
Impact du Brexit sur l’industrie ovine irlandaise
Estimation du revenu
Berger, un métier d’antan… vraiment ?
Alors que la plupart des types d’agriculture en France ont connu une baisse significative du nombre d’exploitations sur la période 2002-2020, le nombre d’exploitations ovines et caprines reste inchangé.
Le nombre de bergeries reste relativement constant et le taux de reprise de celles-ci est relativement élevé, soit une moyenne de 94 %. Le pourcentage de nouveaux éleveurs ovin par an est en moyenne de 9 %, mais selon les régions il varie entre 8 % et 14 %. Un certain nombre de bergers sont des nimaculteurs, soit des personnes non issues du milieu agricole. La carrière moyenne d’un producteur d’agneaux dure entre 25 et 30 ans. En moyenne, les personnes quittent le secteur à l’âge de 60 ans (=moyen). En 2017-2018, 506 producteurs de viande d’agneau se sont installés ; 30 % d’entre eux ont démarré sous un statut de GAEC (= forme française de coopération). Dans ce secteur, l’âge moyen des éleveurs augmente. Quelque 24 % des jeunes entrepreneurs ont plus de 40 ans et 24 % des moutons à viande sont élevés par un chef d’exploitation de plus de 55 ans.
Qu’en est-il des NIMAculteurs ?
Un autre sujet développé : l’aide à l’accès au métier de berger pour les personnes non-issues du milieu agricole. Une étude a été menée en Bretagne, en Occitanie et dans la région lyonnaise afin de comprendre les problèmes spécifiques liés à cette « population » et de voir quels facteurs entravent ou favorisent leur accès.
Qui sont ces nimaculteurs ? Ils n’ont pas de profil spécifique, ils entrent souvent dans le milieu à un âge plus avancé et souvent après une reconversion professionnelle. Nombreux sont ceux à avoir un lien avec l’agriculture, mais par mi les autres motivations, on retrouve la quête de sens ou la recherche d’un autre mode de vie. La plupart du temps, ils ont des valeurs très spécifiques et commencent l’élevage avec des attentes très élevées. Ils doivent toutefois se heurter avec : le manque de compétences de base, le fait d’être ignoré par le secteur existant, la faible crédibilité vis-à-vis des banques, par exemple, et des projets dont la portée est peu réaliste. En revanche, ces nouveaux-venus peuvent apporter une grande expérience extérieure, il n’y a pas de pression familiale et ils sont généralement très motivés.
Ce qui peut être fait pour faciliter cette entrée dans le milieu, c’est de communiquer positivement sur le secteur agricole et de mieux informer les agences pour l’emploi sur les possibilités d’emploi en agriculture. Les possibilités de formations sont très importantes : formations pratiques, davantage de stages pendant la formation, s’occuper de l’accueil des nouveaux arrivants, fournir des espaces de « formation » et essayer de parler « la même langue ». Pour l’accompagnement de ces nouvelles installations, il y a encore un gros travail à réaliser par les autorités : être mieux préparé aux projets atypiques, simplifier la procédure d’accès à la profession, favoriser l’intégration au sein du monde agricole… Et le dernier bon conseil : travailler en collectif.
Une question qui surgit spontanément à l’écoute de cette approche est de savoir si nous, en Belgique, ne devrions pas également accorder plus d’attention aux différents aspects liés à l’entrée dans le secteur de personnes extérieures au milieu agricole ?
« Declic travail » ou l’attention portée aux conditions de travail
Declic travail est une application informatique permettant de sensibiliser les éleveurs ovins à leurs conditions de travail et de les guider dans l’organisation de leur travail. Cela peut se faire par la valorisation de bons exemples d’approches du secteur ou/et en attirant l’attention sur les conditions de travail dans la formation, l’éducation et le conseil aux exploitations.
Cette application propose des solutions du point de vue des relations humaines, de l’organisation du travail et des conditions de travail. Dans la recherche de solutions, l’application prévoit 6 thèmes possibles : l’organisation et la simplification du système de l’exploitation, la gestion des bâtiments, les équipements, le personnel, le travail administratif, la transformation et la commercialisation.
LEs conditions de travail sont une thématique importante. En effet, une vaste enquête montre que 77 % des personnes interrogées déclarent que la gestion administrative de la ferme est lourde, 75 % déclarent avoir moins de temps pour eux qu’ils ne le souhaiteraient, 66 % pointent du doigt la lourdeur de la charge de travail physique dans leur exploitation. Ce projet cherche des moyens de travailler mieux (plus facilement). Les piliers de base sont : des bâtiments bien structurés, des matériaux et des équipements adaptés ; une gestion simple et cohérente ; et de bonnes relations interpersonnelles.
Afin d’échanger des expériences, des groupes sectoriels ont été créés avec des éleveurs, des conseillers, des enseignants et des experts de différentes régions. En outre, des outils sont en cours de développement pour soutenir les conseillers d’exploitation. Entre autres, des vidéos seront réalisées pour illustrer la bonne approche, mais aussi des discussions de groupe avec les bergers. Différents sujets peuvent être abordés et approfondis : l’organisation de la traite, le soin aux onglons, l’organisation de la période d’agnelage, les contrôles de gestation, l’approche de la protection contre les chiens ou les loups…
Apprendre des pays voisins
En Belgique, il y a très peu d’investissements en termes de recherches appliquées en élevage ovin. Si nous voulons prêter attention aux évolutions et aux nouvelles possibilités qui se dessinent, nous devons nous tourner vers nos pays voisins. Dans un prochain article, nous examinerons de plus près les formes alternatives de pâturage, les aspects génétiques, la durabilité, le bien-être des animaux et la production de ses propres protéines.
