On jalonne l’emplacement du linéaire et des arbres isolés au préalable. Il faut prévoir suffisamment de main-d’œuvre et de matériel de plantation (penser aux sacs et bâches), définir le rôle de chacun et organiser la logistique des plants (transport et positionnement pour respecter le plan de plantation).
Entreposage des plants entre la livraison et la plantation
Pour un délai inférieur à 2 ou 3 jours, les plants sont entreposés sous une bâche dans un endroit ombragé et frais. On arrose les racines et les recouvre avec un linge humide.
Dans le cas d’un délai supérieur, on délie les bottes pour éviter l’échauffement des racines et on les mettra en terre dans une jauge arrosée régulièrement (attention aux campagnols).
Attention que les plants en godet doivent être stockés à l’extérieur dans un endroit ombragé et abrité des vents desséchants du N-E, ils doivent être arrosés si nécessaire (1 x par semaine). S’ils devaient être stockés à l’intérieur, le lieu doit être aéré et lumineux (même hors période de végétation).
Plantation
On procède comme suit :
– Labourer le sol et le fraiser, ou du moins le fraiser, la plantation et la reprise des plants seront facilitées ;
– Planter de préférence à la Sainte-Catherine (du 15 au 30 novembre.) pour assurer un pré-enracinement de la haie, une reprise vigoureuse et une plus grande résistance à une éventuelle sécheresse printanière ;
– Positionner un cordeau et planter bien rectiligne pour faciliter les dégagements ultérieurs.
– Bien protéger les racines des plants du vent et du soleil jusqu’à la mise en terre pour conserver leur fraîcheur (humidité), utiliser des sacs ou une bâche ;
– Planter soigneusement : trou profond, racines bien étalées et non recourbées vers le haut, tassement modéré du bout du pied sans compacter les racines ;
– Pour les plantations mitoyennes à une voie de circulation, signaler leur présence par des balises pour éviter leur destruction lors du fauchage des bords de route ;
Protection
On installe des protections adaptées (individuelles ou globales) surtout contre le bétail (clôture électrique, barbelés, engrillagement), mais aussi contre la faune sauvage. Contre le lièvre, on optera pour de la peinture de marquage Séma bleu (effet répulsif), des protections individuelles d’une hauteur de 50 cm (les protections pour vigne sont les moins chères) ou une protection électrique globale. Pour le chevreuil, on optera pour des répulsifs ou une clôture électrique (40, 80 et 120 cm de hauteur), éventuellement des protections individuelles à mailles mixtes ;
On peut aussi installer des perchoirs à rapaces contre les campagnols : 3 m < hauteur < 5 m, latte horizontale de 30 cm, densité 5 à 10 / ha concentrés sur les lignes de plantation.
Surveillance
Durant l’hiver, on parcourt et vérifie sa plantation toutes les 4 à 6 semaines pour repérer d’éventuels dégâts, en particulier ceux du chevreuil et du lièvre (section nette en biseau des plants de diamètre inférieur à 8 mm, à 30 cm de hauteur. Un seul lièvre peut sectionner une dizaine de plants/jour).
Durant la période de végétation, on contrôle sa plantation toutes les 4 à 6 semaines afin d’évaluer le développement des adventices et planifier les dégagements, de repérer les dégâts éventuels des animaux et établir le taux de reprise (s’il est inférieur à 90 %, il faudra en informer l’entrepreneur et/ou le pépiniériste pour déterminer la cause et commander de nouveaux plants afin de remplacer les arbres morts).
Les consignes de base pour l’entretien
La première année
En hiver, si des dégâts sont observés, il faut protéger sa plantation. Le montant élevé des subventions permet de couvrir l’achat des plants, la plantation et les protections en totalité ou en partie.
Lors de la reprise végétative, on dégage sa plantation vers le 15 mai et/ou vers le 30 juin (suivant la pluviométrie) à la débroussailleuse, à la tondeuse ou à l’épareuse. Jamais au cœur de l’été pour ne pas exposer brutalement les plants à l’insolation directe. Si les réserves en eau du sol sont suffisantes, on peut débroussailler un seul côté de l’alignement le 15 mai et l’autre, le 30 juin.
Fin septembre, on dégage toute sa plantation pour réduire le couvert au maximum et éviter le refuge des campagnols dans les lignes de plantation durant l’hiver.
Fin novembre, on remplace les plants morts.
La seconde année
On dégage sa plantation vers le 15 juin et vers le 30 septembre et on maintient les protections contre le lièvre et le chevreuil.
La troisième année
Si la concurrence des adventices est trop forte, on dégage sa plantation vers le 15 juin.
Si des campagnols sont présents, on dégage sa plantation vers le 30 septembre.
D’après Damien Gillain
et Pascal Balleux
, CDAF asbl