de famille » reste d’actualité !
de l’agriculture en province de Hainaut. « Celle-ci a su s’adapter
et saisit aujourd’hui des opportunités pour se développer
de manière raisonnée et même, dans certains cas, se tourne
vers une agriculture plus familiale et biologique. »
La réalisation de ce rapport sur 30 ans d’évolution de l’agriculture en Hainaut et de la fertilité des sols agricoles « vise à montrer qu’il faut s’extraire des idées simples et faire des constats objectifs sur la réalité de la situation à l’échelle locale ». Pour objectiver les faits, le document s’appuie sur l’analyse de 1,8 million de données recueillies notamment par le Centre pour l’agronomie et l’agro-industrie de la province du Hainaut (Carah) dans le cadre de ses missions auprès des agriculteurs.
Pourquoi décrire une situation sur la base de 30 années d’observation ? Parce que c’est le temps nécessaire pour établir l’évolution de phénomènes extrêmement lents comme la désertification des sols, la hausse ou la baisse des teneurs en minéraux ou en matières organiques des sols…
Le décryptage de ces centaines de milliers de données est une manière d’apporter des réponses claires et objectives aux nombreuses questions que se posent les citoyens qui, souvent, évoquent davantage les effets néfastes de l’agriculture sur l’environnement que l’apport essentiel des professionnels de ce secteur au bien-être quotidien de la société.
Moins de fermes, mais d’une taille plus grande
Après avoir atteint un pic vers les années 2000, le nombre de fermes affiliées au service de comptabilité de gestion du Carah est en diminution, suivant en cela l’évolution du nombre d’exploitations total tant à l’échelle du pays, que de la région wallonne et de la province hainuyère. Entre 1987 et 2017, ce nombre a reculé de 67 % en Hainaut, glissant de quelque 9.500 exploitations à moins de 3.950.
Parallèlement, la superficie moyenne des fermes n’a cessé de croître au cours de cette même période, de 25 ha à 53 ha en Hainaut (et même de 40 à 80 ha pour les fermes affiliées aux services du Carah).
Plus largement, aux niveaux du pays, de la région et de la province, on observe que la surface agricole utile a légèrement diminué au cours de ces 30 dernières années, en lien en partie avec l’extension de l’habitat et des parcs industriels.
La main-d’œuvre présente dans les fermes n’ayant pratiquement pas évolué au cours de cette période, la charge de travail s’est considérablement accrue. D’où de gros investissements pour racheter des terres, améliorer les infrastructures et acquérir des équipements.
Concernant le cheptel, le nombre moyen de bovins détenus par les exploitations affiliées au Carah est passé de quelque 65 à 110 têtes entre 1987 et 2017. À l’échelle nationale, comme régionale et provinciale, les effectifs bovins ont régressé en chiffres absolus, mais on dénombre davantage de têtes de bétail par exploitation.
Diversifications en cours : bio, circuits courts, maraîchage…
Du côté des productions végétales, il y a 30 ans, l’assolement de l’exploitation agricole hainuyère moyenne se partageait essentiellement entre les céréales (50 %), les betteraves (25 %) et le maïs (22 %).
Aujourd’hui, la diversification est en marche : la forte réduction des superficies consacrées à la betterave a été compensée par l’accroissement spectaculaire de la culture de la pomme de terre. La sole céréalière reste stable, par contre les superficies dédiées à la culture des légumes augmentent régulièrement.
Une donnée importante apparaît clairement : pour l’ensemble de ces cultures, les exploitants veillent à utiliser les engrais et pesticides de manière de plus en plus parcimonieuse.
De nouvelles tendances s’observent également ces dernières années. L’apparition de ceintures alimentaires périurbaines, les pratiques de l’agriculture biologique et de la diversification agricole favorisant les circuits courts sont désormais une réalité quotidienne. D’autres dynamiques plus collaboratives se mettent aussi en place, tels les jardins collectifs ou les entreprises de réinsertion par le maraîchage.
La fertilité des sols ne montre aucun relâchement : un démenti cinglant à une critique récurrente !
Qu’en est-il de la désertification des sols agricoles, décrétée comme une vérité absolue dans certains milieux ? « Depuis les années ‘50, le laboratoire de pédologie du Carah mesure les indicateurs de fertilité dans les échantillons apportés par les agriculteurs.
Observons l’évolution des différents paramètres indicatifs de cette fertilité, au cours de la période 1987-2017.
L’acidité
« En prélevant des éléments minéraux dans le sol, les plantes libèrent des acides. L’acidification est un processus naturel », rappelle Michel Van Koninckxloo. En Hainaut comme en Wallonie, les valeurs moyennes du pH s’avèrent d’une très grande stabilité à travers les années (1987-2017) et très légèrement inférieures aux valeurs recommandées. La pratique du chaulage doit donc être maintenue, mais il n’existe aucune tendance à l’acidification des sols.
La fertilité chimique
Bon à retenir
