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Les matières premières agricoles,

un bon indicateur de la santé de notre économie ?

Le FMI, dans ses perspectives sur l’économie mondiale d’avril 2019, a consacré un article spécial

sur le lien entre les cours des produits de base et l’activité économique. Deux raisons encouragent le FMI à faire cette analyse. D’une part, les produits de base pèsent encore dans le commerce

mondial pour environ 17%. Et d’autre part, ces produits sont stockables et cela peut donner

une idée de l’évolution de l’offre et de la demande, et des changements de tendance.

Temps de lecture : 3 min

Les matières

premières agricoles et ses exceptions

Dans son étude, le FMI a bien évidemment pris en considération toutes les matières premières, ce qui nous permet néanmoins de tirer des conclusions intéressantes sur les matières premières agricoles. Car même si les cours des produits agricoles, en particulier ceux des denrées alimentaires, ne sont en général que légèrement en phase avec l’activité économique, il existe des exceptions.

L’une de ces exceptions, souligne le FMI, est le coton qui est relativement bien synchronisé avec la production industrielle mondiale, alors qu’en général, les aliments et les boissons sont plus synchronisés avec le PIB (produit intérieur brut) mondial, le revenu jouant un rôle plus important que la production dans leur demande. Selon les calculs établis par le FMI, il ressort que trois matières premières agricoles, en dehors du coton, sont synchronisées avec la production industrielle et le PIB, à savoir le blé, l’orge et le soja.

Apportons cependant une nuance, car comme pour le coton, l’élément du revenu reste un facteur déterminant, mais il n’empêche que ces trois matières premières, avec toutes les autres bien évidemment, peuvent en dire beaucoup sur l’état de l’économie mondiale. D’autant plus, comme le souligne le FMI, surtout lorsque son contexte est marqué par des fluctuations importantes, le besoin d’évaluation en temps réel et de prévisions étant alors plus manifeste que jamais.

Il est donc évident que les matières premières agricoles synchronisées peuvent être un indicateur précurseur tout comme les autres matières premières et c’est donc l’ensemble qui sert d’indicateur.

L’impact des fluctuations climatiques

Même si cela ne ressort pas de l’étude du FMI, le prix des matières premières agricoles peut être fortement influencé par les conditions climatiques qui viennent naturellement peser à la hausse ou à la baisse sur la production. Cet impact sur la production aura alors un effet sur le prix des matières premières agricoles avec une conséquence inévitable sur la demande. Par conséquent, l’interprétation qu’on pourrait en faire ne serait en rien liée à un signal de ralentissement ou d’accélération de la production industrielle ou du PIB.

Par contre une hausse des prix des matières premières agricoles aura un impact immédiat sur la demande. Cette dernière est bien sûr assez inélastique, c’est-à-dire assez insensible au prix, étant donné qu’il faut bien se nourrir. Mais cela peut néanmoins alors devenir le signal d’un ralentissement futur du PIB.

Comme quoi tout se tient et cette analyse témoigne de l’importance de tous les indicateurs pour tenter de décrypter les tendances économiques.

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