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Les vaches taries avaient

besoin d’un coin à elles

Quand on construit une nouvelle étable, il faut faire des choix.

La famille Snels, de Hoogstraten, savait très bien ce qu’elle

voulait. Bien-être animal et ambiance d’étable optimale

étaient au cœur de leur projet. Rencontre.

Temps de lecture : 8 min

La ferme laitière de la famille Snels s’est considérablement agrandie au cours des 10 dernières années. Après tout, les deux fils ont rejoint l’entreprise. Aujourd’hui, le troupeau laitier compte 700 vaches.

De 40 à 700 vaches

Paul (48 ans) et Marleen (49 ans) pratiquent l’élevage depuis 1992. « Nous avons repris l’entreprise de mes parents », explique Paul. « C’était une ferme mixte typique avec une quarantaine de vaches et un quota de 200.000 l, environ 60 bovins blanc-bleu et quelque 25 ha de terres. Le cheptel viandeux a rapidement été converti en laitier. Deux ans après nos débuts, nous avons acheté 300.000 litres de quota supplémentaires. »

En 2007, place au premier agrandissement majeur : la construction d’une salle de traite avec une salle d’attente attenante. On y trait alors 130 vaches. Quatre ans plus tard, se jouxte une étable avec 200 animaux. Paul : « Dans la nouvelle structure se trouvent les laitières, dans l’ancienne sont gardés les jeunes bovins et les vaches taries. En 2014, 200 autres animaux rejoignent le troupeau, ce qui conduit à un agrandissement de la nouvelle étable (200 logettes). Une petite partie est réservée à une aire paillée pour les vêlages ».

Au cours de cette période, Ben (24 ans) a rejoint l’entreprise. Son frère Tom (22 ans) a suivi en 2016, et sa petite amie Isabelle (21 ans) en 2018.

L’année dernière, la dernière extension (provisoire) a été réalisée. « Dans le nouveau bâtiment, les vaches taries sont préparées au vêlage de manière optimale. Elles disposent d’une grande aire paillée. Dans l’autre moitié, nous avons placé 200 logettes supplémentaires. »

Cela représente un total de 650 vaches laitières avec environ 60 vaches taries. Bien que les animaux restent toujours dans l’étable, les besoins en surfaces fourragères sont importants. Quelque 200 ha sont travaillés, du maïs est également acheté.

Chacun a sa tâche

Chaque membre de la famille se concentre sur certaines tâches de l’entreprise. Elles se sont distribuées naturellement au fur et à mesure que l’entreprise a grandi. Après tout, chacun a ses propres spécificités et compétences.

Paul est responsable du suivi général de l’entreprise. Il assure avec Isabelle la gestion des effluents d’élevage. Il s’occupe d’une partie de la traite et du suivi des vaches vêlées. Paul est également responsable des soins aux vaches.

Ben se trouve souvent dans la fosse de traite, avec l’un des employés. Il est responsable du suivi de la fertilité. Chaque semaine, les vaches sont examinées pour le contrôle de gestation. Il est également responsable de la gestion des prairies. La famille Snels s’occupe elle-même de la gestion de ses terrains, à l’exception des semis, des traitements et de la coupe du maïs.

Tom s’est spécialisé dans la réalisation des rations et les soins aux onglons. Tom : « En règle générale, nous traitons les onglons trois fois par lactation. Après tout, nous préférons travailler préventivement ! »

En plus de l’administration, Isabelle s’occupe des veaux, aide aux inséminations artificielles et aide aussi à la traite. « Avec l’arrivée d’Isabelle, j’ai pu me libérer de certaines tâches », ajoute Marleen. « Nous avons aussi récemment embauché deux employés permanents. C’était nécessaire, en particulier pour nous aider dans la traite. Une fois l’étable vide, les logettes sont nettoyées et les tables d’alimentation affouragées. »

La traite, ce travail quotidien

« Les traites ont toujours lieu de 4h45 à 9h, tant au matin qu’au soir. Au début, cela ne nous prenait que deux fois 45 minutes par jour », rit Paul.

« Aujourd’hui, cela signifie que nous y passons une grande partie de la journée (8 heures de travail) avec plusieurs personnes ! En 2008, nous avons opté pour une sortie rapide 2x18 côte à côte. Mais l’agrandissement de notre cheptel l’a rendue trop petite. Raison pour laquelle nous l’avons étendue en 2x20 postes. » Passer au robot de traite n’a jamais été une option. « Ce serait trop restrictif chez nous ! »

Aujourd’hui, la ferme Snels produit 7,5 millions de litres de lait par an, soit une moyenne de 10.000 l/vache/an, soit environ 32 l/vache/jour. Malgré ce volume, le camion-citerne de la Laiterie des Ardennes vient toutes les 36 heures pour la collecte du lait. « Nous produisons du lait de bonne qualité, avec une teneur moyenne en matières grasses de 4,2 % et 3,55 % de protéines et un taux cellulaire oscillant entre 130 et 160.000 unités. Nous accordons beaucoup d’attention à l’alimentation mais aussi à l’hygiène pendant la traite. Nous travaillons ici principalement à titre préventif. Tout d’abord, nous effectuons un prétrempage des trayons pour les désinfecter et ce, depuis 2015. Les trayons sont ensuite essuyés. Vient ensuite le placement de la griffe. Après la traite, place au post-trempage, afin d’obturer les trayons par un film protecteur.

