le Space est un bon moyen. Il y règne un bon climat d’affaires. »

Eux aussi sont de retour dans les travées du Parc expo de Rennes depuis quatre ans, Agrimat voit une belle progression de ses ventes depuis deux ans après avoir connu une longue période de stagnation. Si la tonne a lisier représente le gros de leur activité, la firme travaille au développement de sa gamme d’épandeurs de fumier.« Nous sommes le constructeur que tout le monde connaît mais qui avait été perdu de vue.Les contacts sont bons. Nous reprenons du terrain. Nous avions délaissé les salons mais pour se démarquer il faut être présent, ne fût-ce que pour apporter de la confiance au client. Si on n’y est pas, on n’existe pas ! D’autant que les clients aiment l’aspect proximité avec une marque pour les rassurer en cas de pépin. Et ce la passe par la présence sur des salons ainsi que par un réseau de distribution!»

L’aquaculture se développe

Notons encore que le Space a ouvert ses portes à l’aquaculture cette année en organisant deux conférences sur le sujet, une visite de site, et en identifiant les entreprises qui pouvaient proposer une offre pour ce secteur.

Face au succès rencontré, un espace de stands dédié à cette filière sera mis en place en, 2020 qui se tiendra du mardi 15 au vendredi 18 septembre.

Propos recueillis par P-Y L.

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