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Pour l’avenir de nos jeunes, il faut des piliers solides !

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Une rapide impression sur l’année agricole qui vient de se clôturer m’impose de dissocier les spéculations animales et végétales. Je suis très inquiet pour l’avenir de la production bovine dans notre pays. Celle-ci va droit dans le mur. La situation est catastrophique pour nos éleveurs (et engraisseurs) qui travaillent extrêmement dur au quotidien et ne dégagent plus la moindre rentabilité. Fatigués, écœurés, nombre d’entre eux mettent un terme à leur activité. C’est très triste pour la vie de nos campagnes.

Le consommateur se détourne de la viande sans cesse sous le feu de la critique. Pire, dans nos grands espaces d’accueil touristique tels que les aéroports et les grandes gares, la restauration privilégie très largement la viande d’importation aux dépens du BBB notamment. Au marché de Ciney, par exemple, le désarroi est immense. Si nos responsables politiques ne prennent pas le problème à bras-le-corps très rapidement, nos campagnes sont bientôt orphelines de leur bétail, j’en ai la conviction.

La situation est moins alarmante du côté des productions végétales, du moins pour les céréales, qui ne posent guère de difficultés sur le plan phytotechnique, mais dont la rentabilité tout juste acceptable devrait être largement relevée. Le sort de la betterave est nettement plus préoccupant ; autrefois pilier de notre agriculture, elle est devenue presque un paria par manque cruel de rentabilité. Au point que de plus en plus d’agriculteurs s’en détournent pour trouver, dans les belles plaines de Hesbaye, un profit plus sûr et immédiat dans la location de terres ! Quid de l’avenir de l’agriculture à moyen et long terme ? Et quid de l’avenir des jeunes ?

En cette nouvelle année, je souhaite ardemment que la rentabilité s’améliore pour les éleveurs et pour les productions végétales… réalisées par les agriculteurs. Les contrats sont une source de revenus sûrs, mais aussi une voie sans avenir. Par ailleurs, pratiquement toute l’industrie de la transformation est localisée en Flandre. Quel avenir pour les agriculteurs wallons ?

Du côté de la viande, aujourd’hui en raison de l’épidémie de peste porcine africaine en Chine, la production porcine revit après 30 ans de banalisation. Je pose la question : doit-on attendre une crise mondiale pour relancer la production de viande ? Les medias exagèrent avec leurs messages sur la manière dont les consommateurs doivent s’alimenter ! Dans nos régions privilégiées, la viande, c’est mauvais, le pain c’est mauvais ! Avec quoi le citoyen peut-il encore se nourrir ? L’Homme est-il devenu un herbivore ? Que font nos instances politiques ? Je ne les sens guère se mobiliser ? Le monde agricole se sent délaissé, esseulé !

Claude Bodson

, négociant et agriculteur

à Villers-l’Evêque

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