Choyer les taries

Au fur et à mesure de la croissance de l’entreprise, d’autres besoins sont apparus. « Nous avons remarqué que les vaches taries n’avaient pas assez d’espace », poursuit Paul. « Après tout, ces animaux de haut rang doivent pouvoir se coucher suffisamment. Parce que nous étions limités en place, nous avons retiré ces vaches du groupe 6 semaines avant le vêlage. On leur a ensuite donné une ration spécifique pendant deux semaines, mais elles ont dû ensuite retourner dans le grand groupe. Quelques jours avant le vêlage, nous les avons emmenées sur l’aire paillée. Des conditions pas idéales ! »

On avait donc besoin d’une aire spécifique supplémentaire. Elle est arrivée avec la nouvelle étable en 2018. L’atmosphère de l’étable a fait l’objet d’une grande attention. Après tout, cela améliore le confort et donc le bien-être des animaux.

Pour une atmosphère optimale

La largeur de la structure est d’environ 38 m pour une longueur de 70 m, le faîte est à 10 m de hauteur. Les côtés sont maintenus ouverts autant que possible pour assurer une bonne ventilation pour les animaux. « Des rideaux réglables ont été installés », explique l’éleveur. En fonction de la vitesse du vent, de la température extérieure et de la pluie, le rideau se déplacera automatiquement vers le haut ou vers le bas. Ceci en combinaison avec des ventilateurs qui ventilent et rafraîchissent l’étable. Ces ventilateurs – qui pendent dans le sens longitudinal – se mettent en action à partir de 18 ºC. « Les vaches préfèrent une température comprise entre 10 et 15 ºC. À partir de 18 ºC, elles peuvent avoir un stress thermique. »

Les rideaux restent ouverts autant que possible. Ils ne se ferment que lorsqu’il y a un fort vent d’orage et lorsqu’il pleut. Nous voulons juste garder les logettes au sec. Après la pluie, l’air frais doit retourner à l’intérieur de la stabulation ».

Un rideau opaque à 98 % a été choisi, ce qui arrêtera le vent et la pluie mais empêchera la condensation. « La famille Snels a opté pour des rideaux blancs transparents. Lorsqu’ils sont fermés, cela donne une impression plus lumineuse que les versions vertes ou noires. Les vaches ont besoin de beaucoup de lumière pour avoir une bonne fertilité. »

La voile est suspendue à l’extérieur de l’étable. Lorsque le rideau se ferme, il est soulevé de bas en haut jusqu’à la hauteur désirée. De cette façon, l’air extérieur peut toujours entrer dans la structure par le haut.

« L’air peut ainsi pénétrer loin dans l‘étable sans qu’aucun courant d’air ne tombe sur les vaches. »

Notons qu’un grillage a également été placé pour empêcher l’entrée d’oiseaux dans l’étable. « Nous préférons ne pas en avoir car ils peuvent apporter des maladies. Dans l’ancienne grange, nous avons parfois des étourneaux qu’il est difficile de faire sortir. C’est pourquoi nous avons opté pour une barrière supplémentaire. »

 Comme ce filet à oiseaux est monté à l’extérieur, il est toujours nettoyé de façon naturelle grâce à la pluie. Il est parfaitement conforme aux dernières normes de sécurité relatives aux rideaux automatiques.

La faîtière semi-ouverte est constituée de panneaux translucides et dont le côté nord a été laissé ouvert. C’est par cette sortie que l’air chaud est évacué. Le reste de la grange est entièrement isolé.

L’atmosphère de la grande étable est également très bonne. L’étable la plus ancienne, qui abrite actuellement de nombreux jeunes bovins, est adjacente à la salle d’attente de la salle de traite. Et vu que cette dernière est souvent pleine de vaches en attente d’être traite, la circulation d’air est moins bonne.

Meilleure vue d’ensemble

Depuis la construction de la nouvelle étable, les vaches taries sont déplacées dans leur propre étable 6 semaines avant le vêlage. Elles y reçoivent une ration adaptée. Elles passent les deux dernières semaines sur une grande aire paillée.

« Nous pouvons voir la différence avec le passé » ; explique Ben. « Les vaches vêlent plus facilement, dans des conditions plus hygiéniques, elles sont moins sensibles aux maladies, et sont moins raides. » Ces conditions plus favorables se traduisent également par une augmentation de la production. « C’est une vue d’ensemble », ajoute Tom. « La surveillance de l’insémination artificielle est plus rigoureuse, les rations sont surveillées encore plus étroitement et le logement est plus respectueux des animaux. Nous essayons de travailler aussi efficacement que possible et tout est fait avec des protocoles bien déterminés. »

Dans le nouveau bâtiment, les vaches en lactation sont gardées dans des logettes profondes.

Ben : « Avec un mini-chargeur, nous les remplissons avec de la fraction solide du lisier. Cela fait un an qu’ils ont investi dans un séparateur de phases qui sépare le lisier en deux fractions : solide et liquide. La fraction solide peut être utilisée en toute sécurité comme litière. Dans l’autre étable, on retrouve des matelas dans les logettes. »

Notons que les logettes de la nouvelle étable donnent aussi aux vaches plus d’espace pour se lever. « Nous avons également placé de grands abreuvoirs. L’importance de l’eau potable est souvent sous-estimée ! Nous les nettoyons deux fois par semaine pour maintenir une bonne qualité d’eau pour nos vaches. »

D’après Anne Vandenbosch

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