Le Parlement émet des réserves sur son déploiement
Les eurodéputés de la Commission de l’Agriculture ont émis certaines craintes à la fois sur le risque de voir les inégalités se creuser concernant l’accessibilité à ces innovations et le risque de dépendance des agriculteurs.
Soutien aux petites exploitations
L’agriculture de précision est déjà une réalité pour certains exploitants agricoles, mais certains eurodéputés de la Comagri ont exprimé leurs craintes de voir les inégalités se creuser concernant l’accessibilité à ces innovations. Ils soulignent notamment la nécessité d’un soutien de l’UE et des États membres aux petites exploitations afin de leur permettre d’accéder de manière équitable à un haut débit rural et de former les agriculteurs pour qu’ils acquièrent les connaissances numériques nécessaires.
Selon un expert irlandais, il est crucial dans un premier temps de former au numérique les agriculteurs en particulier dans la façon dont l’IA peut leur venir en aide, cela permettra de les inciter à adopter ces techniques. Il précise aussi que « le déploiement de certains outils peut être simple et à faible coût.
Craintes autour de la dépendance des agriculteurs
Une autre crainte soulevée par un écologiste français concerne la dépendance des agriculteurs vis-à-vis des entreprises commercialisant ces nouvelles technologies et qui, bien souvent, sont les mêmes que celles qui leur vendent déjà pesticides et engrais. Il se demande ainsi comment il sera possible de protéger le pouvoir décisionnaire des agriculteurs. Pour une chercheuse américaine, la dépendance sera double, à la fois financière mais aussi technologique. Elle ajoute que dans ce contexte, il sera crucial de connaître précisément en amont du déploiement de l’IA, les coûts globaux liés à la mise en place de ces innovations.
La problématique du partage des données
D’autres interrogations des eurodéputés concernent la gestion des données relatives à l’exploitation agricole. En effet, ils se demandent comment se fera le partage des données et qui aura accès à celles-ci, et donc comment protéger les données des agriculteurs. Ils s’interrogent aussi sur la rémunération des agriculteurs pour fournir ces données.
Face ces questions sans réponses pour l’instant, la Commission européenne a indiqué qu’elle travaille sur des règlements d’exécution afin de proposer un cadre législatif sur la nouvelle économie numérique de l’UE.