
En parallèle, le climat sec au Brésil retarde actuellement les semis de soja, ce qui pourrait retarder la future récolte de plusieurs semaines.
Hausse également pour le colza
Dans le sillage du soja, le prix du tourteau de colza a évolué également en hausse. Pour la troisième année consécutive, la récolte dans l’Union européenne a reculé et atteint un niveau très bas : – 21 % par rapport à la moyenne 2015-2019 pour l’UE-28 (17,6 Mt Royaume-Uni inclus). La récolte en Ukraine, premier fournisseur de l’UE en graine de colza, a également chuté (-28 % par rapport à 2019).
La disponibilité européenne de tourteau de colza est ainsi attendue en baisse de 10 % par rapport à 2019/20, entraînant possiblement une tension sur l’offre en tourteau de colza non-OGM. Face au déficit hydrique durant la période de semis (août), une nouvelle diminution des surfaces de colza est attendue en France pour la récolte 2021.
Céréales : marché tendu en mer Noire
En France, les prix des céréales connaissent également un mouvement de hausse depuis la fin de l’été. Le prix du blé a récemment dépassé le seuil des 200 €/t sur le marché à terme d’Euronext, soit le plus haut niveau depuis plus d’un an et demi. Si la production mondiale de blé est estimée à un niveau record pour la campagne agricole 2020/21 (juillet à juin), la récolte de l’UE-28 (129,3 Mt) est aussi inférieure à 2019 (-12 %). Mais c’est avant tout la situation en mer Noire qui est à l’origine de la récente hausse des prix du blé.
Bien que la Russie ait enregistré la seconde meilleure récolte de blé de son histoire (83 Mt ; +13 %), la très forte demande sur cette origine soutient les prix. En septembre, le pays a enregistré des exportations mensuelles records (plus de 5 Mt). La dévaluation du rouble accentue la hausse des prix intérieurs. En monnaie locale, le blé n’a jamais été aussi cher. Face à cette inflation alimentaire, le gouvernement a évoqué l’instauration de restrictions à l’export en seconde partie de campagne.
Parallèlement, les conditions climatiques dans certaines régions du monde soulèvent des inquiétudes : le climat sec en Argentine a déjà entamé le potentiel de rendement des blés qui seront récoltés cet hiver et le déficit hydrique conséquent qui se développe en Russie pourrait pénaliser la récolte 2021 (mauvaise levée des semences, moindre résistance hivernale).
Dans ce contexte, début octobre, la cotation du blé sur le marché physique (départ Eure-et-Loir) a dépassé de 17 % (+28 €/t à 191 €/t hors majorations) celle d’octobre 2019.
En ce qui concerne le maïs, l’arrivée des récoltes de l’hémisphère Nord amoindrit un peu la hausse des prix, même ceux (départ Eure-et-Loir) sont supérieurs de 10 % (+15 €/t). La récolte mondiale de la nouvelle campagne (2020/21) est toujours estimée par le département américain de l’Agriculture sur un niveau record (1,16 milliard de tonnes), même si les productions états-uniennes, européenne et ukrainienne sont finalement moins bonnes qu’attendues, du fait entre autres de la sécheresse estivale.
Parallèlement, l’augmentation des prix du maïs en Chine stimule la demande à l’importation de la part de l’Empire du milieu, ce qui contribue à la fermeté des prix internationaux.
