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Croissance ralentie de la collecte laitière européenne

Après un premier trimestre relativement dynamique (+1,5 % par rapport à 2019), la croissance de la collecte de l’UE 27+RU a fléchi en avril de 0,8 %. Si seulement 1/3 des pays affiche une production en recul d’une année sur l’autre, la quasi-totalité des autres ont enregistré un ralentissement de leur production entre mars et avril.

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En Allemagne, après une hausse de +1,2 % au 1er trimestre 2020, les livraisons de lait connaissent un ralentissement depuis la fin du mois de mars. Elles ont progressé de 0,6 % par rapport à 2019 en avril et de 0,8 % en mai. Stable au 1er trimestre, le prix du lait à la production a reculé de 7 €/1.000 l en avril. Il s’établissait à 320 €/1.000 l (-1,8 %) pour le lait conventionnel ramené à 38 g/l de MG et 32 g/l de MP. Les hausses des prix du beurre et de la poudre maigre enregistrés en mai devraient cependant entraîner un rebond des prix du lait sur la fin du 1er semestre.

La collecte laitière aux Pays-Bas n’a pas été affectée par la propagation du Covid-19 dans le pays et a poursuivi sa progression en avril (+1,6 % par rapport à 2019). Sur les 4 premiers mois de l’année, elle affiche une hausse de +2,3 % /2019 (effet année bissextile neutralisé). Friesland Campina a néanmoins, en juin, abaissé pour la 3e fois son prix (-5€/t), ramené à 325 €/t (-9 % par rapport à 2019).

En Pologne, le prix du lait en monnaie locale a reculé en avril de 3 % d’un mois sur l’autre, dans le sillage des commodités laitières, et se retrouve 2 % sous son niveau de 2019. En outre, le pays subit des conditions météorologiques très sèches depuis mars. Après avoir affiché une hausse relativement dynamique au 1er trimestre (+2,2 %), la production a en conséquence considérablement ralenti en avril (+0,4 % par rapport à 2019).

Évolutions divergentes dans les îles britanniques

L’Irlande a finalement passé sans encombre son pic de collecte en mai. Les transformateurs irlandais craignaient une apparition de la Covid-19 au sein des sites industriels, avec des conséquences sur la présence des employés. Il n’en a rien été et les coopératives irlandaises ont même pu traiter un volume de lait supérieur à celui de 2019. La collecte a en effet affiché une hausse de +3,5 % en avril et elle devrait également être en progression de quelques pourcents en mai. Sur les 4 premiers mois de l’année, les données officielles enregistrent une progression de +3 %.

Cette évolution de la production s’est cependant réalisée avec des prix en baisse. Alors que le prix de base (3,7 % de MG et 3,3 % de protéines) était supérieur à celui de 2019 en février, il a perdu 11 % en deux mois, soit -36€/t, pour être ramené à 294 €/t (-6 % par rapport à 2019). Mais la baisse des cours a été stoppée en mai, certaines coopératives ayant annoncé une stabilité des prix d’un mois sur l’autre.

À l’inverse, le Royaume-Uni a connu en avril (-1,6 % par rapport à 2019) son 7e mois consécutif de repli des livraisons de lait. Sur le premier quadrimestre, le recul se chiffre à -1,8 %. Si la moitié des éleveurs a été touchée par une baisse des prix du lait, celle-ci semble avoir été somme toute limitée. Entre février et avril, le prix a reculé d’environ 4 %, soit une baisse équivalente à celle de 2019 et moins forte qu’en 2018 (-7 %). Les gouvernements d’Angleterre et du Pays du Galles ont annoncé un plan d’aide aux éleveurs laitiers. Pour en bénéficier, ces derniers devront démontrer avoir subi une réduction de 25 % ou plus du prix moyen payé pour leur lait en avril et en mai, par rapport à février 2020. Les agriculteurs éligibles auront droit jusqu’à 10 000 £ pour couvrir environ 70 % de leurs pertes de revenus.

Mêmes ralenties par rapport au mois de mars, les collectes italienne et espagnole sont demeurées relativement dynamiques en avril (respectivement +2 % et +3 % par rapport à 2019).

En somme, la croissance de la collecte européenne a ralenti en avril (+0,8 % vis-à-vis de 2019) après avoir affiché pendant 5 mois des hausses supérieures à 1 %. Le rebond des cours des ingrédients laitiers enregistré en mai pourrait redynamiser la collecte au 2nd semestre, à moins que la crise économique mondiale ne réduise la demande internationale et par voie de conséquence pèse sur les cours.

D’après Tendances

Lait et Viande (Idele)

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